Premier Masters 1000 pour Juan Martin Del Potro, qui a montré une qualité mentale hors‐norme face à Roger Federer en finale à Indian Wells (6−4, 6–7(8), 7–6(2)). L’Argentin a notamment sauvé trois balles de match sur le service du Suisse à 5–4 au troisième set, alors qu’il avait déjà manqué une occasion de remporter la mise dans le jeu décisif du deuxième set. Quel match ! Quel joueur !
Les prémices d’un chef d’oeuvre…
Les spectateurs se souviendront sans doute très longtemps de cette finale disputée à Indian Wells. Rien n’a manqué, niveau de jeu, suspense, dramaturgie, enjeu, quel régal… Alors que tout semblait maudire Juan Martin Del Potro, qui avait toutes les raisons de lâcher, et de se diriger vers une quatrième défaite en finale de Masters 1000. C’était sans compter sur la force de caractère et le mental hors du commun de l’Argentin. Après un premier set de haut niveau, qui a tout de suite donné le ton, la finale a pris une nouvelle dimension. En tête 6–4, la Tour de Tandil s’est procuré deux balles de break d’entrée de deuxième manche, en vain, la faute au sang froid de Roger Federer. Estomaquant. Situation inverse à 5–4 en faveur du Suisse, lorsqu’il se procure deux balles pour égaliser à un set partout. La première est sauvée par le vainqueur de l’US Open 2009 d’un coup droit miraculeux, tandis que la deuxième est vendangée par le numéro un mondial sur une faute de coup droit. Les deux hommes se retrouvent au jeu décisif, moment à partir duquel la rencontre va devenir hors du temps.
Le deuxième set, début d’une opposition dantesque…
Devant 6–3 puis 6–5 sur son service, Roger Federer pense égaliser et s’offrir un troisième acte d’un service parfaitement exécuté. À la stupeur générale, le Challenge annonce la balle faute, et le Suisse sert une double faute… Une deuxième est sauvée par l’Argentin, la pression monte… Le stade ne respire plus lorsque Juan Martin Del Potro se procure une première balle de match, manquée alors qu’il était en position favorable pour frapper son coup droit. Le numéro un mondial aura finalement le dernier mot suite à une défense héroïque. Un set partout.
Federer menait 5–4, 40–15 dans le set décisif…
3e manche, 4–4. Sur sa deuxième balle de break, Roger Federer lâche un retour de revers exceptionnel, caractéristique de son incroyable retour sur le circuit il y a maintenant une saison. On le pense alors sur la voie d’un 28e Masters 1000, notamment lorsqu’il mène 5–4, 40–15 sur sa mise en jeu. Le Suisse, tendu et mis sous pression par les coups droits supersoniques de son adversaire, manque trois occasions de conclure, et cède finalement son service sur un nouveau coup de canon de l’Argentin. Le nouveau numéro six mondial a su alterner magistralement finesse et puissance, notamment pour sauver la troisième balle de victoire adverse. La suite, un jeu décisif survolé par le natif de Tandil (7−2), face à un Roger Federer moins précis. Le chef d’oeuvre s’achevait sous les yeux d’un public émerveillé.
Del Potro, le mérite incarné…
Si Roger Federer a récité une magnifique partition, il a parfois manqué de calme et de précision côté coup droit. Tout l’inverse de son adversaire du soir, jamais découragé par les occasions manquées et toujours plus foudroyant en coup droit. Si tous les amoureux de tennis voulaient voir Roger Federer écrire une ligne d’Histoire supplémentaire avec un nouveau Masters 1000, ils savent aussi que ce titre est amplement mérité pour l’Argentin. Mis au supplice par ses blessures au poignet, il a su revenir, retrouver son génie en coup droit, sa régularité en revers pour illuminer à nouveau le circuit. Qui plus que Juan Martin Del Potro méritait de remporter un Masters 1000 au cours d’une carrière si belle et exemplaire ? Personne.
What a moment @delpotrojuan, we salute you ! #BNPPO18 pic.twitter.com/4avDNnBmjx
— Tennis TV (@TennisTV) 18 mars 2018
Publié le dimanche 18 mars 2018 à 23:38