Depuis dimanche, nous avons reçu énormément de témoignages à la suite de la victoire historique de Roger Federer. Comme nous ne pouvons pas tous les publier dans le numéro 56 de GrandChelem, nous avons décidé d’en publier sur welovetennis.fr. Des témoignages qui viennent clore l’hommage amplement mérité pour ce champion éternel. Savourons cet instant et profitons de vivre à son époque. Alors merci à vous de votre passion quotidienne.
Aujourd’hui, je pleure… Je pleure à la victoire de Roger Federer, le plus grand, le génie, l’éternel… Celui qu’on ne croyait plus capable de gagner, celui qui vainquit et qui vaincra encore mais qui n’abattrait plus aucun bastion ! Et je pleure pour Rafael Nadal… Ce monstre d’abnégation qui est revenu de l’enfer après deux saisons dans les flammes du déclin et des blessures. Celui qui, plus encore que Federer, se disait fini, cramé, presque impotent… Cet Espagnol qui a montré tout au long de la quinzaine que, sur une surface où on ne l’attendait pas, il était capable de faire tomber les plus hauts du classement, ceux qu’on lui disait désormais supérieurs.
Échouer à une marche du titre, c’est cruel… Ce titre qui aurait tranché tant de langues… Ce titre qui l’aurait amené à deux longueurs de son illustre aîné. Ce titre qui aurait couronné toute une série d’efforts et de persévérances ! Ce titre qui aurait montré au monde entier qu’à 30 ans, il est encore capable de gagner et que sa polyvalence est extraordinaire.
Mais échouer une fois de plus face à celui qui l’a privé tant de fois de titres du Grand Chelem, après avoir cédé les trois fois précédentes sur la dernière marche… C’eût été encore plus cruel et le déchirement aurait été insupportable pour ce champion, condamnant son image de fin de carrière à celle de magnifique perdant mais jamais gagnant…
Quel match ! Certes pas au niveau de ceux qu’ils nous donnèrent parfois dans le passé mais… Quelle combativité, quelle force d’esprit et quelle magie ! Dix ans après la dernière victoire de Federer sur Nadal, Le Suisse remet ça… Il fait taire ceux qui le disaient incapable de battre le plus amoindri des Rafa !
Aujourd’hui, je pleure pour le vainqueur et le vaincu… Un magnifique vainqueur et un fabuleux vaincu qui, je l’espère, redeviendra très vite le maître de son bastion de toujours : la forteresse de Roland Garros !
A Roger et Rafa, mes respects et mon admiration la plus sincère !
Nartis
Quatre ans à attendre pour ce 18e titre, à 35 ans on lui avait dit que ses belles années étaient derrière, il nous a contredit. Mais sa vie c’est le tennis ! Ses fans ont rythmé avec ses défaites ces dernières années, alors quand il l’a fait c’est toute la planète du sport qui a explosé. Il a tenu en revers refusant de reculer. Au bout d’un match titanesque, ces deux champions ont écrit l’histoire. On a vu le Rafa combattant mais surtout un joueur plein de respect. On se demande alors ce que Roger peut accomplir de plus. Nous, fan, on a tous peur du jour où il prononcera réellement ce mot retraite, mais tant que il ne l’a pas dit, profitons de ce joueur hors du commun, qui a chaque match nous fait vibrer avec son toucher de balle splendide. Juste un mot a dire MERCI Roger !
Noemie Schiever
Et le Hawk‐eye annonça « in ». Tout le monde se mit à crier dans le salon, il venait de le faire. Roger Federer venait de glaner son 18e Grand Chelem, et de la meilleure des manières : après six mois d’absence, à 35 ans, en cinq sets, contre son meilleur ennemi… Tant de conditions si particulières qui rendaient déjà cette finale de l’Open d’Australie historique. Il me fallut du temps pour réaliser qu’il venait d’y parvenir, peut‐être même lui avait du mal à y croire, car pour la première fois de ses finales remportées en Grand Chelem il ne se laissait pas tomber par terre, mais exaltait tel un enfant de cinq ans qui venait de remporter son premier match… Puis vinrent les larmes, tellement plus appréciables que celles de 2009 à la même époque, qui précédaient un discours toujours aussi humble, classe et respectueux. La légende venait de marquer son retour, au moment le plus inattendu, finalement.
