Battue en finale à Wimbledon, terrassée à San José cette semaine, Serena Williams qui est revenue sur le circuit très vite après sa grossesse semble avoir vraiment du mal à trouver le rythme de la compétition. Son forfait de dernière minute à Montréal pour des raisons personnelles n’est pas très rassurant alors que l’US Open va arriver vite.
Lors de sa finale à Wimbledon, ce qu’il y avait de révélateur sur le jeu de Serena, c’était ce petit temps de retard mais aussi ce manque de clairvoyance et de choix sur des moments clés. Sans y voir de la lassitude, il est clair que Serena ne semblait pas totalement « dedans » alors même que son parcours durant la quinzaine avait été plutôt rassurant. En fait, au fond d’elle, Serena sait que si elle joue son meilleur niveau, elle sera surement largement au dessus de toutes les joueuses du circuit.
Or son jeu demande un physique explosif et aussi malgré tout comme il est offensif une dose de confiance. Cette confiance quoi que l’on dise s’accumule avec les victoires même faciles et avec aussi quelques vraies batailles sur des tournois dits « secondaires ». Or comme elle vise que les grands titres et que cela fait un bout de temps qu’elle se ballade sur le circuit, on peut aussi penser que Serena doit manquer de motivation à parcourir la planète sur des évènements qui n’ont pas tous une dimension planétaire. La raclée 6–1, 6–0 prise face à Konta à San José traduit bien cette idée.
Après cette défaite, ou plutôt cet accident, on pensait donc qu’elle allait se refaire une santé à Toronto où tout avait été préparé pour la recevoir comme il se doit, d’autant qu’en tant que mère de famille les choses ont changé comme l’a expliqué Eugène Lapierre, le directeur du tournoi : « Ça ne doit pas être simple de revenir au jeu en tant que mère de famille, d’avoir plein de choses à gérer. Juste à voir les démarches qu’elle faisait pour venir ici, c’est toute une aventure!, a expliqué Lapierre. Elle a énormément de monde avec elle. On a acheté des choses. Elle n’a pas eu non plus un tournoi facile la semaine dernière, de retour sur le dur. Peut‐être qu’à l’entraînement, elle n’était pas satisfaite de son niveau pour venir à un tournoi de cette envergure. Je ne le sais pas. ».
Chacun, on l’a compris, va chercher l’explication à ce forfait même s’il est juste probable que Serena manque d’envie. Et on peut la comprendre, vu tout ce qu’elle a donné à son sport. Une chose est claire, l’US Open vient au moins au bon moment pour savoir si Serena a encore envie de se battre et d’aller chercher le fameux record des titres en Grand Chelem, ou si un peu fatiguée de tout ce cirque, elle décide progressivement de se retirer de ce monde qui lui a permis d’être l’une des plus grandes stars de ce sport.
Publié le dimanche 5 août 2018 à 13:09