AccueilSH - Federer : "20 demi-finales consécutives en Grands Chelems, c'est monstrueux"

SH – Federer : « 20 demi‐finales consé­cu­tives en Grands Chelems, c’est monstrueux »

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Roger Federer est revenu en confé­rence de presse sur sa victoire bien sûr mais aussi sur sa formi­dable popu­la­rité en France.

Le match
Je suis ravi d’être de nouveau en demi‐finale, et d’avoir joué un très bon match contre Gaël. C’est la rencontre durant laquelle j’ai fait preuve du plus de régu­la­rité sur le tournoi. Je connais­sais la dange­ro­sité de son jeu. A ce stade de la compé­ti­tion, nous sommes tous soumis à la pres­sion. Lorsque je me suis échauffé, je me sentais nerveux, fatigué, tendu. Pas très en forme. Mais une fois la partie débutée, une fois sur le court, tout semble se remettre en place, et je sais que les choses vont bien se passer. Lui, sans doute, s’est mis trop de pres­sion. Je n’en suis pas sûr néan­moins, parce que ça fait partie du boulot. C’est vrai qu’il n’a pas joué le meilleur de son tennis au deuxième set. Mais le premier était d’ex­cel­lente qualité, ainsi que le troi­sième. Je pense qu’on a joué un très bon match.

Le public
Le public fran­çais a été juste. Ils m’ont soutenu. J’ai le senti­ment que j’ai prati­que­ment été adopté par eux, et je voudrais les remer­cier pour cela. Je vais encore essayer de leur donner du bon tennis à venir.

Chouchou des Français ?
Quand je marche dans la rue, quand je vais dîner etc, les gens me parlent, me crient par la fenêtre de leur voiture, et sont même prêts à sortir de la voiture au feu rouge, pour prendre une photo ou que je leur signe un auto­graphe. C’est extra­or­di­naire, depuis une semaine, c’était fantas­tique, et ça me montre que tout le monde en France est derrière sa télé pour voir le tournoi. C’est fantas­tique de ressentir cette ambiance sur le stade. On n’a pas de Grand Chelem en Suisse, mais je me sens vrai­ment à la maison ici, sur tous les Grands Chelems, mais parti­cu­liè­re­ment ici.

Le titre, on y pense ?
J’étais nerveux avant d’en­trer sur le court, avant le match. Toutes ces histoires autour de Nadal, Djokovic, Murray qui ne sont plus là… Tout cela me trotte dans l’es­prit. Au début, ça ne m’af­fec­tait pas, mais main­te­nant oui, parce que je ne vais pas jouer contre Djokovic mais contre Del Potro. J’ai remporté des matches contre lui, mais ce qui est impor­tant, c’est de sentir le soutien du public. Ca ne peut que m’aider en tant que joueur. J’ai vrai­ment hâte de disputer cette demie. Je sais que j’ai une chance, non pas parce que je suis le plus beau palmarès des joueurs qui restent au tableau, mais je ferai tout mon possible.

Le « déclic »
Je trouve que je « combine » bien mon jeu en ce moment, je mélange bien mes coups. J’ai bien joué à Madrid. C’est vrai que j’ai toujours un démar­rage un peu lent en début de match, et souvent, au lieu de mener d’un break, ou de mener d’un set, j’étais mené d’un break ou d’un set. Etre mené d’un set, ce n’est jamais très confor­table… Aujourd’hui, je me suis dit : « Il faut vrai­ment que je gagne le premier set ». J’ai réussi, et du coup, j’ai pu me détendre. Je pense que vous l’avez vu, j’ai pu passer tous mes coups.… C’est comme si j’avais eu tout à coup le déclic que je n’avais pas encore eu sur ce tournoi.

