AccueilATPATP - Finals"On avait à coeur de gagner ce match"

« On avait à coeur de gagner ce match »

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Dans un contexte pesant, Nicolas Mahut et Pierre‐Hugues Herbert sont passés tout proche de nous donner un peu de sourire pour leur premier match au Masters. Battus par Ivan Dodig et Marcelo Melo après avoir eu trois balles de match, les Tricolores voulaient retenir le positif de cette rencontre.

Qu’est-ce qui se passe à 6–3 5–3 30–0 ?

P2H : « Je n’ai pas compris ce qui m’est arrivé… Le nombre de fois cette année où j’ai terminé le match en servant bien… On jouait bien, on domi­nait une des meilleures équipes du monde. D’un coup, je me mets à trem­bler… Le bras ne passe plus. Oui, j’ai été submergé par les émotions. Je ne peux même pas l’expliquer. »

N.M. : « Personne ne parle de ma volée à 30−15… Si je la réussis, on mène 40–15 et on a trois balles de match… On est une équipe du début jusqu’à la fin. Oui, il fait trois doubles fautes mais je ne l’aide pas du tout avec cette volée. Comme je lui ai dit dans les vestiaires, on n’est pas éliminé. On a perdu le premier match, mais on joue très bien ! On était beau­coup plus fort qu’eux sur une grande partie du match. C’est ça que je retiens. »

Le contexte est extrê­me­ment pesant. Et fina­le­ment, vous avez su gérer vos émotions…

N.M. : « Oui, je me suis senti très bien sur le terrain. Le contexte est diffi­cile pour tout le monde, même pour vous, jour­na­listes. Vous n’avez pas la tête à écrire un papier sur le Masters. Nous aussi, on n’a pas la tête à jouer… On a essayé de se préparer au mieux. On a joué pour les Français et les Parisiens. On avait à cœur de gagner ce match pour donner un peu de sourire aux personnes qui ont regardé. On n’a pas réussi aujourd’hui (lire ce lundi), mais il en reste encore deux. Cela nous a aidé et donné un peu plus de forces. On va rester positif, car comme on l’a dit, on a été meilleurs qu’eux. »

Avez‐vous ressenti l’instant solennel en entrant sur le court ?

N.M. : « Il y a eu beau­coup de soli­da­rité ici, comme dans l’ensemble du monde du sport. On l’a ressenti. J’avais des fris­sons en rentrant sur le court qui était bleu, blanc, rouge, mais aussi avec notre polo « play4paris ». Avant de rentrer, on a pris un moment pour se dire que l’instant était très parti­cu­lier et qu’il fallait aussi profiter de cette chance que l’on avait. On a mérité notre place tout au long de la saison. On ne doit pas rester enfermé chez nous, on doit conti­nuer à prendre du plaisir et à en donner. De la même manière, les gens doivent conti­nuer à se rendre à des concerts, à profiter de la vie… C’est la meilleure réponse à apporter. On était dans cet état d’esprit. »

De votre envoyé spécial à Londres