AccueilATPATP - FinalsDavydenko, avec un air de Desproges

Davydenko, avec un air de Desproges

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Une confé­rence de presse de Nikolay Davydenko est toujours parti­cu­lière. Après sa victoire contre Rafael Nadal, 6–1, 7–6(4), pour leur deuxième match dans le groupe B du Masters de Londres, le Russe est revenu avec fran­chise sur le match, l’am­biance autour de la partie, et son avis sur le circuit. Avec quelques réflexes despro­giens (« Je suis pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour »), le numéro 7 mondial a lâché quelques vérités sur le monde du tennis.

Êtes‐vous satis­fait de votre victoire ?

Pas telle­ment. C’est la phase de poules. Ce n’est pas comme si j’avais gagné le tournoi. J’ai juste gagné un match, je suis à 1–1 (ratio victoire‐défaite). J’ai encore des chances de me quali­fier, peut‐être oui, peut‐être non. Mais après mon premier match, j’ai montré du bon tennis dans ce deuxième. J’ai été surpris. Nous verrons si je peux réitérer cette perfor­mance vendredi.

Vous avez très bien commencé. Que s’est‐il passé à la fin de la deuxième manche ? Vous aviez l’air fatigué. Aviez‐vous le souffle court ou était‐ce autre chose ?

Vous avez déjà demandé pour­quoi Djokovic a perdu si faci­le­ment son deuxième set. Je pense qu’il était fatigué après notre match. Et comme contre Djokovic, c’était un match diffi­cile. Je me suis un peu blessé à la jambe au premier match. J’ai commencé à ressentir une douleur dans le deuxième set, parce que nous avons couru sur tous les points. Ce n’était évident. Je ne suis pas un animal. Mais c’était bien de pouvoir conclure au jeu décisif.

Quelle est la nature de votre blessure ?

Je ne sais pas encore. Je verrai à l’en­traî­ne­ment comment va ma jambe gauche. Je verrai au réveil, et on verra pour vendredi.

Comment analysez‐vous le premier set. Était‐ce un début poussif de Nadal ou étiez‐vous vrai­ment bien en place ?

Mon premier set était bon. J’ai bien servi et j’ai joué très vite. Nadal n’avait aucune chance parce qu’au­jourd’hui la surface était plus rapide. Lundi, c’était encore un peu lent. J’étais surpris lors de l’échauf­fe­ment avant le match, c’est devenu une surface mixte. C’est bon pour moi. Et c’est pour­quoi j’ai faci­le­ment gagné le premier set. C’est diffi­cile de courir si l’autre en face joue vite, à droite et à gauche. Ce n’est pas évident de courir et de ramener les balles ou de les contrôler. On verra dans quel état sera le court vendredi.

Vous avez plutôt bien volleyé aujourd’hui (NDLR : 14 points sur 16 montées). Était‐ce une tactique réfléchie ?

Comme je l’ai expliqué après mon match contre Djokovic, je veux faire quelque chose de diffé­rente avec mon tennis, à chaque match, je veux venir au filet et y gagner des points. Je pense que c’est une bonne idée, bien servir, monter au filet, ça me donne de la confiance. J’espère que dans le futur, j’au­rais l’op­por­tu­nité de gagner ainsi les matchs plus faci­le­ment, et glaner des points que je ne faisais pas avant. L’année dernière, les joueurs jouaient contre Rafa du fond. J’ai vu que je pouvais venir au filet, je l’ai analysé et compris. Maintenant j’es­saye, peut‐être parce que j’ai 28 ans. J’ai besoin d’évoluer.

Vous êtes dans le top 5 depuis quatre ans. Pensez‐vous avoir le respect que vous méritez ?

De la part de qui ?

De la part de tout le monde. Vous êtes un sacré joueur, bien meilleur que ce les gens pensent. Vous n’avez pas de contrat avec une marque de raquettes. Pensez‐vous que les gens devraient vous montrer plus de respect en tant que joueur, en tant que personne, ainsi que les spon­sors du monde du tennis ?

Non, je n’aime pas trop cet aspect, de côté de la vie. Qu’on attende à ce que je gagne les tour­nois. Aujourd’hui, c’était Nadal, Nadal, Nadal, c’est bien pour moi. Continuez à parler de Nadal. Ainsi, je n’ai pas de pres­sion et je peux jouer mon meilleur tennis, et je gagne. Comme personne ne m’at­tend, c’est proba­ble­ment bon pour moi et c’est facile pour gagner les tournois.

Vous avez eu deux fois le break dans le deuxième set, et à chaque fois Nadal est revenu. Le public pous­sait pour avoir un jeu décisif. Comment avez‐vous réussi à rester calme dans les moments importants ?

Comme je l’ai dit, je n’ai aucune pres­sion. Cela m’im­porte peu ce que les gens disent, sur Nadal ou sur les autre. Je n’écoute personne. C’était un tie‐break crucial, c’est toujours impor­tant. J’étais concentré à 100%, pour essayer de conclure le match. J’ai gagné quasi­ment tous les jeux déci­sifs que j’ai joué ces dernières mois. Il y a une vraie diffé­rence entre un jeu normal et un jeu décisif. Encore une fois, j’ai joué un bon tie‐break et j’ai gagné. 

Pourquoi votre colla­bo­ra­tion avec Prince s’achève en fin d’année ?

Parce que Prince n’a plus d’argent. La crise (sourires). Je sais que Prince mise tout sur Sharapova et il ne reste plus rien pour les autres. Nous verrons pour la saison prochaine si je reste avec eux ou si je change. Mais avec Prince, j’ai très bien joué pendant quatre ans. Je ne sais pas, peut‐être que je conser­verai les raquettes mais sans contrat.

De votre envoyé spécial à Londres

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