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Roger Federer : « Je ne pense pas qu’il existe quel­qu’un qui aime le tennis plus que moi »

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Roger Federer a accordé une longue inter­view à L’Equipe il y a quelques jours, inter­view parue dans l’édi­tion de ce vendredi. Le numéro 1 mondial aborde diffé­rents sujets sans langue de bois, se confiant sur les records qui l’in­té­ressent encore, ses objec­tifs, son amour du jeu, ou encore les joueurs qu’il voit fran­chir un cap en 2010… Extraits.

LES RECORDS ET OBJECTIFS

En s’im­po­sant à Roland Garros l’an passé, Roger Federer a défi­ni­ti­ve­ment inscrit son nom dans l’his­toire du tennis, ayant réussi à gagner au moins une fois chaque tournoi du Grand Chelem. Un mois plus tard, il battait le record du nombre de victoires en Grand Chelem grâce à son titre à Wimbledon. Où puise‐t‐il encore sa motivation ?
« En un mois l’an dernier, entre Roland Garros et Wimbledon, j’ai atteint ces deux immenses objec­tifs. Je pense que ç’a changé ma vie, mais je n’ai jamais senti de vide après. Je ne me suis jamais levé un matin en me disant : « Mince, et main­te­nant je fais quoi ? » La chance de notre sport, c’est qu’il est très riche. Il y a le clas­se­ment, les tour­nois du Grand Chelem, les Masters 1000, les face‐à‐face avec tel ou tel joueur.[…] Chez moi, l’envie vient toute seule. C’est simple, je ne pense pas qu’il existe quel­qu’un qui aime le tennis plus que moi. »

On le sait, Roger Federer a toujours souhaité battre les grands records de l’his­toire du tennis. Il fait le point sur ceux qui l’in­té­ressent encore vrai­ment. « Le record de 17 victoires en Master 1000 d’Agassi ? Mouais, ça ne m’ex­cite pas trop. Les Masters 1000 existent depuis 20 ans et je ne sais pas combien les grands joueurs d’avant auraient pu en gagner. Donc ce record n’est pas très signi­fi­catif. Par contre, si je reste numéro 1 mondial après Roland Garros, je battrai le record de longé­vité au sommet de Sampras (286 semaines). Et ça, c’est un record impor­tant à mes yeux. […] Rester aussi long­temps devant quand on sait qui il y a derrière, ce n’est pas simple. D’ailleurs, mon prin­cipal objectif est de finir encore cette année numéro 1. Ç’a été telle­ment dur de le rede­venir… Je veux aussi gagner plus. L’an passé, j’ai remporté 4 tour­nois. C’étaient 4 gros (Masters 1000 de Madrid et Cincinnati, Roland Garros et Wimbledon), mais je dois pouvoir faire mieux. Il m’a manqué des titres dans les « petits » tournois. »

QUI POUR 2010 ?

« Si je devais n’en garder qu’un, ce serait Murray. Il s’est construit intel­li­gem­ment, il a gagné plein de Masters 1000 (4), il a déjà une grosse expé­rience. Ceci dit, Del Potro n’a jamais gagné un Master 1000 mais a gagné l’US Open. Il y a un an, jamais je n’au­rais dit ça. Il ne tapait pas vrai­ment son service alors que main­te­nant, il lâche le bras. Il a telle­ment progressé. Quant à Davydenko, je peux vous garantir que je vais bien surveiller son parcours à Melbourne. L’Open d’Australie va nous montrer s’il peut tenir son rythme, s’il peut aussi nous battre tous au meilleur des 5 sets. Vachement inté­res­sant ça. Les Français Monfils, Gasquet, Simon et Tsonga m’in­té­ressent. On sait tous qu’ils ont un grand poten­tiel. Disons qu’ils ont confirmé l’an dernier. Maintenant il leur faut passer un cap et, pour ça, ils ont besoin d’être moins blessés. Richard va vite remonter. La ques­tion, c’est jusqu’où ? »

RAFAEL NADAL

« Vous dîtes que certains pensent qu’il ne sera plus ce qu’il a été ? C’est des conne­ries. Ca me rappelle ce qu’on disait de moi il y un an. « Rafa », je l’ai vu à Abu Dhabi, je l’ai vu à Doha : il ne lui manque rien. OK, il n’a pas gagné depuis long­temps. Mais qui l’a battu ? Murray, Djokovic, Davydenko, Del Potro, Söderling… C’est quand même pas des mauvais. Imaginez, s’il avait pu jouer Wimbledon l’an dernier, si on ne lui avait pas enlevé direct ses 2000 points de sa victoire en 2008, il en serait où ? Il a juste vécu un retour de bles­sure, avec une perte normale de confiance. Pour moi, le très grand Nadal est pour demain. »