La rumeur qui courait depuis quelques jours a été rendue officielle ce matin. Roger Federer devient le nouvel ambassadeur de Moët & Chandon. La célèbre marque française de champagne obtient donc le numéro deux mondial comme effigie. Une aubaine pour le groupe français, mais également pour le Suisse.
Ce contrat constitue le premier de l’ère post‐IMG. Depuis juin 2012, Roger et son agent Tony Godsick ont décidé de quitter l’agence américaine pour s’occuper eux‐mêmes des contrats. Le Suisse apparaîtra en mars prochain pour la nouvelle publicité. Pour Stéphane Baschiera, président directeur général de Moët & Chandon, Roger « personnifie le glamour de la victoire, la générosité et les valeurs mêmes de l’histoire de Moët & Chandon ».
Roger Federer, ce n’est pas simplement l’un des plus grands joueurs et sportifs de l’histoire. C’est également une image qui rapporte. Et Roger sait s’entourer pour cela. Depuis le début de sa carrière professionnelle, différents virages ont été pris. De 1998 à 2003, Federer laisse à la société IMG, spécialisée dans le marketing et management sportif, le soin de s’occuper de ses affaires. En 2003 il décide de quitter le groupe et de gérer lui‐même avec ses proches ses différents contrats. Mais en 2005, il retourne chez IMG.
Cette année marque un véritable tournant. Car jusque‐là Roger possédait des contrats avec des marques suisses qui revêtaient un aspect local, comme Jura, Emmi, Nationale Suisse ou encore Crédit Suisse. Tony Godsick, devenu son agent, va donner un nouvel élan. Un élan international. Roger devient l’emblème de plusieurs groupes à la renommée mondiale : Gillette – où il remplace David Beckham dans les publicités en 2007 -, Lindt, Rolex, Mercedes‐Benz. Roger est également associé à des marques historiques dans le sport. En 2006, il signe un contrat à vie avec Wilson, pour les raquettes, les cordages, les balles et accessoires de tennis. En 2008, Federer conclut un contrat avec son équipementier textile Nike, à hauteur de 130 millions de dollars.
« S’associer au Suisse, c’est forcément véhiculer une image de simplicité, de performance et de style. » Ces mots sont de Tony Godsick. Ils résument parfaitement les différents contrats de Roger Federer. Le numéro deux mondial est une véritable icône du sport mondial. Être associé à lui, vous permet de véhiculer ces valeurs, mais également l’élégance et la fidélité. Anne Wintour, rédactrice en chef de Vogue, résume parfaitement l’image du Suisse. « Roger est un vrai modèle pour le magazine Vogue masculin. Il a toutes les qualités requises : du style, de l’intelligence… Il est le meilleur dans ce qu’il fait. Lorsque nous avons lancé le magazine, il était en haut de la liste des personnes que nous voulions absolument en couverture. Il est bien plus qu’un excellent joueur de tennis. Je suis impressionné par sa maturité, il a l’air très conscient de sa position dans le tennis. C’est impressionnant tout ce qu’il apporte à ce jeu. »
Aujourd’hui ses apparitions publicitaires sont perçues comme des mini‐événements. La qualité du contenu n’est plus à démontrer. Depuis Novak Djokovic et Head en 2011 – le Serbe tapait la balle sur les ailes d’un avion -, le tennis et la publicité ont pris un tournant. Désormais chaque montage est remarquablement huilé. Et le tennis a su exploiter les différents supports, notamment l’Internet, pour se développer. Souvenez‐vous, il y a quelques mois la nouvelle publicité de Roger avec les chocolats Lindt.
En 2011, Roger a gagné 36 millions d’euros de gains, dont 80% provenant des sponsors. Récemment dans un classement publié par le quotidien sportif L’Equipe, le Suisse arrive en cinquième position des sportifs les plus payés de l’histoire. Il a remporté plus de 248 millions de dollars, dont 76 014 777 de dollars en prize money. Autrement dit, près de 70% des gains proviennent de ses contrats publicitaires. Le contrat signé aujourd’hui avec Moët & Chandon n’affaiblira pas le montant, bien au contraire. Mais il démontre la démarche de développement du Suisse. Moët & Chandon, détenu par le groupe de luxe français LVMH, s’est lancé depuis 2011 dans la conquête de l’Asie. En témoigne l’installation d’une unité de production dans le nord‐ouest de la Chine. S’associer à Federer, dont la popularité extrême‐orientale n’est plus à prouver, va forcément dans ce sens. Et cultive l’image d’élégance façon Clooney de l’ex‐numéro un auprès du même public.
En tout cas Roger, on espère trinquer avec toi !
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Publié le vendredi 30 novembre 2012 à 14:15