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Benchetrit : « L’argent est secondaire »

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Issu des quali­fi­ca­tions, Elliot Benchetrit (232e) a remporté son premier match dans un tableau final de Grand Chelem à 20 ans. Si le Niçois d’origine a livré une copie presque parfaite sur le terrain, il a assuré le spec­tacle en confé­rence de presse. Morceaux choisis.

Elliot, que repré­sente cette victoire au premier tour de Roland‐Garros ?

C’est une super victoire. Des joueurs à ce clas­se­ment, j’en avais battu qu’un et c’était Jérémy Chardy (74e à l’époque) à Aix‐en‐Provence (Challenger) l’année dernière. Depuis le début sur terre battue, je m’attendais à avoir des meilleurs résul­tats. Le fait de travailler avec persé­vé­rance et envie fait que la victoire est là aujourd’hui. Et elle est belle. Ça repré­sente un accom­plis­se­ment d’une méthode de travail qui, je pense, peut encore apporter beau­coup de choses.

Il y a quand même de l’émotion ?

Il y a de l’émotion mais elle est atté­nuée car j’ai gagné beau­coup de matchs en faisant ça et j’en ai perdu beau­coup sans le faire. J’ai vrai­ment la convic­tion de dire que quand je fais ça, je suis très perfor­mant. Quand je ne le fais, je ne suis abso­lu­ment pas compé­titif. Le faire demande de l’énergie et de la concentration.

Quand on est au‐delà de la 200e place mondiale, qu’il y a un prize‐money consé­quent, est‐ce que ça va permettre de faire plus de choses ?

Honnêtement, je vais dire oui et non. J’ai eu de la chance car mon père travaille beau­coup et il a eu les moyens de m’offrir une struc­ture qui était très bien à l’origine. Il faudrait plutôt lui poser la ques­tion à lui si ça lui fait plaisir que je puisse payer quelque chose de moi‐même (rire). Pour moi, ça ne change pas grand‐chose, c’est soit son argent, soit le mien. En fin de compte, ça risque de changer quelques déci­sions sur des voyages et des condi­tions d’entraînement. L’argent est secon­daire, je viens cher­cher de l’émotion et l’envie de progresser au tennis. L’argent sera réinvesti.

Avez‐vous perdu de votre folie, vous qui cassiez des raquettes…

Je me suis entraîné aux tirs aux pigeons sur le court 2 de mémoire. Quand je suis entré sur le terrain, je me suis dit que j’en avais fracassé quelques unes ici. Ça a fait rire mon coach. J’étais à la ligue de Paris, quand je jouais ici en cham­pionnat de ligue, j’étais fou tout simple­ment. Je n’ai pas perdu de cette folie, elle est juste plus maîtrisée et elle arrive un peu plus loin dans l’émotion. J’ai eu la chance d’arriver à maîtriser ça et j’espère que je vais conti­nuer à le faire pour prendre une bonne habitude.

Alors si on vous dit Kyrgios ou Paire, lequel ?

C’est terrible… Je prends Nick je pense. Il est juste trop fou. Benoit a une folie et un éner­ve­ment que je peux comprendre car il m’arrive de le ressentir. En revanche Kyrgios, il y a des choses que personne ne pourra jamais comprendre. J’ai vrai­ment beau­coup de peine pour lui en tout cas (rire).

De votre envoyé spécial à Roland‐Garros