AccueilFederer, Pistorius et la pression...

Federer, Pistorius et la pression…

-

Roger Federer, présent en Afrique du Sud dans le cadre des actions de sa fonda­tion, a répondu aux ques­tions de Reuters. Alors que l’af­faire Pistorius fait fureur dans le pays natal de la mère de Roger, celui‐ci a été invité à se confier sur la manière de gérer la pres­sion et la recon­nais­sance. Quelle est cette pres­sion ? Comment la désa­morcer ? Les clefs de l’ex‐numéro un mondial.

1. La pres­sion sur les épaules des spor­tifs professionnels

« Tout le monde supporte la pres­sion diffé­rem­ment. Ma réus­site est venue progres­si­ve­ment. Ca m’a beau­coup aidé, même si j’avais toujours été consi­déré comme un grand talent, quelqu’un qui pouvait devenir numéro un mondial. Ca n’a pas été une immense surprise pour les gens de me voir gagner Wimbledon et devenir numéro un mondial, mais pour moi ça l’a été. D’avoir à supporter ces choses, les tapis rouges, les shoots de photos, les gens, toute cette soudaine recon­nais­sance, c’est un peu étrange. Ca peut même avoir de drôles d’effets sur vous, certaines personnes les fuient, d’autres les embrassent. J’ai trouvé un bon terrain médian. Mais c’est piégeur. D’autant que les gens aiment les contes de fée. Ils vous prennent, vous montent aux nues, vous descendent. Et, évidem­ment, plus vous devenez célèbre, plus les choses paraissent formi­dables quand elles tournent bien ; plus les choses paraissent pire lorsqu’elles tournent mal. Je l’ai réalisé quand je suis devenu numéro un. Je pouvais jouer un match moyen et tout le monde disait : « Tu as trop bien joué, c’est incroyable ! » Quand je jouais un match vrai­ment incroyable, ils disaient : « Oh mon Dieu, je n’ai jamais vu un tel tennis de ma vie ! » Tout n’est qu’exagération, malheu­reu­se­ment. Mais l’his­toire (d’Oscar Pistorius) est désor­mais une histoire un peu parti­cu­lière. C’est très diffi­cile, vous ne pouvez plus la comparer à aucune autre histoire de pres­sion. »

2. L’importance de la décompression

« Pour moi, les vacances et le temps passé en famille sont aussi impor­tants que l’entraînement. J’essaie de prendre régu­liè­re­ment deux semaines ou dix jours de vacances. Après l’Open d’Australie, j’ai pris deux semaines et tout ce que j’ai fait, c’est passer du temps avec ma famille. J’avais besoin de m’éloigner de tout ça. Je ne pouvais pas supporter chaque jour le stress des gens qui me recon­naissent, qui me demandent des auto­graphes, des confé­rences de presse, des matches, de la pres­sion… Mieux, après, lorsque je reviens à la compé­ti­tion, je suis, du coup, beau­coup plus affamé. Je suis dans l’esprit, d’humeur à signer les auto­graphes, à réaliser des inter­views. Quand tout ça n’est plus fun, c’est là qu’il faut s’arrêter un moment. »