Alors qu’il vient d’ouvrir son compteur en gagnant son premier tournoi à Stuttgart, Jérémy Chardy a fait un pas important dans sa carrière. L’espoir palois, vainqueur de Wimbledon junior en 2005, s’est transformé en promesse, lui qui se construit professionnellement palier par palier.
Défait en finale à Johannesburg en février dernier par Jo Wilfried Tsonga, Jérémy Chardy ne devait pas se douter qu’il serait le deuxième Français après l’ancien finaliste de l’Open d’Australie à inscrire son nom au palmarès d’un tournoi cette année. Venu à bout de l’expérimenté Victor Hanescu, victorieux d’un seul tournoi à Gastaad l’année dernière, le Palois est parvenu à dompter un faux départ et une fin de match crispée où il a fait preuve de cran pour dominer ses nerfs et finalement s’imposer en trois manches 1–6, 6–3, 6–4.
Avant ce premier grand bonheur sur le grand circuit, Jérémy Chardy a eu une progression linéaire, sans faire de bruit. Son premier grand coup fut son 1⁄8e de finale à Roland Garros l’année dernière auréolé d’une victoire sur David Nalbandian après avoir été mené deux sets à zéro. Aujourd’hui 32e joueur mondial, son meilleur classement, le Français de 22 ans avait fini l’année 2008 à la 75e place mondiale. Encore présent au 3e tour cette année à Roland Garros, il va pouvoir égrener sa confiance sur cette terre battue qu’il maîtrise à merveille. « Je vais maintenant aborder le tournoi d’Hambourg avec de l’ambition, je ne suis pas fatigué, je suis prêt. »
Si la surface ocre lui a apporté pour le moment ses plus grands bonheurs, Chardy a construit son jeu autour de son coup droit percutant, parfois dévastateur. Un coup qui possède une amplitude maximale afin de lancer totalement le bras dans la balle et d’obtenir un maximum de puissance. Son service, qui lui apporte également beaucoup de points, est l’autre base de son jeu. Avec un jeu de plus en plus tourné vers le filet, travaillé avec son entraîneur Frederic Fontang, le 5e joueur français n’a pas vraiment de limite car sa marge de progression, en revers et au filet notamment, reste importante.
Sans faire de bruit, Jérémy Chardy s’installe solidement dans les 50 meilleurs mondiaux, en attendant mieux. « Je veux être dans les 32 pour le prochain tournoi du Grand Chelem, c’est un de mes objectifs maintenant. » Il est cette semaine 32e à l’ATP, et même si son objectif est atteint, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, afin de garder le cap pour l’US Open. En exportant son jeu sur dur, où il avait déjà livré une belle bataille contre Djokovic en Australie, le Palois pourrait un jour exploser aux yeux du monde du tennis, sans crier gare.
Publié le lundi 20 juillet 2009 à 10:01