À l’occasion de l’édition 2018, l’Open 13 Provence fête son 25e anniversaire. Jean‐François Caujolle, directeur du tournoi phocéen, s’est confié sur le tournoi en cours comme son avenir.
Jean‐François, comment avez‐vous préparé le 25e anniversaire de l’Open 13 Provence ?
25 ans, c’est une date qui marque et qui prouve la longévité de l’événement, la fidélité de nos partenaires et un ancrage fort sur le circuit ATP et dans la ville de Marseille en tant qu’événement sportif. Le circuit est très aléatoire au niveau des joueurs, on n’a pas fait de préparation spécifique. L’année 2017 a été très spéciale avec beaucoup de blessures et une hiérarchie remodelée. C’était très compliqué de monter un plateau qui soit cohérent et attractif.
Fallait‐il réagir avec les blessures de Tsonga et Goffin en tentant un coup de dernière minute ?
Ce sont des semaines où beaucoup de joueurs jouent et ceux qui ne jouent pas sont blessés. Sur Jo, on a essayé de réagir puisque l’on a été très, très, très proche d’enrôler Alexander Zverev. C’était complexe car il se déplace avec un staff de dix personnes et qu’il partait sur Acapulco la semaine prochaine. C’était compliqué au niveau de l’intendance pour un joueur de ce niveau d’arriver à modifier son calendrier au dernier moment. Pourtant et je le redis, on a été très proche car Alexander voulait jouer, mais c’était au niveau de la logistique et de son staff que c’était très complexe. Pour David, à partir du moment où le tableau était fait, il n’y avait aucune possibilité. Dans les joueurs disponibles, il y en avait très peu. Maintenant je ne dirai pas que c’est de la malchance, mais c’est l’aléa du circuit : quand les blessures frappent les joueurs phares, c’est forcément dommageable, alors que quand ça touche des joueurs moins connus, personne n’en parle. Ça fait partie du lot des tournois. Quand je vois Rotterdam, ils avaient un plateau exceptionnel avec Federer mais sans aucun match correct. Il y a eu des blessures, des abandons, des forfaits et la finale n’a duré que 50 minutes. Mais il y avait l’événement Federer qui allait bien au‐delà de tous les aléas. Un beau plateau ne garantit pas un très beau spectacle.
Stan Wawrinka éprouve une fidélité et un attachement au tournoi…
On a une bonne relation avec Stan. Notre relation a toujours été loyale et j’ai toujours eu confiance en lui en investissant fortement. Dans son calendrier, il avait prévu de jouer Rotterdam et Marseille. C’était logique pour lui de venir jouer ces deux tournois.
Vous continuez de miser sur les jeunes comme la wild‐card accordée à Felix Auger‐Aliassime…
Comme son coach et lui‐même l’ont dit, il n’a pas fait un très bon match. On ne s’attendait pas à ce qu’il gagne le tournoi, il a seulement 17 ans et demi. Il vient, il joue, il a un potentiel énorme et ce que l’on espère c’est qu’il revienne. Ce genre de match ne peut être qu’une expérience formidable et lui montre où il doit progresser. Ma politique est plutôt d’aider les jeunes. Ce fut également le cas pour Hugo Gaston qui n’a pas eu peur en rentrant sur le court. Il perd 6–2, 6–2, mais ça peut faire 7–5, 7–5. Il ne lui manque pas grand‐chose et il s’aperçoit des lacunes qu’il a à combler.
Une des nouveautés de cette édition 2018 est l’utilisation de la technologie « Foxtenn ». Pourquoi ce changement ?
On a été dans les pionniers des ATP 250 pour l’utilisation de « Hawk‐Eye ». On voulait voir cette technologie qui nous paraissait apporter quelques petites modifications et nouveautés. On a fait confiance à « Foxtenn » et pour l’instant ça se passe bien. Cela met en concurrence des systèmes qui sont sur une base identique mais qui proposent une interaction
L’installation est un peu différente : « Hawk‐Eye » met des lasers et des caméras à l’extérieur du court alors que « Foxtenn » met des capteurs sur le court. Le coût est relativement identique. Cela reste un investissement assez lourd, autour de 40 000 euros, pour une utilisation de ce type. Elle permet au public de vibrer, car c’est un moment qui leur plaît, mais c’est aussi un confort d’arbitrage et qui rassure les joueurs.
L’Open 13 Provence fête ses 25 ans, alors que peut‐on souhaiter pour les 25 prochaines années ?
C’est que dans 25 je sois encore en vie (sourire) ! Je veux que le tournoi soit toujours là, qu’il y ait une transmission et une progression. Depuis 25 ans, on a jamais été dans une phase descendante. On est soit dans des phases de progression ou à minima de stagnation. C’est un tournoi qui n’a jamais perdu d’aura, de fidélité de partenaires, de public ou d’intérêt pour les joueurs. C’est resté sur cette dynamique. On essaie de progresser chaque année. Le but est de continuer à étoffer le plateau, en proposant des jeunes joueurs. Il y a une génération qui arrive, comme les Chung, Edmund, Shapovalov, Kyrgios, et ce sont ces joueurs sur lesquels il faudra réinvestir.
De votre envoyé spécial à Marseille
Publié le mercredi 21 février 2018 à 15:05