Pour Roger Federer, ces deux premiers tours de l’Open d’Australie se sont passés sans trop d’encombres. On a même senti le Suisse assez à son aise dans les deux premières manches de son match du jour, là où ces derniers mois on sentait beaucoup de tension en lui. Après sa victoire sur Blaz Kavcic, l’ex‐numéro 1 mondial est revenu en conférence de presse sur divers sujets, comme celui de ne pas jouer sur le central ou ce qu’il attend de Edberg.
C’est l’une de vos performances les plus abouties sur le point de la domination du match. Comment vous sentez vous ?
Je suis très content d’avoir bien joué sous cette chaleur. Il va encore faire chaud demain mais à partir d’après‐demain ça ira mieux apparemment. J’ai pratiqué du beau jeu dans les deux premiers sets, j’ai joué agressif et ça a marché. Dans le troisième par contre, il est devenu plus constant dans les échanges et il a beaucoup mieux servi. Je suis satisfait d’avoir terminé en trois sets
Qu’est‐ce que ça vous a fait de jouer sur le Hisense ?
C’était sympa vous savez. J’ai pris du plaisir. Ce n’est pas réellement différent de la Rod Laver Arena en fait. Les dimensions sont semblables. Je n’ai pas eu l’impression de devoir m’ajuster particulièrement. Le public était réellement sympa. Il y avait une super atmosphère. Donc oui, j’étais heureux de jouer ici.
Beaucoup de monde parle de la chaleur. Pensez‐vous qu’ils ont eu raison de prendre des mesures ?
Pour être honnête, je n’ai pas suivi ça de manière aussi précise que vous l’avez fait. J’étais juste concerné par ce qu’ils allaient faire pour mon match, ce que disaient les règles, s’ils pouvaient commencer avec le toit fermer et alors l’ouvrir plus tard ou non. J’étais plus concentré là‐dessus. Aujourd’hui, plus spécialement au début du match, il faisait très chaud. On ne m’a pas autorisé à m’échauffer à l’extérieur, parce que les officiels étaient partis, tout le monde se reposait. Donc j’ai dû aller en intérieur. Je n’ai jamais eu à jouer sous une chaleur comme celle d’aujourd’hui. C’est pire s’il n’y a pas de nuages, c’est une situation extrême. Je dirais qu’ils ont eu raison de prendre des mesures aujourd’hui, oui.
Vous semblez être dans un état d’esprit d’attaquant. Est‐ce que c’est une chose dont vous parlez avec votre équipe ? Essayez‐vous d’être plus agressif en avançant dans le tournoi ?
Oui, je pense que dans ces conditions et sur un court en dur c’est que nous voulons essayer de faire, surtout aussi tôt dans le tournoi, sans jouer bêtement. Mais j’ai fait du très bon boulot pour une grande partie du match aujourd’hui. Bien sûr, j’étais parfois trop agressif, mais je préfère ça plutôt qu’être trop passif. Mais les erreurs ont commencé à se multiplier aussi. J’ai commencé en frappant de bons coups. J’ai aussi essayé de varier, de balancer mon service, de rentrer dedans. J’étais en contrôle sur mon service. C’était ce qui importait le plus. Je pense que j’ai fait les bons choix aujourd’hui, donc je suis content de moi.
Andy Murray a dit que lorsqu’il a commencé à travailler avec Ivan Lendl, il voulait l’impressionner. Je sais que Stefan était votre héro. Etait‐ce la même chose pour vous ?
Non, j’ai déjà connu ça plus tôt dans ma carrière, ce sentiment d’avoir à montrer ce qu’on sait faire quand ces légendes venait voir mes matchs. Aujourd’hui je dirais que c’est différent. C’est vraiment spécial de pouvoir jouer au tennis avec lui parce que je suis toujours aussi incrédule faire équipe avec mon héro d’enfance. Ca ne s’en ira jamais. Comme quand j’ai frappé des balles avec Sampras ou Rod Laver ou Boris Becker, ce sont des gens qui ont inspiré mon jeu. Et maintenant que je joue devant eux – je ne veux pas dire que ce n’est pas une grande chose – mais cela ne me stresse pas plus que ça et je ne sens pas que j’ai besoin de les impressionner. Bien sûr, s’ils s’asseyaient là en ligne, du genre 20 légendes, ce serait une autre histoire. Je me dirais que je devrais améliorer ma volée un petit peu parce qu’ils le faisaient mieux que moi. Donc ça me ferait me sentir mal. Mais peut‐être que je possède d’autres choses. Je ne sais pas.
Attaquer derrière votre service, c’est quelque chose que vous espérez voir arriver dans votre jeu en travaillant avec Stefan ?
Oui, c’est sûr. Ce serait sympa si je pouvais en tirer des choses de ce style. Il a été probablement l’un des meilleurs de tous les temps sur le service volée. Il bougeait tellement bien et il l’a si bien fait durant toute sa carrière au plus haut niveau. Donc c’est sûr, s’il peut me donner quelques astuces sur le service volée et la volée en général, ce serait une bonne chose. Mais j’ai aussi travaillé beaucoup cet aspect là avec Tony Roche durant ma carrière. Donc je n’ai pas engagé Edberg juste pour travailler ma volée ou mon jeu de transition. C’est sûr cela dit que s’il peut m’aider là dessus, ce serait super.
Beaucoup de gars sur le circuit sont de plus en plus forts physiquement, plus grands. Est‐ce que c’est dur de rester dans le coup quand on voit cette tendance ?
Pas nécessairement. Ce qui est intéressant avec les gars plus grands de nos jours c’est qu’ils jouent depuis leur ligne de fond. Auparavant quand vous mesuriez plus de 1m85, vous aviez l’habitude de jouer le service volée parce que vous pouviez prendre l’avantage sur votre taille et votre puissance. Maintenant ce sont tous ces gars qui font plus de 1m90 qui jouent du fond du court parce qu’ils ont plus de temps, leur service est tel qu’il est c’est à dire puissant, et ils n’ont pas besoin de se tuer tout le temps à courir vers l’avant du court pendant des heures et des heures. C’est une chose qui a réellement changé. Et, bien sûr, quand vous êtes grand comme ça, vous êtes aidés au service. Mais, vous savez, je ne pense pas que c’est impossible pour un gars plus petit de réussir dans le jeu aujourd’hui. Je veux dire, Rafa, et moi, ne sommes pas les plus grands. On est dans la norme, dirons‐nous. Et ça marche parfaitement bien. Mais bien entendu c’est bien d’être au moins au dessus de 1m80. Mais je pense que vous pouvez bien faire aussi en étant moins grand.
Publié le jeudi 16 janvier 2014 à 13:00