Le talentueux joueur bulgare a envie de bien faire sur la terre battue de Roland Garros même si après un très bon début de saison, il a eu des hauts et des bas. Il reste qu’il est un outsider de poids puisqu’il a la capacité de pouvoir hausser son niveau jeu face aux meilleurs. Interview.
Grigor, depuis cette fameuse demi‐finale à l’Open d’Australie perdue face à Rafael Nadal, qu’est-ce qui a changé ?
Beaucoup de choses : mon classement, la manière dont je joue… Mais ce n’est pas l’objectif ultime, je vois ce match comme une étape pour aller encore plus haut, pour toujours donner le meilleur de moi‐même et surtout, continuer à progresser.
Cela t’a permis d’avoir plus confiance en toi ?
Oui, c’est le cas et je suis dans la bonne direction. Je me sens capable de bien jouer chaque semaine et d’être à 100% sur tous les tournois. Ce genre de performance permet d’atteindre un meilleur niveau, un niveau supérieur. Après quand tu atteins un bon niveau, il faut que tu sois sûr de faire les bonnes choses pour passer encore un cran au dessus. Ici, on ne parle plus d’une question de fitness, de classement, voire de sensations, mais de détails. C’est ça, qu’il faut améliorer pour continuer encore à progresser.
Le travail intensif de l’intersaison a porté ses fruits sur ce début de saison ?
Complètement ! Pendant l’année, nous n’avons pas vraiment le temps de nous entraîner. Chaque petite période, autrement dit 5 ou 10 jours entre deux échéances, j’en profite pour m’entraîner très dur. Après Wimbledon, on peut avoir un peu plus de temps pour repousser encore plus ses limites, mais pendant la saison c’est une question d’équilibre à trouver car il faut être sûr de pouvoir être compétitif chaque semaine sur chaque tournoi, donc être bien physiquement.
Est‐ce que tu aimes la terre battue ?
J’ai grandi sur terre battue. Maintenant, je ne me fixe pas d’objectif précis sur cette surface plus que sur une autre, je veux juste obtenir le meilleur de ce que je peux faire. Je me déplace bien, je me sens capable de rivaliser avec tout le monde. Maintenant, quoi qu’il arrive, la terre est une surface que j’adore car elle est souvent synonyme de combat ! En fait ce qui me plaît sur l’ocre c’est que tout peut arriver, y compris pendant un match. J’ai réalisé certains de mes meilleurs matchs sur terre battue, de ce fait Roland‐Garros reste un événement plus que spécial, j’espère bien sûr y réaliser une vraie performance.
- « J’ai réalisé certains de mes meilleurs matchs sur terre battue »
Comment expliquerais‐tu aux amoureux du tennis en quoi le jeu est si différent et si exigeant sur terre battue ?
Oh mon dieu (rire) ! Sur terre battue, il peut se passer plein de choses. Il faut être prêt et capable de s’adapter sur chaque point. Tu ne peux pas contrôler certaines choses comme les mauvais rebonds, les lignes, le bruit, le vent… C’est impossible à prévoir, il faut l’accepter (sourire). Comment frapper la balle, quelle décision prendre, il faut être prêt à répondre à tous les scénarii. Sur terre battue, il faut être au top physiquement et bien sûr jouer son propre jeu. C’est important car au final beaucoup de joueur n’y pensent pas et essaient trop d’adapter aux conditions et leur adversaire. Parfois ça marche, mais je pense qu’il faut être avant tout focalisé sur soi.
Quel est selon toi le joueur que l’on peut considérer comme le vrai terrien ?
Forcément je vais vous répondre Rafael Nadal. Mais je tiens aussi à insister sur le fait que tout cela a évolué. Il n’y a plus vraiment de spécialistes, tout a changé notamment grâce au matériel. On est tous plus polyvalents, et surtout on doit avoir la capacité de pouvoir bien jouer sur toutes les surfaces. Après, il est vrai que la terre battue, comme le gazon, par ses spécificités laisse encore émerger quelques vrais spécialistes.
Quel est ton premier souvenir de Roland Garros ?
Le tournoi junior. Paradoxalement je ne me souviens même pas de mon premier match dans le tableau principal. J’ai beau chercher, je ne trouve pas.
Et ton premier échange sur l’ocre ?
Ah, ça oui, c’était dans mon club en Bulgarie, de toute façon c’est simple, il n’y avait que des terres battues (rires).
Roland Garros, enfin une histoire d’amour ?
Pour l’instant, Grigor Dimitrov n’a pas brillé du côté de la Porte d’Auteuil. Ce sera sa septième participation et il a déjà perdu à quatre reprises au premier tour. Malgré deux demi‐finales en Grand Chelem (Australie 2017 et Wimbledon 2014), le Bulgare n’est pas vraiment à l’aise sur les tournois majeurs. La preuve, en 25 participations, il a déjà enregistré neuf défaites au premier tour soit presque un tiers de ses matchs. C’est assez énorme pour un joueur de ce calibre et qui espère encore jouer les premiers rôles dans le tennis mondial.
Publié le vendredi 19 mai 2017 à 14:00