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Josselin Ouanna, ce monstre tranquille

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Josselin Ouanna remporte un duel tita­nesque face à Marat Safin, après 274 minutes de jeu, 7–6 7–6 4–6 3–6 10–8.

Le premier set fut marqué par les fautes directes des deux joueurs. Le deuxième, par la domi­na­tion de Ouanna, notam­ment grâce à son coup droit surpuis­sant. Les deux sets suivants ont vu le Français se décon­cen­trer, se « laisser aller » comme il le dit lui‐même. Marat Safin est alors rede­venu, sur certains points, un véri­table numéro un mondial et vain­queur de Grands Chelems, capable de coups extra­or­di­naires. Mais les quatre premiers sets devaient être un apéritif. L’ultime manche fut, effec­ti­ve­ment, telle une apothéose. Peu de fautes directes, ou alors des fautes provo­quées, et des échanges d’une qualité, d’une inten­sité et d’un enga­ge­ment rare. 

Un monstre physique

D’un côté, Marat Safin, trou­vant les lignes, machine à première balles, au revers magni­fique, et chan­ceux qui plus est – balles qui prennent le filet mais tombent du bon côté, erreurs d’ar­bi­trage, notam­ment sur une balle de match en faveur de son adver­saire -. De l’autre, Josselin Ouanna, 134ème joueur mondial, aux coups droits souvent excep­tion­nels, aux revers quelque fois vernis, au physique tout simple­ment mons­trueux. Un physique qui le porte et le pousse à s’ar­ra­cher jusqu’au bout, à essayer de faire jouer Safin, un coup de plus, deux coups de plus, trois coups de plus… Jusqu’à ce qu’il craque, jusqu’à le déborder, jusqu’à le mettre à terre, comme sur ce passing revers venu d’ailleurs, plan­tant le Russe dans l’ocre parisien.

Une force tranquille

Alors, certes, le match ne fut pas parfait et l’es­prit parfois limite, que ce soit de la part du public, que ce soit de la part de Safin. Mais une chose se dégage de la rencontre : le calme et la séré­nité d’un inconnu qui, le temps d’une soirée, a fait rêver dans les chau­mières et vibrer tout amateur de tennis. N’est‐ce pas qu’il est beau, ce sport, tout de même…

Au final, Ouanna l’emporte 203 points à 199, inscrit 62 points gagnants, pour 86 à Marat Safin, et aura aussi montré son inex­pé­rience en ne conver­tis­sant que 4 des 23 balles de break qu’il s’est procuré. Il affron­tera Fernando Gonzalez au tour suivant et pourra tester son coup droit face à l’un des meilleurs puncheurs du circuit, si tant est qu’il joue bien. Il faudra récu­pérer, après deux de ces rencontres en 5 sets…