Lucas Renard
Un Federer de velours
Aucun moyen de suivre la finale, panne internet, pas d’abonnement de la chaîne de diffusion, juste un téléphone démodé avec un accès internet limité, tel était mon supplice. Celui d’être plongé dans l’attente et rater les images de ce délicieux spectacle qui se profilait. Que faire ? Occuper son esprit en faisant autre chose. Puis je tape précisément tennis dans la barre de recherche plusieurs minutes après le début du match : à ma grande surprise, Federer glane le premier set 6–4 et là mon cœur bouillonne d’enthousiasme. Federer a une chance de remporter son 18e Grand Chelem face à sa bête noire. Et oui le postulat de départ n’est guère encourageant : mené 23–11 par Nadal dans les confrontations, une douloureuse défaite ici en finale en 2009 contre ce même adversaire. Je décide de revenir quelques heures plus tard et là le verdict tombe : Federer est couronné pour la 18e fois en Grand Chelem et pour la cinquième fois en Australie, une vague de bonheur se propage dans mon corps tellement je peine à réaliser. Une fois la connexion internet revenue, je m’empresse sur Youtube de visionner un résumé de cette finale à l’arrière goût de nostalgie. Un résumé de 18 minutes qui donne l’impression d’en faire que cinq car on en redemande. Que régal de voir Federer jouer à un niveau exceptionnel : des coups droits qui giclent dans tous les coins du court, une prise de balle précoce et l’efficacité en revers retrouvée. La clé est là pour Roger : son revers n’est pas fébrile, n’est pas pilonné par la lourdeur des coups droits de Rafa. J’assiste à des coups exceptionnels signés des deux joueurs, à un bras de fer durant cinq sets, à une belle opposition de style, un duel au somment qui a si souvent accaparé les finales de Grand Chelem. L’audace de Federer aura finalement payée en se montrant très agressif et surtout en s’accrochant malgré le danger qui planait au dessus de sa tête à 3–1 pour Nadal dans le cinquième set.
Que m’inspire sa victoire ? Qu’il ne faut jamais désespérer, que le succès vient à point à qui sait attendre. Cette victoire vient ancrer Federer encore plus dans la légende de ce sport. Ce succès est certainement le plus précieux surtout après une période de disette de quatre ans et demi en Grand Chelem, après des pépins physiques qui l’ont éloigné des courts pendant plusieurs mois. Cette victoire donne l’envie de sortir sa raquette de tennis et de taper quelques balles. Cette victoire est symbolique et un cadeau pour toutes les personnes qui ont suivi ses débuts.
Mais le plus important, c’est que Roger continue de régaler les amateurs sur un court de tennis en les faisant vibrer à chacun de ses points. Sa carrière se poursuit : 35 ans toujours là et autant passionné par son sport. Le compteur de Grand Chelem n’est pas encore définitif et le Maestro suisse pourrait bien nous étonner cette année à Wimbledon.
Remi
Je chiale comme un môme. Je ne vois plus rien. Je sens ma femme et ma fille m’embrasser. Je crois que je dis, d’une voix cassée, un :« il l’a fait ! » Je ressens une émotion énorme ! Un peu irrationnelle d’ailleurs. Depuis deux jours, je dis à mes enfants : « Dimanche, on va vivre quelque chose de rare, d’historique ». Je le sens mais ne veut y croire. Tellement de déceptions par le passé. D’abord devant Rafa d’ailleurs. Et l’Espagnol joue très bien depuis le début du tournoi, retrouve un très haut niveau de jeu, semble très solide. Et puis Roger va bien craquer physiquement après ces six mois d’arrêt… Et puis je repense à ces trois dernières finales de Grand Chelem perdues devant Novak et à ces déceptions d’après match (ah, l’US Open…) Donc, je me conditionne… Et puis le match commence… Premier set : ok, mais rien n’est joué, Rafa est le spécialiste du retour. Deuxième set : aïe, baisse physique… Ça va être dur… Troisième set : je me reprends à rêver ! Quatrième set : Nadal ne lâche rien… Début du cinquième : ça y est, Rafa va nous refaire le même coup… Break… Cette fois, c’est cuit… Et puis non ! Tu dois y croire ! Debreak ? OUI ! Double break avec au passage un point d’anthologie ! 5–3 Federer. Il ne peut pas perdre ! Beaucoup de tensions dans le denier jeu… Une erreur d’annonce, on remet deux balles. La seconde est bonne, le coup droit est sur la ligne ! C’est fait ! ÉNORME ! Et je pense aux dieux du tennis qui ont bien joué avec nos nerfs ces dernières années : « Eh ! Les gars ! Et si on faisait gagner Roger en Australie ? Personne ne l’attend la‐bas ! Devant Nadal en finale ? T’es sérieux ? C’est pas un peu gros ? Quoi ? En cinq sets ? Et tu rajoutes cinq sets en demi‐finales contre Stan ? Et cinq sets contre Nishikori en huitièmes ? Pas très crédible tout ça… Mais bon, ok ! Allez, chiche ! »
Et d’un seul coup, c’est comme si une anomalie était réparée, la boucle était bouclée, l’œuvre était achevée. Peu importe ce qu’il va se passer à présent. Il peut même arrêter maintenant. Je peux enfin dormir tranquille. Le Maître est éternel.
Frédéric Juszczak
Roger, Merci pour ce magnifique spectacle. Quel match, quelle belle victoire contre ton meilleur ennemi. Tu entres un peu plus dans la légende après ton 18e succès en Grand Chelem. Tu as retrouvé une deuxième jeunesse. Ton revers était phénoménal, ton coup droit dévastateur, ton service efficace et ton jeu d’attaque agressif. Si seulement tu avais pu jouer de cette manière les fois précédentes contre Nadal, peut‐être aurais‐tu déjà gagné 20 titres du Grand Chelem ! Je te souhaite de jouer encore longtemps, de gagner d’autres titres pour notre plus grand plaisir. Merci pour ces grands moments de sport et d’émotion.
Franck Souci
Publié le jeudi 2 février 2017 à 20:30