Peut mieux faire ?
Il y a des gens qui pensent que j’ai très mal joué à l’Open d’Australie, parce que je suis sorti assez rapi­de­ment. En fait, non. C’était un match long, et Rafa a pris l’avan­tage. C’est vrai qu’à Indian Wells, contre Djokovic, contre Murray à Miami, j’ai bien joué, et puis, je n’ai pas joué tant que ça de tour­nois. Je reviens d’un petit moment creux, et je suis content de la façon dont j’ai joué. Je pense que les choses auraient été évidem­ment diffé­rentes si, à chaque fois, j’avais perdu au premier ou deuxième tour. Mais chaque fois, j’ai réussi à me hisser au niveau de la demi‐finale ou de la finale. Rien de pani­quant au niveau de mon jeu, à moi de conti­nuer de travailler, et d’es­pérer, et de constater que mon travail est en train de payer de plus en plus. Maintenant, je sais qu’il me reste égale­ment beau­coup de travail à faire pour main­tenir mon niveau, voire l’amé­liorer pour remporter ce titre de Roland Garros.

L’expérience : un atout de poids ?
Peut‐être. Après, je n’ai pas discuté avec Gaël du match. Je ne sais pas ce qu’il a dit. Mais, de mon côté, nerveux ou pas nerveux, sur un match comme ça, je sais que je joue toujours très bien. Ce sont des moments plus impor­tants de ma carrière. C’est revenu au bon moment aujourd’hui. Là, je me suis créé une nouvelle oppor­tu­nité de mieux faire encore en demie.

Un match de qualité sur terre
J’ai bien suivi ma tactique. Je voulais être agressif, j’ai réussi à le faire, et même en faisant des erreurs, au début, après, j’ai suivi ça tout de même, et ça marchait. J’étais confiant. Je suis content, j’ai bien varié aussi, je savais que contre Gaël, c’est toujours un match un peu diffé­rent, il joue de manière explo­sive… Quand il a envie, il joue incroyable, et quand il n’a pas envie, il joue moins bien. Il est très « up and down ». C’est diffi­cile de jouer correc­te­ment contre lui. Aujourd’hui ça a très bien marché, je suis content.

Del Potro en demie…
Je n’ai pas son quart de finale face à Robredo. Mais cette demi‐finale sera un bon match. Je mène pour l’ins­tant. J’ai déjà remporté des victoires sur lui. A Madrid, nous avons joué un match très serré. C’est vrai qu’au cours de la dernière année, il s’est énor­mé­ment amélioré.
Il était à peine quin­zième mondial l’an passé à cette époque, ce qui vous montre à quel point les choses peuvent changer en tennis, si vous avez un bon physique, un bon mental, une bonne prépa­ra­tion, vous pouvez aller très loin, mais ça demande beau­coup de prépa­ra­tion. C’est ce qu’il a fait. A son âge, il atteint régu­liè­re­ment le stade des quarts de finale, demi‐finales, dans des tour­nois du Grand Chelem, ce qui est abso­lu­ment extra­or­di­naire. Je m’at­tends à un match très diffi­cile contre Juan‐Martin, j’ai beau­coup de respect pour ce joueur.

… Soderling en finale ?
Il vient de battre trois joueurs excep­tion­nels d’af­filée : Ferrer, Nadal et Davydenko. Et pour tous, même pas en allant à cinq sets : quatre sets, quatre sets, et trois sets. C’est impres­sion­nant. Je viens de le jouer à Madrid, c’était un match plutôt simple, en deux sets, mais j’avais tout de même vu qu’il était en bonne forme. Il a certai­ne­ment toutes les chances en demi‐finale, c’est normal.

Federer grand favori ?
Je n’imaginais vrai­ment pas que Rafa perdrait avant les demi‐finales. Mais une fois en demie, tout le monde a les mêmes chances de gagner le tournoi.

20 demi‐finales de suite en Grand Chelem : c’est fou !
Oui ! Le plus fou, c’est que ce soit 20 demi‐finales d’af­filée, c’est assez incroyable… C’est mons­trueux ! Quelquefois, avec tous les matches, tous les tour­nois que je dispute pendant l’année… On oublie un peu ses records. C’est tout de même un des records dont je suis le plus fier. En plus, il tient toujours ! C’est quelque chose de phéno­ménal, j’en suis vrai­ment très fier.

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