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La France qui gagne – Edito (1÷6)

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La France qui gagne, ça c’est du lourd

Llodra qui pense qu’il peut encore être un joueur
de tennis, pas qu’un joueur de double, et qui
court dans la forêt pendant l’hiver 2007 pour
gagner Adelaide puis Rotterdam, ça c’est du
lourd. Tsonga qui rentre dans une demi‐finale
de Grand Chelem face à Nadal, le futur numéro 1
mondial, l’air de dire « Tu m’fais pas peur » et
qui lui passe la plus grosse branlée de toute sa
carrière, ça c’est du lourd. Monfils qui débarque
à Roland‐Garros sans réfé­rence mais qui prépare
un plan tactique pour chaque match, et répète
au fil de tours « C’est pas ça que je vise. Moi, je
veux gagner Roland‐Garros », ça c’est du lourd.
Gasquet qui change d’entraîneur parce qu’il sent
qu’il faut désor­mais rentrer dans l’âge adulte, ça
c’est du lourd. Simon qui analyse sa saison juste
après la Masters Cup : « Je vais devoir améliorer
mon pour­cen­tage de premières balles, la vitesse
de ma seconde balle, mon jeu vers l’avant, plein
de choses quoi », ça c’est du lourd. Guy Forget
qui au micro de commen­ta­teur de Canal + prend
la mesure du chan­ge­ment qui l’attend, ça c’est
du lourd. Mais Llodra qui dit sur Simon : « Il a un
humour un peu spécial », ça c’est pas du lourd.
Forget qui allume ses joueurs dans la presse
après chaque défaite depuis deux ans, ça c’est
pas du lourd. Gasquet et Dominguez qui se tiennent
la barbi­chette sur une décla­ra­tion, ça c’est
pas du lourd.

Aujourd’hui la France qui gagne, c’est la France
qui marche ensemble, qui fait l’union sacrée sur
l’essentiel et malgré ses diffé­rences. Pourquoi ?
La réponse, c’est le chan­teur Abd Al Malik qui
nous la donne, en sons et en images, dans ce qui
restera le clip le plus inté­res­sant de l’année 2008
(avec le Stress de Justice) : « Parce que si on y
arrive, si on arrive à faire front avec nos différences,
sous une seule bannière, comme un seul
peuple, comme un seul homme, ils diront quoi
tous ? C’est du lourd. Du lourd. Un truc de malade…
». Le truc de malade qui attend nos petits
Français, c’est Roland‐Garros, l’Open d’Australie,
Wimbledon, l’Us Open, et c’est enfin la Coupe
Davis. Aucun d’entre eux n’a gagné aucun de
ces titres. Nous on peut juste leur avouer le truc
suivant, rien qu’au souvenir de 1983, 1991, 1996
ou 2001 : les Grands Chelems et la Coupe Davis
en tant que Français unis comme un seul homme,
c’est un truc de malade, les mecs, un truc de
malade.

La rédac­tion