La réaction d’Arnaud Clément, conférence de presse, après son dernier match à Roland Garros…
« Cela aurait été compliqué hier soir avec la pluie battante. Oui, ce n’était pas plus mal aujourd’hui sous le soleil, avec un court un peu plus rempli. C’était sans doute mieux.
Après, d’un point de vue émotionnel, je ne sais pas trop quoi dire, c’est quelque chose à quoi je m’étais préparé, je savais que c’était mon dernier Roland Garros depuis un moment. Je me dis que ça va, je suis bien. Je me dis que c’est peut‐être quelque chose qui va me prendre. Les mots que j’ai dits sur le court, c’est vraiment ce que je ressentais. C’est très particulier parce que jusqu’à ce que la balle de match soit jouée, dans ma tête, je me dis que j’ai toujours une petite chance. Avant la balle de match, je ne me dis pas cela. Mais, par contre, après la balle de match, défaite, déception mais c’est plus : « Okay, ça y est, c’est fini, fabuleux ! ». J’ai une chance de dingue d’avoir pu vivre ça pendant tant d’années.
Peut‐être qu’un peu plus tard, ce sera un raisonnement un peu différent, peut‐être un peu plus de nostalgie. Mais pour l’instant, non, c’est juste vraiment profiter… Je me dis que, vraiment, j’ai une chance incroyable d’avoir pu faire ça, d’être Français, joueur de tennis et avoir joué 15 Roland Garros. Je me disais ça il y a quelques semaines, on ne peut pas banaliser un Roland Garros.
J’ai un pote avec qui je m’entraîne de temps en temps dans le sud, qui s’appelle Jérôme Inzérillo, qui a gagné deux Futures très récemment, pour la première fois éventuellement peut‐être qu’il pouvait avoir une wild card pour jouer les qualifications. Il ne l’a pas eue, mais c’était le truc, il pouvait aller à Roland Garros. C’est un rappel qui est vachement bien pour des joueurs qui ont plus l’habitude, je pense que j’ai eu cette chance aussi d’en profiter chaque fois quasiment, me rendre vraiment compte de la chance que j’avais de pouvoir vivre l’événement tout le temps.
Un entraîneur que j’ai eu il y a longtemps aussi, qui a été dans les 50 premiers, il a eu beaucoup de blessures ; le rêve de son père était qu’il joue Wimbledon. Il a pu le faire une fois simplement. C’était ça aussi. J’ai joué beaucoup des Wimbledon.
Je me rends compte, avec ces exemples, de la chance que j’ai pu avoir de vivre autant de Roland Garros, autant de Wimbledon. Et encore plus Roland Garros pour un Français, même si n’est‐ce pas ma surface préférée. »
Votre envoyé spécial, en direct de Roland Garros.
Publié le jeudi 31 mai 2012 à 21:00