Alexander Zverev est rentré dans la cour des grands. À 17 ans, l’Allemand s’est qualifié pour les quarts de finale du tournoi de Hambourg en battant Santiago Giraldo, 32e mondial et spécialiste de la terre battue. Plus tôt dans la semaine, il avait déjà frappé les esprits aussi bien en écrasant Robin Haase (6−0 6–2) qu’avec sa victoire sur Mikhail Youzhny, 19e. Et dire qu’il n’avait jamais gagné de match sur le circuit avant d’affronter Haase… Depuis le début du tournoi, le joueur classé 285e (!) impressionne donc aussi bien par son talent que par sa maturité. Et talent il y a.
Certains d’entre vous sont peut‐être troublés à la lecture de cet article : Zverev, c’est un nom qui dit quelque chose à beaucoup de passionnés de tennis. Et vous ne vous trompez pas. Car Alexander est en effet le petit frère de Mischa Zverev, ancien 45e mondial. Mais cela fait déjà quelques années qu’Alexander semble destiné à une carrière plus prolifique que celle de Mischa, et ce n’est pas l’Open d’Australie juniors remporté en début de saison qui nous fera mentir. Ni ses finale et demi‐finale respectivement à Roland Garros et à l’US Open 2013.
Celui qui est surnommé « Sascha », dont l’idole n’est autre qu’un certain Roger Federer, nourrit donc beaucoup d’espoirs en Allemagne. Mais ne serait‐on pas en train de s’enflammer ? Alexander Zverev a‑t‐il vraiment tout pour faire partie de l’élite du tennis mondial ? Dur de se prononcer. D’un côté, les statistiques parlent pour elles : il est le premier joueur de 17 ans à gagner un match sur le circuit ATP depuis Grigor Dimitrov et le premier à vaincre un joueur du top 20 depuis Richard Gasquet. Des comparaisons flatteuses, mais qu’il faut prendre avec du recul, sans s’enflammer. Car nombreux étaient ceux qui voyaient en Dimitrov et Gasquet de futurs numéros un mondiaux, vainqueurs de plusieurs Grands Chelems. Or, si la carrière des deux joueurs est loin d’être finie, force est de constater qu’ils ont tout deux eu du mal à devenir de vrais cadors du circuit aussi tôt qu’escompté. Au point que certains s’agaçaient de leur éternel statut de « futurs grands joueurs ».
Dans le rythme de Gasquet et Dimitrov
Cela dit, Alexander Zverev a marqué les esprits par sa maturité, que n’avaient pas forcément le Français et le Bulgare à l’époque. L’image de l’Allemand après sa victoire est à ce titre très parlante : sans s’écrouler, ni hurler, il s’est contenté de lever brièvement les bras au ciel, puis est allé tranquillement saluer son adversaire. « Je ne sais pas quoi dire… » réagit‐il à chaud sur le court, presque penaud de son exploit. « Cela fait juste super plaisir ! Je viens ici (à Hambourg) depuis que j’ai deux ans et, aujourd’hui, je suis là, qualifié pour les quarts de finale. Je ne sais pas ce qui se passe. Et je ne serais pas contre que tout ça continue (rires) ! » Avant d’évoquer des desseins glorieux au natif de Hambourg, il serait tout de même plus judicieux d’observer à court terme les conséquences de sa belle semaine : Alexander Zverev va vraisemblablement faire son entrée dans le top 200 la semaine prochaine. S’il gagne, son classement pourrait être encore meilleur. Et, au vu de ce qu’il a montré, il a toutes les raisons d’espérer.
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Publié le jeudi 17 juillet 2014 à 17:38