Notre rétro de l’année 2011 à WLT/GrandChelem, ce sont aussi des coups de coeur. Un joueur, un match, un tournoi… Bref des moments forts qui nous ont marqués tout au long de cette saison. Le premier volet de cette série ? L’époustouflante fin de saison de Roger Federer. Retour sur ce brillant finish suisse !
Nous sommes le 31 octobre 2011. Roger Federer s’apprête à entrer en lice à Bâle, premier tournoi au programme de sa fin de saison. Le désormais numéro 4 mondial a disparu des écrans radars depuis le match de Coupe Davis Australie – Suisse de la mi‐septembre. Où en est‐il ? Pense‐t‐il déjà à 2012 ? Veut‐il tourner la page sur cette saison pseudo ratée, car vierge de titre du Grand Chelem ? Nul n’en sait fichtre rien. Et les premiers pas du Bâlois dans « son » tournoi confirment ces doutes. Roger manque de rythme, de jeu, de vitesse, de précision. Bref d’un peu de tout. Les premiers tours face à Starace et Nieminen sont poussifs. Mais Mister Fed fait le boulot. Et puis dimanche, jour de finale, arrive. Le Suisse sort – enfin – le grand jeu. Impérial, il ne laisse que 4 jeux à Kei Nishikori, décroche son 5e titre à Bâle, le 68e en carrière. Après avoir laissé échapper une petite larme lors de la remise des prix, Federer se reconcentre immédiatement. C’est que le Master 1000 de Paris se profile. Et l’objectif est clair : « Je voudrais gagner Bercy. J’y ai joué de nombreuses fois sans jamais atteindre la finale. Ces tournois en salle sont ceux où je pense jouer le mieux. Ne pas y arriver ici a toujours été décevant pour moi. »
En confiance, frais et surtout très motivé, le Suisse sort le grand jeu au POPB. Il saucissonne Mannarino (6−2 6–3, 55 minutes), éparpille Gasquet (6−2 6–4), écœure Monaco (6−3 7–5) et corrige Berdych (6−4 6–3) en demie. Pas de doutes, Roger est en grande forme. Son tennis est là, ses certitudes aussi. Et physiquement, tout roule. « C’est vrai que mon jeu est vraiment en place » confirme‐t‐il avant sa finale face à Tsonga. Dans ces conditions, le numéro 1 Français a‑t‐il une chance d’empêcher le Suisse de gagner son premier Bercy ? Pas vraiment. En deux sets bien menés (6−1 7–6), le Suisse boucle sa deuxième semaine de compétition par un deuxième titre, le 69e en carrière. Et pas n’importe lequel. « Cela faisait longtemps que j’attendais ce titre, longtemps que j’essayais de le remporter. Un rêve se réalise. C’est une victoire qui signifie beaucoup. » Une victoire qui ouvre l’appétit. Car avec le Masters à l’horizon, l’ex‐boss du circuit a sa petite idée derrière la tête.
Non, Roger ne s’arrêtera pas là. Une semaine plus tard, à Londres, il domine Tsonga en poules, puis donne une véritable leçon à Rafael Nadal (6−3 6–0). En jouant l’un des matches les plus parfaits de ses deux voire trois dernières années, Federer décroche son ticket pour les demi‐finales du tournoi des maîtres. David Ferrer écarté de son chemin, le Suisse retrouve son souffre douleur français en finale. Toujours aussi impérial, il domine parfaitement son sujet. Quand soudain ? Le stress. Comme souvent cette saison, Federer, rattrapé par ses émotions, ne boucle pas son match. Tsonga s’engouffre dans la brèche et revient à hauteur. Mais en grand champion, avec la force de caractère qu’on lui connait, l’ex numéro 1 mondial va chercher sa victoire. Avec le cœur. Un troisième succès d’affilée d’autant plus fort.
Un ATP 500, un Master 1000 et un Masters, Roger Federer y est allé crescendo en cette fin de saison. Ce sans faute final a prouvé – si cela méritait de l’être – que le Suisse avait encore toute sa place dans les plus hautes sphères de la hiérarchie mondiale. En l’espace de trois semaines, l’ex‐numéro 1 mondial a empoché pas moins de 3000 points ATP. C’est autant que Mardy Fish sur l’ensemble de la saison 2011. Et cela permet aussi au Suisse de reprendre sa place de numéro 3 mondial devant Andy Murray. Bref, Roger Federer a remis les choses au clair en cette fin d’année 2011. Il faudra compter sur lui pour 2012, et pas qu’un peu. Les ambitions sont affichées, nettes et précises : les Jeux Olympiques, plus un ou plusieurs titres du Grand Chelem. Avec en prime, une idée derrière la tête : piquer la place de Novak Djokovic et reprendre ses droits au sommet du classement. « Oui » affirme‐t‐il. « Je veux redevenir numéro 1 mondial. » Et ce ne sont pas les 5500 points d’écart avec le Serbe qui l’effraieront. Bonne année Roger !
En bonus, la victoire de Federer à Bercy :
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Publié le mercredi 21 décembre 2011 à 14:10