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French Bashing, pas pour moi

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C’est à la mode, c’est la tendance du moment. L’idée est simple. Dès qu’il y a une oppor­tu­nité, on s’y engouffre pour prati­quer le french bashing. Et le sport n’est pas épargné. Ce samedi, avec la défaite des Bleus face aux Suisses en double, on a atteint quelques sommets. Analyse

Il y a des secrets qui doivent rester dans le vestiaire. Il y a des réflexions qui ne construisent rien, encore moins quand en face, il y a le numéro 2 et 4 mondial qui ont décidé d’unir leurs forces pour donner le meilleur tech­ni­que­ment et menta­le­ment. « Jo s’est rétracté au dernier moment et a préféré laisser la place à Julien, qui lui est très en forme, et se préserver pour demain. Il n’a pas joué à son meilleur niveau vendredi. Il se sent forcé­ment un peu moins bien, il a pris un petit coup derrière la tête. Le collectif doit primer sur l’individualité. Et c’est ce qui s’est passé. » a expliqué à RMC Info Arnaud Di Pasquale pour tenter de calmer les esprits.

Et pour­tant, on a bien l’im­pres­sion que cette sincère décla­ra­tion a fina­le­ment mis le feu aux poudres. C’est surement le « coup derrière la tête » et l’im­pro­vi­sa­tion à une heure du match de la paire Benneteau‐Gasquet qui ont semé le trouble. J’aurai d’ailleurs pu reprendre ici, les propos d’un ancien joueur, énervé à l’issue du double et qui m’a expliqué en ‘off » avec beau­coup de véhé­mence presque sous le coup de la colère ce que le capi­taine aurait du faire pour changer la donne, que c’était une honte etc etc etc

Mais nous allons éviter de parti­ciper à ce bashing pour rester concen­trés sur les faits, sur le jeu, et les qualités tech­niques des deux équipes. Et tous les amou­reux du tennis ne me contre­di­ront pas si j’af­firme que la paire Stan‐Fed c’est quand même du lourd, du très lourd même. « Stan a joué comme les frères Byran » m’a expliqué un ami à la sortie du stade sans savoir que l’équipe suisse avait fait appel à l’en­traî­neur des améri­cains depuis le début de cette prépa­ra­tion pour la finale. Cet expert avait donc vu un chan­ge­ment dans le jeu de Stan en double, le Suisse jouait droit devant lui, fort, très fort, et tentait systé­ma­ti­que­ment des choses. C’est là, la seule vraie remarque que l’on peut donc émettre me semble‐t‐il pour enfoncer encore un peu plus nos Bleus. Oui, Richard Gasquet a été fébrile, oui, il a regardé toujours et encore ses pieds, oui, sur les balles de break dans la deuxième manche, il n’a jamais rien osé.

Alors main­te­nant, il faut juste oublier cette décep­tion et les raisons pour lesquelles Jo ne s’est pas senti « capable ». Il faut pousser l’idée que tout est encore possible et même si cela peut paraitre déplacé, surtout pour les fans de Federer. Mais après tout, la Coupe Davis reste une épreuve à part, où d’autres retour­ne­ments de situa­tion ont cham­boulé une hiérar­chie déjà établie. Rappelons‐nous aussi que l’on a déjà perdu deux finales alors que l’on menait 2 à 1 à l’issue du samedi.

Partir à l’as­saut d’un Federer revenu à 100% dans un stade rouge et blanc reste un défi incroyable, quasi­ment impossible…surtout si on essaye pas, si on ne se met pas le public dans sa poche, si on arrive pas à y croire, si on ne rentre pas sur le court avec la fameux oeil du tigre. 

Hier, soir, il régnait en salle de confé­rence de presse comme une impres­sion désa­gréable, comme une rési­gna­tion. Comme si ce forfait imprévu avait tout cham­boulé, tout déséqui­libré. Et pour­tant rien ne dit que Jo et Richie auraient fait mieux, et c’est donc là tout le para­doxe. Au lieu de rester soudés, en ligne, voila que les Bleu Blanc Rouge se désa­grègent et que dans le même temps des anciens joueurs semblent profiter de cet évène­ment pour émettre les plus vives critiques ou des avis indignes d’une certaine forme d’union nationale. 

C’est navrant et surtout cela ne sert à pas grand chose sauf affoler les comp­teurs des réseaux sociaux. Que l’on se plaigne d’un public trop « Made in Swiss » parce que l’on a oublié d’aller enquêter sur la formi­dable puis­sance des suppor­ters helvé­tiques est peut‐être une petite faute profes­sion­nelle certes, en revanche que Benneteau‐Gasquet perdent contre Wawrinka‐Federer, c’est presque logique. Alors, cessons les jéré­miades pour se faire remar­quer sur Twitter et partons au combat, tous ensemble, tous ensemble…