Maria Sharapova a tenu bon ! Face à Simona Halep en finale de Roland Garros, la Russe s’est fait violence pour s’imposer 6–4 6–7(5) 6–4, en 3h02. Retour sur la feuille de stats du match, pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé.
Au service
Difficile de parler du service aujourd’hui… Car les deux joueuses ont réalisé un total de 16 breaks. Autant dire que ce secteur du jeu s’est avéré assez problématique. Mais qui dit « problématique », dit aussi décisif. Forcément, quand il a fallu tirer son épingle du jeu, c’est plutôt Maria qui a fait la différence. Certes, la Russe a commis 12 doubles fautes, en cumulant parfois deux ou trois dans un jeu ; mais ce sont aussi des doubles dues à la prise de risque. Quand vous frappez une deuxième balle comme vous frapperiez une première – elle le fait régulièrement, inévitablement, il y a du déchet. Mais le reste du temps, quand ça fait mouche… ça fait point ! 64% de premières, 60% de réussite derrière, mais jusqu’à 76% de points inscrits derrière dans le troisième set.
Simona Halep, elle, n’a jamais vraiment pu faire mal à son adversaire sur son engagement. La Roumaine s’est même parfois écroulée, avec des premières balles à 137km/h, dignes d’une Sara Errani au sommet de sa forme. Difficile d’en faire un coup fort dans ces conditions. 64% de premières de son côté, 56% de points derrière… mais seulement 30% de réussite sur ses secondes balles. Ceci dit, les deuxièmes services, c’est là où le bât blesse pour l’une comme pour l’autre, car Maria ne s’est montrée victorieuse sur ceux‐ci que dans 39% des cas. C’est ce qui explique la multitude de breaks et l’agressivité des deux sur les jeux de retour. Avec, néanmoins, un léger avantage pour Sharapova qui peut faire des dégats lorsqu’elle passe sa première.
Dans le jeu
Bim‐bam‐boum. Maria Sharapova agresse. Simona Halep se bat. On pourrait résumer la majeure partie du match à ces quelques phrases. Dans l’ensemble, c’est évidemment Maria qui a fait le jeu, marquant 46 points gagnants et commettant 52 fautes directes, même si la physionomie du match est plus complexe que cela. Son idée était simple : frapper fort dès le premier coup de raquette. En essayant, tout de suite, de mettre son adversaire dans le rouge, de la balader, de la martyriser, sachant que cette dernière a quand même d’extraordinaires facultés de déplacement. Pour ce faire, elle a utilisé à merveille son coup droit. Un coup droit gagnant à 30 reprises sur l’ensemble du match ; ça vous pose un point fort…
Mais Simona n’a pas manqué de ressources, loin de là. Si elle a semblé dépassée par la puissance adverse dans le premier set, elle a rapidement donné de la voix également. Son jeu en cadence, tout en longueur de balle, a poussé Sharapova à la faute côté revers plus d’une vingtaine de fois. Le credo de la Roumaine est simple : je remets, je bouge, je remets encore mieux, je re‐bouge, je cherche la ligne, je bouge, je crucifie. Sans s’exciter, elle attend l’ouverture pour faire parler sa belle homogénéité des deux côtés, étant efficace et adroite en coup droit comme en revers. Dans le deuxième set, elle a vraiment fait craquer Sharapova comme une grande par son abnégation.
Pour le reste, les deux joueuses ont parfois pratiqué un niveau de tennis assez exceptionnel, d’une intensité rare sur le circuit féminin. Autant dire que cette finale n’a pas tenu toutes ses promesses, elle les a surpassées de très, très loin !
Au final…
Un match fort en émotions ! Et de grande qualité, pourrait‐on dire, même si, comme attendu, le niveau a varié tout au long de la partie. Néanmoins, cette finale restera comme la plus belle depuis 2001, sans aucun doute, avec la victoire d’une Sharapova au forceps, 6–4 6–7(5) 6–4 en 3h02. On aurait pu croire que la Russe lâcherait physiquement après avoir bataillé en trois manches les trois tours d’avant. Mais non ! Cette fille est une championne, une vraie… Bravo !
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Publié le samedi 7 juin 2014 à 19:33