« Je suis énervé »

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Cette défaite de l’Equipe de France face à une Grande Bretagne solide mais pas trans­cen­dante rajoute une couche supplé­men­taire à la désillu­sion de Lille. Il semble bien que cette géné­ra­tion trop vite mise en avant ne soit fina­le­ment pas capable de prendre la mesure de l’at­tente et que les années se suivent et se ressemblent.

Lors de ce week‐end, une fois de plus, les mêmes carences ont eu les mêmes effets. Et s’il est facile de tirer sur l’am­bu­lance, on ne peut toute­fois simple­ment féli­citer ses adver­saires sans réel­le­ment se remettre en cause. Or, j’ai bien peur, que le temps, et peut‐être un nouveau tirage au sort favo­rable pour 2016 nous fassent croire en nos chances de victoire encore et toujours alors qu’il est temps de se rendre compte que le mana­ge­ment « copain/copain » n’a pas de sens surtout quand il s’agit de battre des champions.

Que les compromis ne servent à rien, et que le supplé­ment d’âme se trouve dans une forme d’or­gueil, dans l’idée d’aller se prouver quelque chose, enfin. Or, depuis que ces nouveaux Mousquetaires ont été sur les courts, les diffé­rentes campagnes nous ont toujours apportés notre lot d’émo­tions mais aussi de décon­ve­nues fâcheuses, comme si on avait l’im­pres­sion que tout cela se faisait en famille, tran­quille­ment, que le pré‐carré était conservé, que chacun y a sa place, son stra­pontin, et qu’au final règne une concur­rence qui n’en n’est pas une. Bref, on a joué la carte du groupe, des potes, du : je ne veux pas venir mais je vous aime…

D’ailleurs le premier tour face à l’Allemagne est assez repré­sen­tatif de cette idée de mana­ge­ment coopé­ratif puisque Gaël Monfils qui ne voulait pas jouer, décide fina­le­ment de revenir après des trac­ta­tions avec son entraî­neur, pour fina­le­ment assurer face à des terribles alle­mands avant de s’au­to­dé­truire pour affronter la Grande Bretagne, même s’il faut bien l’avouer il n’au­rait pas été d’un grand secours. 

Je ne veux pas venir mais je vous aime.

En fait, c’est l’idée en soit qui commence à me déranger, l’idée de : je ne veux pas comme si fina­le­ment c’était les joueurs qui faisaient leur petite cuisine. Alors on veut bien croire le discours du capi­taine qui explique qu’il a le choix, mais on peut aussi légi­ti­me­ment en douter en se disant que fina­le­ment ce sont les joueurs qui choi­sissent leur échéance. 

Et même si je n’ai rien contre Jo‐Wilfired Tsonga, force est de constater qu’il n’est plus ou qu’il n’a jamais été le leader que l’on veut bien nous présenter. Son double avec Nicolas Mahut peut‐être consi­déré comme le symbole du mauvais choix, mieux comme une faute professionnelle. 

Alors, Jo a beau laisser la porte ouverte à une hypo­thé­tique aide exté­rieure le soir de cette défaite cinglante, ce stra­ta­gème n’est pas une solu­tion, c’est un leurre supplé­men­taire pour gérer une situa­tion peu confor­table mais qui ne génère pas une vraie prise de parole, une profes­sion de foi, où nos nouveaux Mousquetaires affron­te­raient la réalité du terrain, celle qui depuis des années leur démontre qu’ils n’ont pas le niveau, ni une cohé­sion de groupe suffi­sante pour pouvoir soulever le sala­dier d’argent. 

Alors oui, cette année semblait plus belle qu’une autre avec l’ab­sence de Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic, Stanislas Wawrinka, Tomas Berdych, Milos Raonic etc etc etc…mais permettez moi encore de douter forte­ment quand à l’in­ves­tis­se­ment de nos Bleus après l’US Open, pour se taper un voyage aux anti­podes. Mais là, on va m’ac­cuser forcé­ment d’en faire trop. 

Alors allons au plus simple, le meilleur clas­se­ment ATP de Jamy Murray a été 834ème mondial en 2006, et même si en double cela ne compte pas, tous les amou­reux de ce sport qui ont eu l’oc­ca­sion de voir jouer un – 30 auront compris le sens de ces propos.

NB : On rappelle que ce texte est rédigé dans la rubrique Blog de la Rédaction, il doit être consi­déré comme une Tribune Personnelle, il n’en­gage que son auteur.

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