Emue, Sara Errani, en conférence de presse. L’Italienne sort la tête haute d’une finale largement dominée par Maria Sharapova, mais dans laquelle elle a joué crânement sa chance. Elle incrimine son début de match… et le niveau de jeu pratiqué par Maria. Heureuse et souriante, malgré l’émotion, elle revient sur cette rencontre, son tournoi et son avenir.
Sara, qu’est-ce qui t’a manqué, aujourd’hui, pour l’emporter ?
J’ai très mal débuté. C’est ce qui m’ennuie le plus, franchement. J’étais fébrile. Contre Sharapova, si vous donnez trop de jeux au début, vous la faites rentrer dans son match. Elle se sent alors de plus en plus à l’aise et ça devient inévitablement difficile. Mais elle a surtout très bien joué. Elle a fait montre de constance, c’était vraiment compliqué, pour moi de gagner des points, de jouer les balles que je voulais comme je le désirais. Ses services étaient de bonne qualité et je n’ai pas réussi à pratiquer le jeu que j’avais décidé de pratiquer.
Tu as mieux joué dans le deuxième set, non…
J’ai mieux joué dans le deuxième set, mais c’était dur pour moi, malgré tout. Maria a gagné énormément de points grâce à son service. En deux‐trois coups, elle arrivait à prendre l’ascendant.
Tu as apprécié le soutien du public ?
Oui, c’était incroyable ! J’ai été assez surprise de constater ce soutien du public, d’entendre la foule crier mon nom… Il y avait beaucoup d’Italiens, c’était très plaisant. Le court était plein à craquer. Ca me semblait surréaliste de jouer sur le Central, comme ça, contre Sharapova… Entendre « Sara, Sara »… Surréaliste.
Pour passer un cap, désormais, il te faut améliorer ton service ?
Oui, c’est sûr. J’essaie de m’améliorer en permanence. Chaque jour qui passe, je continue à travailler pour être meilleure. Je sais que je ne servirai jamais comme Maria ou d’autres joueuses du top 10. Mais je dois essayer de faire de mon mieux. Tout en sachant que je n’arriverai jamais à servir comme ces filles.
Très concrètement, c’est ce début de match qui t’a vraiment embêtée ?
Dans un match comme celui‐là, tu ne peux pas te permettre de perdre les quatre premiers jeux. Ca, ça ne m’a vraiment pas plu. Mais elle a aussi joué des coups très forts, très puissants, avec une belle longueur, à plat. Elle m’a empêché d’arrondir la balle et de changer le rythme, j’étais agressée en permanence. Je n’ai pas joué mon meilleur tennis, mais tout le mérite lui en revient, c’est évident. Contre Stosur, ça partait fort, aussi, mais les rebonds étaient plus hauts et ça me convenait mieux. Là, ça fusait vraiment. En même temps, Maria est la meilleure joueuse du monde actuellement.
Tu va être quatrième à la Race, lundi. Tu commences à croire au Masters ?
Non, je n’y pense pas. Je ne pense qu’à jouer mes matches, qu’à m’améliorer. Je sais que ça ne sera pas toujours comme ça, que je ne revivrai pas souvent une telle semaine… Si je joue bien, Istanbul viendra peut‐être naturellement. Mais je devrai être forte jusqu’à la fin de l’année, sur d’autres surfaces. C’est pour ça que je ne dois penser qu’au jeu. Rien n’est acquis, la roue tourne vite.
Votre envoyé spécial, à Roland Garros.
Publié le samedi 9 juin 2012 à 18:40