Businessman et soutien notamment de Daria Kasatkina, Andrey Vladimirovich Ignatev symbolise parfaitement l’idée que l’on se fait d’un homme passionné au service de son sport préféré. Entretien.
Quel est votre premier souvenir raquette en main ?
C’était il y a si longtemps (rires), j’avais 6 ans et c’était précisement au Dynamo Moscou, le club des militaires. Je me souviens que j’avais du réussir un test pour pouvoir prendre des cours, une fois sélectionné, je n’ai cessé de jouer pour atteindre un niveau acceptable.
C’est à dire ?
Je faisais partie des meilleurs joueurs de Moscou, mais inutile de vous expliquez qu’à l’époque jouer au tennis était un petit exploit. Nos raquettes étaient en bois et fabriquées essentiellement en Estonie, et nos balles venaient de Leningrad. On revait de jouer avec une Dunlop par exemple, mais cela n’était pas possible, heureusement les choses ont évolué depuis.
Qui exactement a favorisé le tennis en URSS à l’époque ?
Je dirai que cela a commencé avec Beria, un général de Staline qui y jouait. Mais l’essor a eu lieu avec la Pereistroika de Gorbatchev dans les années 90 puis Boris Elstine et bien sur grâce à l’éclosion de champion comme Andreï Chesnokov. Aujourd’hui, c’est un sport très populaire, et d’ailleurs nous avons la chance d’organiser plusieurs évènements du circuit WTA et ATP.
C’est pour toutes ses raisons que vous avez décidé de soutenir Daria Kasatkina ?
Pas exactement, j’ai juste eu le chance de pouvoir la rencontrer et tout de suite j’ai eu un bon feeling. Elle avait besoin de soutien. Elle n’était pas encore aussi haut au classement. Comme j’aime les défis, j’ai décidé de l’aider, c’était il y a déjà trois ans.
Vous ne devez pas être décu ?
Daria est une fille qui en veut, et qui n’a pas la mémoire courte. Avec mes activités, je ne peux pas malheureusement la voir souvent sur le circuit, mais à chaque fois que j’arrive à dégager du temps, elle sait se rendre disponible. Et même si elle a gravi certains échelons, elle n’a pas changé. Sa réussite ne lui ai pas monté à la tête comme l’on dit. Le contraire de tout façon m’aurait étonné.
On sait qu’en dehors du tennis, vous menez aussi un vrai combat avec votre mouvement de volontaires : Dadobro. Pouvez‐vous nous en dire plus car c’est plutôt original ?
En fait l’idée est très simple, Dadobro réunit des bénévoles dont l’objectif est de mener des actions positives sur le terrain dans plusieurs pays comme l’Ukraine, la Russie, la Biélorussie.
Vous avez un exemple ?
Oui, on a lancé un système de récupération de jouets usés pour les amener dans les hopitaux où les enfants sont malades. L’idée est de rendre leur séjour plus joyeux. Dadobro multiplie ce type d’actions tout au long de l’année, un total d’environ 800 actions de charité (NDLR : « Bonnes Actions ») se déroulent partout dans le monde, dans lequel chaque personne intéressée peut participer.
Si on vous dit que cela ressemble à l’UNICEF ?
Ca c’est vous qui le dites, mais je ne pense pas. Dadobro est indépendant de toutes aides gouvernementales, ce mouvement se veut libre. Pour être volontaire il suffit de s’inscrire sur le site de Dadobro et par la suite, suivant votre situation géographique on vous invite à participer à des actions. C’est simple et efficace. D’ailleurs le nombre de membres ne cessent de croitre, c’est une vraie satisfaction.
On sent que cela vous tient à cœur ?
Je ne fais rien à moitié. C’est comme quand je suis sur un court de tennis ou que je soutiens une championne. Je suis entier comme on dit, pour moi c’est une qualité.
Pensez‐vous que Daria a des chances d’aller encore plus haut ?
Oui, car elle en a le tempérament et l’envie. Après je sais aussi que le circuit est difficile, que la concurrence est rude et qu’il faut surtout jamais penser que l’on y est arrivé. Masi je sais aussi que son team est vraiment compétent. De plus, elle est encore jeune, donc il ne s’agit pas de brûler les étapes.
Est‐ce que vous partagez cette passion du tennis avec vos proches ?
Evidemment , une passion aussi dévorante est faite pour être paratgé. J’essaye donc de convaincre mes amis mais aussi mes clients. Chaque année, nous organisons d’ailleurs un evènement au Queens à Londres avec un tournoi exhbition où l’on peut échanger des balles avec des champions. Daria y était l’an dernier, elle avait eu un sacré succès. Après je vais vous dire la vérité, j’ai surtout passé mon virus à mon fils.
C’est pas si grave que ça ?
Non c’est plutot stressant au contraire car le virus a vraiment pris et mon fils âgé de 12ans désire maintenant devenir joueur professionnel. Et comme on refuse rien à son fils (rires), j’essaye de tout mettre en place pour qu’il parvienne à accomplir son rêve. Quand il joue, il faut savoir contenir ses émotions, ce n’est pas évident, et plus il va progressé plus cela va être stressant.
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Publié le dimanche 10 septembre 2017 à 12:50