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Picquier : « La FFT a fait du déve­lop­pe­ment du padel une de ses priorité »

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Hubert Picquier, élu en charge du déve­lop­pe­ment du padel, présente pour GrandChelem Padel l’ensemble des mesures que la Fédération fran­çaise de tennis a décidé de mettre en place pour l’avenir de cette disci­pline en plein essor.

Hubert, pour­quoi avoir accepté de devenir le « monsieur » padel de la Fédération fran­çaise de tennis ?

J’adore les chal­lenges. Ceux de la FFT concer­nant le padel sont énormes. Un engoue­ment se dessine progres­si­ve­ment et il est en train de s’accélérer. La compé­ti­tion me passionne, je n’ai pas hésité une seule seconde quand on m’a confié cette mission.

Comment ressentez‐vous cet engouement ?

En réalité, deux tiers des Français ne connaissent pas le padel et je pense que certains le confondent encore avec le stand up paddle que l’on pratique sur l’eau. Néanmoins, quand on voit le nombre de prati­quants dans les struc­tures qui ont été créées, c’est assez impres­sion­nant. L’engouement en Espagne, en Argentine, au Portugal ou encore au Brésil traduit bien l’idée que ce n’est pas simple­ment un phéno­mène passager. C’est un sport qui s’installe. La Fédération fran­çaise de tennis est chargée de l’organisation du padel depuis plusieurs années (2014). Jusqu’à présent, cette impli­ca­tion était surtout basée sur l’accompagnement de la compé­ti­tion. Nous n’avions pas intégré la notion de déve­lop­pe­ment comme c’est désor­mais le cas, y compris dans la poli­tique stra­té­gique de la FFT.

Le comité exécutif de la Fédération s’est réuni le 19 octobre. Qu’en est‐il ressorti ?

En avril dernier, le président de la FFT, Bernard Giudicelli, m’avait donné une lettre de mission avec comme échéance ce fameux 19 octobre. C’était long mais en même temps très court. Il a d’abord fallu s’approprier l’esprit de cette commu­nauté, car le padel est une commu­nauté. Les conclu­sions du groupe de travail, regrou­pant l’ensemble des direc­tions de la FFT, ont donc bien fait l’objet – et dans les temps – d’une présen­ta­tion en comité exécutif, et à ma première grande satis­fac­tion, le projet a été validé dans sa tota­lité et à l’unanimité, ce qui est à souligner.

« J’adore les chal­lenges. Ceux de la FFT concer­nant le padel sont énormes. Un engoue­ment se dessine progres­si­ve­ment et il est en train de s’accélérer »

Quels sont les prin­ci­paux axes que vous avez retenus ?

Il s’agit d’abord de struc­turer la pratique au niveau des instal­la­tions. Sur la saison 2018, la FFT a attribué au travers des ADCP (aides au déve­lop­pe­ment des clubs et de la pratique) quatre millions d’euros, ce qui a généré plus de 40 millions d’euros de travaux pour des instal­la­tions. Pour la saison 2019, le budget a été recon­duit à l’identique et à ce jour, il a déjà permis la construc­tion de 43 terrains de padel. Sur les deux dernières années, nous avons déjà financé près de 90 terrains de padel. Notre but n’est pas de construire un terrain de padel dans tous les clubs, contrai­re­ment à des opéra­tions qui ont pu être réali­sées dans le passé. L’idée est d’éviter cet écueil et de regrouper les terrains de padel dans des struc­tures orga­ni­sées. Il faut savoir que 70 % des prati­quants jouent pour l’instant dans des centres privés. Au niveau de la FFT, il existe trois types de struc­tures : affi­liée (les clubs), habi­litée (club privé, mais une partie de ses membres est licen­ciée à la FFT) et les centres tota­le­ment privés (pratique la plus courante). L’objectif est donc d’accompagner tous ces acteurs, à la fois dans la construc­tion mais aussi dans la compétition.

Va‐t‐il y avoir des nouveautés au niveau des caté­go­ries de tournois ?

