Novak Djokovic domine Roger Federer (6–4 7–5 6–3) en demi‐finale de Roland Garros à l’issue d’un match assez inégal et franchement décousu. Le Serbe prend donc sa revanche de l’an passé et se qualifie pour sa première finale à Roland Garros. Il y défiera Rafael Nadal.
Après le morceau d’anthologie de l’an passé, Roger Federer et Novak Djokovic nous ont offert un match sans grande saveur. Malgré de magnifiques passages, on retiendra surtout les très nombreuses fautes directes du Suisse (46 pour 33 points gagnants) et ces 11 breaks indignes de serveurs de la trempe de ces deux joueurs. Très juste tactiquement, le Serbe aura tout simplement fait craquer un Federer assez lent, que l’on a vraiment senti à court physiquement.
Pourtant, les deux hommes débutent le match tambour battant sur leurs services respectifs. Jusqu’à 2–2, l’on se dit qu’il n’y aura pas beaucoup de breaks dans cette rencontre. Et puis brutalement, le Suisse donne une première accélération. Grâce à de belles fulgurances en coup droit, Federer prend le service de son adversaire…mais cède immédiatement son avance sur le jeu suivant. C’est le début d’une grande série de hauts et de bas pour le Suisse : exceptionnel le temps d’un jeu puis complètement sorti du match dans la séquence suivante. Et c’est justement sur un passage à vide du numéro 3 mondial que Novak Djokovic ravit la première manche, 6–4.
Et puis brutalement, Federer se remet dans son match. Il gagne un magnifique échange de 36 coups, claque ses coups droits, ajuste ses volées. Et logiquement le score suit. En l’espace d’un quart d’heure, le Suisse mène 3–0 double break. Et puis ? Plus rien, à nouveau. Grâce à sa constance, Djokovic revient à hauteur. Même à nouveau breaké à 4–4, le Serbe recolle en profitant d’un très mauvais jeu de service du Suisse, puis enchaine et gagne le second set, 7–5.
Cette fois, Roger Federer est perdu. En plus de ses difficultés sur le court, le Suisse vient de prendre un sérieux coup de massue mentalement. Ses occasions manquées lui trottent dans la tête, et cela se voit. De l’autre côté du filet, Djokovic est toujours aussi constant. Sans chercher à jouer en cadence, comme il l’avait fait l’an passé, le Serbe copie la tactique employée par Rafael Nadal. Il axe son jeu sur le revers du Suisse, le bloquant dans cette partie gauche du court sans donner de rythme. En difficulté sur le plan physique, Federer n’est pas assez rapide pour se décaler proprement en coup droit, pas assez vif pour claquer des coups gagnants à répétition. Et dans le 3e set, le numéro 3 mondial paie l’addition tant sur le plan physique que mental. Breaké à 3–2, Federer cède ensuite complètement, ne mettant pratiquement plus une balle dans le court. Le Serbe conclut l’affaire en trois manches d’un match sans rythme et plutôt décousu, 6–4 7–5 6–3.
Si l’on est loin des sommets de l’an passé, tout le mérite revient au Serbe qui a su gagner les points clés et surtout, rester constant tout au long du match. Pour la première fois de sa carrière, il jouera la finale de Roland Garros. Ce sera face à un Rafael Nadal qui n’a peut‐être jamais été aussi fort sur terre battue. Un sacré défi.
La raquette de Novak Djokovic, ici !
Publié le vendredi 8 juin 2012 à 19:22