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Darcis, le Shark est de retour

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Poursuivi par les bles­sures depuis son exploit à Wimbledon en 2013, Steve Darcis est de nouveau sur pied. Celui que l’on surnomme le shark retrouve peu à peu son véri­table niveau. Il avance comme un candidat très sérieux au titre du côté de la capi­tale des Gaules.

Steve, comment vas‐tu après ta quali­fi­ca­tion pour les quarts de finale ?

« Ça va super bien. Je suis ravi d’être en quart vendredi, après avoir fait un mini hold‐up lundi pour mon premier tour (ndlr : trois balles de matchs sauvées contre De Loore). Aujourd’hui c’était beau­coup mieux avec un très bon match du début à la fin, hormis peut‐être deux jeux. Mais globa­le­ment ça va très bien. Physiquement je me sens bien, le poignet tient le choc. »

Il n’est pas rare de voir des joueurs aller au bout après des débuts compliqués…

« C’est vrai que ça arrive souvent de voir des joueurs gagner ou faire finale après avoir sauvé une balle de match au premier tour. Si ça peut être le cas cette semaine, je signe tout de suite, main­te­nant il y a encore du chemin à faire. Au prochain tour ça va être très dur. Il y a encore beau­coup de bons joueurs. Quand on regarde le tableau, on se dit qu’il ne va y avoir que des matchs diffi­ciles. Il y a quelques années, les Challengers étaient peut‐être un peu plus abordables. »

Depuis 2013, tu es pour­suivi par les bles­sures. Comment as‐tu vécu cette période ?

« C’est vrai que j’ai eu des moments assez compli­qués avec des bons passages quand même : je rentre dans les 100, je tape Nadal au premier tour à Wimbledon. Derrière, je me déchire l’épaule, je suis un an sans jouer et sans même savoir si je vais rejouer un jour. C’était surtout ça qui était diffi­cile avec une opéra­tion déli­cate. Je me suis accroché, j’ai réussi à revenir au tour de la 65e/70e place, c’était fabu­leux pour moi. Et puis il y a la finale de la Coupe Davis à l’issue d’une année excep­tion­nelle. Mais derrière, le poignet cède de nouveau et je dois me faire opérer. Je suis une nouvelle fois reparti de zéro. Je sais ce que je dois faire pour revenir dans le Top 100. Là, je commence à récolter les fruits de mon travail après avoir fait de gros sacrifices. »

Depuis ton retour à Bordeaux, tu es sur une série de dix matchs. Comment le vis‐tu physiquement ?

« J’ai beau­coup bossé en amont. Bien sûr, rien ne remplace les matchs. Mais j’ai la chance d’arriver tôt sur les tour­nois. J’essaye de demander à jouer le lundi, ce qui permet d’enchaîner – si tout ce passe bien – lundi, mercredi, vendredi avec un break entre chaque match. J’ai eu ça à Bordeaux, ça m’a fait du bien et j’ai pu relancer la machine douce­ment. Le fait de jouer trois matchs durs là bas m’a fait du bien. Sortir des quali­fi­ca­tions à Roland‐Garros était une bonne chose aussi pour la tête. Globalement, si on m’avait dit que je ferai ça après quatre mois d’arrêt, j’aurai signé de suite. »

Quel est ton programme à venir pour revenir dans le Top 100 ?

« Je vais à Blois la semaine prochaine, mais je ne vais pas aller aux quali­fi­ca­tions de Wimbledon. J’y ai de bons souve­nirs, mais c’est trop préma­turé je pense. Je me suis fais mal l’an passé au Queen’s. En Angleterre, les balles sont lourdes. Quand je dois bloquer à la volée, en slice, j’ai encore mal. J’ai une grosse appré­hen­sion sur le gazon. Après Blois, je vais baisser le pied une semaine, puis je vais faire deux Challengers en Allemagne, je couperai une autre semaine, avant de pour­suivre sur deux autres Challengers. Et à chaque fois sur terre battue pour éviter le chan­ge­ment de surface, les adap­ta­tions pour le poignet. »

Le sélec­tion­neur de la Belgique, Johan Van Herck, est là cette semaine. C’est impor­tant pour toi ?

« Johan est là car il entraîne Coopejans et De Loore. Mais c’est vrai que c’est très bien de l’avoir avec nous. Nous le voyons souvent sur le circuit. C’est bien d’avoir un capi­taine qui est très présent. Vendredi, il va avoir droit à un duel 100% belge, ce qui veut dire que nous serons présents en demi‐finale. C’est le plus impor­tant. Avec Kimmer, nous allons nous affronter pour la première fois. C’est une belle oppo­si­tion de style en pers­pec­tive. Un peu un choc des géné­ra­tions. Ça va être chouette. »

Quelle vision tu as des Challengers ?

« Ils se profes­sion­na­lisent de plus en plus. Cela fait long­temps que je suis sur le circuit. Il y a des endroits plus sympas que d’autres à faire. En France, entre Lyon, Aix‐en‐Provence ou Bordeaux, nous trou­vons des tour­nois fabu­leux avec une belle orga­ni­sa­tion. Ils n’ont rien à envier à certains ATP 250. Nous signe­rions des deux mains pour avoir des tour­nois comme ça toute l’année. »

Propos recueillis par Julien Leduc et Loïc Revol à Lyon