Nous voulons effec­ti­ve­ment déve­lopper le circuit des tour­nois avec l’apparition de P1500 et P2000. Nous souhai­tons aussi créer un circuit, le « FFT Padel Tour », qui se dérou­le­rait en 2019 sur quatre à cinq étapes avec un Masters final, et qui se déve­lop­pe­rait encore en 2020 et 2021. L’objectif est d’en faire le « mini Roland‐Garros du padel ». Aujourd’hui, on ne peut pas diffé­ren­cier le déve­lop­pe­ment de la compé­ti­tion. Ayant comme objectif de déve­lopper la pratique, notre souhait est de ramener celle‐ci au sein des villes pour assurer sa promo­tion, car les struc­tures se situent aujourd’hui très souvent à l’extérieur des agglo­mé­ra­tions. Les passionnés sont là, mais notre objectif est de trouver des prati­quants. C’est la raison pour laquelle nous souhai­tons orga­niser ce circuit dans des centres‐villes. Un appel d’offres a été lancé dans ce sens pour qu’une agence nous accom­pagne dans la mise en place d’une tournée attrac­tive. Je prends souvent l’exemple du parvis de Notre‐Dame de Paris, ce serait le rêve… On verra si cela est réali­sable, mais le but est d’attirer du public, que les étapes de ce « Tour » consti­tuent une vraie fête du padel dans sa globalité. 

En termes de compé­ti­tion, la FFT va‐t‐elle s’impliquer au‐delà de l’aspect réglementaire ?

C’est néces­saire, oui. Nous voulons accom­pa­gner concrè­te­ment les jeunes et les joueurs qui défendent nos couleurs. Enfin, nous avons aussi compris qu’il était néces­saire de mettre en place une caté­gorie +45. Bien sûr, nous serons aussi inci­ta­tifs auprès de ceux qui vont lancer des écoles de padel et qui s’impliqueront autour de l’idée de former des joueurs.

C’est ambi­tieux, mais n’y a‑t‐il pas un souci au niveau de l’enseignement ?

Quand vous êtes titu­laire du diplôme d’État (DE) Tennis, après avoir passé un module padel, vous avez la possi­bi­lité de l’enseigner, mais il est clair qu’il faut aller plus loin. À terme, notre objectif est de créer un DE Padel, dépen­dant d’une direc­tion tech­nique natio­nale (DTN) Padel. Ce sera plus long à mettre en place, car cela est du ressort du minis­tère des Sports. L’idée est simple : si aujourd’hui former au padel un moni­teur titu­laire du DE Tennis peut suffire, car les joueurs de padel viennent du tennis et possèdent des bases, ce sera vite limité lorsque des prati­quants voudront jouer au padel sans avoir aucune assise tennis. Et je vous promets que cela va arriver vite ; à ce moment‐là, il faudra pouvoir répondre à cette demande. 

« Nous souhai­tons aussi créer un circuit, le  FFT Padel Tour , qui se dérou­le­rait en 2019 sur quatre à cinq étapes avec un Masters final, et qui se déve­lop­pe­rait encore en 2020 et 2021. L’objectif est d’en faire le mini Roland‐Garros du padel »

Quand vous parlez d’une DTN Padel, on pense aussi centre d’entraînement, est‐ce que c’est à l’ordre du jour ?

Oui, nous travaillons sur un site en région pari­sienne pour pouvoir construire un centre avec de nombreux courts, et ce avant la fin de notre manda­ture. L’idée, c’est de pouvoir former nos joueurs chez nous, d’acquérir de l’expertise, d’avoir un centre d’excellence autour de cette disci­pline. Et pour cela, nous n’hésiterons pas à faire appel à des compé­tences, d’où qu’elles viennent.

Nous qui avons commencé tôt à suivre le padel, nous mesu­rons tout le travail accompli par les centres privés, dont certains ont essuyé les plâtres. Pouvez‐vous nous expli­quer la posi­tion de la FFT par rapport à leur activité ?

Lors de ces six derniers mois, j’en ai rencontré un maximum pour comprendre leurs préoc­cu­pa­tions. L’idée est de travailler avec eux, d’établir des conven­tions. Cela se fera au cas par cas. La FFT a une forte exper­tise, il s’agit de déve­lopper ensemble le padel et surtout que les centres privés ne nous voient pas comme un concur­rent ou un obstacle à leur propre déve­lop­pe­ment écono­mique. En contre­partie de notre accom­pa­gne­ment, nous deman­de­rons à ce que les prati­quants deviennent des licen­ciés padel à la FFT, c’est logique. 

En 2025, où en sera le padel ?

Si je pouvais vous répondre, je le ferais. Ce que je peux vous affirmer avec force c’est que l’engouement est là et que son déve­lop­pe­ment est une des prio­rités du comité exécutif de la FFT, que le train est en gare et qu’il ne faut surtout pas rater son départ, car une fois parti, un autre ne viendra pas force­ment à quai et il sera trop tard.

L’intégralité du numéro 2 de GrandChelem Padel est à lire ci‐dessous…