AccueilNadal : "Pourquoi ne sèchent-ils pas le court ici ?"

Nadal : « Pourquoi ne sèchent‐ils pas le court ici ? »

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C’est sous un ciel pesant que Rafael Nadal a décidé d’étouffer encore plus Robby Ginepri hier. Avec cette victoire 6–0 6–3 6–0, le Majorquin a envoyé un signal fort à tous ses concur­rents qui le pensent prenable aujourd’hui. Voici quelques extraits de sa confé­rence de presse d’hier.

L’année dernière, les premiers tours ont été un peu diffi­ciles pour vous. Vous sentez‐vous soulagé main­te­nant que vous avez passé un premier tour rela­ti­ve­ment facile ?

Je ne sais pas, je vois les choses au jour le jour et il est diffi­cile de comparer les années et les adver­saires. La chose la plus impor­tante est d’avoir un bon court, d’es­sayer de s’amé­liorer, tous les jours que ce soit à l’en­traî­ne­ment ou pendant les matches. C’est ce que j’ai fait régu­liè­re­ment quand je suis venu sur ce tournoi. C’est pour cela que je l’ai gagné si souvent et que j’ai eu autant de succès. Cette année j’ai peut‐être un peu mieux joué le premiers tour que l’année dernière, mais l’année dernière, j’avais plus de victoires sous ma cein­ture que cette année. Maintenant, j’ai deux tours pour m’en­traîner et conti­nuer à bien faire les choses et pour arriver au suivant bien préparé pour bien jouer.

Certaines personnes ont été un peu surprises que tu sois programmé sur le Lenglen aujourd’hui. Cela a‑t‐il fait une diffé­rence pour toi ? T’attendais‐tu à jouer sur le Chatrier ?

Cela n’a pas vrai­ment d’im­por­tance. Jouer à Roland Garros est toujours un plaisir pour moi. C’est égale­ment un grand honneur. J’y ai des sensa­tions extra­or­di­naires. J’ai des souve­nirs ici, des souve­nirs inou­bliables. Qu’importe que ce soit le Chatrier, le Lenglen ou un autre court, le simple fait d’être ici, sur ce tournoi, est extra­or­di­naire. Cette année, j’ai commencé sur le Lenglen, c’est un très beau court. Je ne suis pas sûr mais peut‐être qu’au prochain tour, je jouerai sur le Chatrier.

Vous êtes venu au filet, à quelques reprises. Est‐ce que consciem­ment vous vous dites « il faut que j’aille plus vite au filet comme des joueurs comme Almagro, Djokovic » ?

L’important est que je sois prêt au prochain tour. Quand on va au filet, c’est qu’on est bien posi­tionné, qu’on a bien renvoyé et c’est la raison pour laquelle on va au filet. Aller au filet et se dire « je vais aller au filet quand j’aurai des adver­saires plus coriaces » n’est pas la bonne façon de voir les choses. On va au filet quand on joue bien. Oui, on va au filet, et si vous n’y allez pas, c’est que vous ne jouez pas suffi­sam­ment bien.

Novak a passé son premier tour, vous aussi. Qui est le favori aujourd’hui ? Vous ou Novak ?

Cela vous inté­resse, mais pas moi. Je n’ai pas besoin d’écrire des articles dans les jour­naux. Écrivez ce que vous voulez, ce que vous ressentez. La seule chose qui m’in­té­resse, c’est que j’ai gagné aujourd’hui, je suis très heureux de passer au deuxième tour. Je vais rejouer contre un adver­saire très coriace jeudi, et c’est ce qui m’intéresse.

Es‐tu satis­fait du résultat aujourd’hui, de ta façon de te déplacer sur le court ?

Oui, je n’ai pas fait un résultat fantas­tique, mais je pense avoir fait de bonnes choses et d’autres moins bonnes. J’ai bien joué. Après, j’ai moins bien joué. J’ai passé ce tour. C’était un peu compliqué à cause des condi­tions météo­ro­lo­giques. C’était très impor­tant pour moi parce que cela me donne la possi­bi­lité d’avoir deux jours de repos pour pouvoir conti­nuer à m’en­traîner. C’est toujours quelque chose de positif. Donc je suis content : lorsque l’on gagne, on est toujours content.
J’aurais pu jouer avec plus de dyna­misme et être plus agressif. Le premier set n’a pas très bien commencé. Mais après, cela s’est amélioré. Je pense que j’ai pris l’ini­tia­tive à tout moment. C’est vrai, j’ai eu un jeu qui n’était pas très bon au début mais je me suis ressaisi. Je n’ai pas eu un très bon drive mais bien entendu, après un break, cela s’est compliqué. C’est pour­quoi je n’ai pas eu un très bon service non plus à ce moment‐là. Mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat, 3–3, j’ai mis 4 balles dehors et à partir de là, tout est devenu plus simple.

Félicitations ! Peux‐tu résumer un peu tout le processus avec Madrid, Rome ? Tu as repris confiance et compé­ti­ti­vité, peut‐être parce que tu as beau­coup joué ?

Je n’ai perdu aucun set jusqu’en finale. Donc cela n’a pas a été un tournoi où j’ai passé énor­mé­ment de temps sur le court. Mais bon, je crois que mon jeu après Madrid et surtout les premiers tours à Rome étaient très compli­qués, avec des condi­tions très diffi­ciles, énor­mé­ment de vent, le froid dans la journée, et après le soir, j’ai commencé à ressem­bler un peu plus à ce que j’étais autre­fois : j’ai repris mon jeu d’avant, des choses que je n’avais pas récu­péré pendant les premiers tour­nois sur terre battue. Je pense que si cela avait été possible, si j’avais pu reprendre toutes ces choses posi­tives que j’avais l’ha­bi­tude d’uti­liser à Madrid et à Rome, si j’avais pu les utiliser peut‐être pas à Monte Carlo, mais à Barcelone, le processus aurait été beau­coup moins compliqué. Je serais alors peut‐être parti avec un peu plus de sécu­rité, un peu plus de confiance pour être en toute tran­quillité. Mais je pense que le début de la saison sur terre battue a été positif. Néanmoins, je pense qu’il n’y a pas photo : tant au point de vue de mes senti­ments person­nels que sur ce que me disent les autres. Bien entendu, ce n’est pas une garantie. Il vaut mieux arriver ici en ayant fait un grand pas en avant dans les autres tour­nois que le contraire.

Es‐tu dans le même état de nervo­sité pour les autres tour­nois que pour ici ?

Ce sont des sensa­tions diffé­rentes. Ce n’est pas mathé­ma­tique non plus. Cela dépend des jeux. Il y a des matches où tu sais que les adver­saires sont plus dange­reux que d’autres et tu rentres sur le court bien plus nerveux. Tu as le feeling que tu ne joues pas bien et que tu vas sortir très vite. Évidemment, tu ne veux jamais perdre au premier tour d’un Grand Chelem. Pour moi, la seule diffé­rence entre le premier tour et les suivants, c’est que quand tu arrives comme cela, après toute une série de bons jeux, tu es bien plus sûr de toi. Tu as la conscience de ce que tu dois faire au match suivant. C’est exac­te­ment ce que tu as fait dans les parties précé­dentes. Du point de vue mental, c’est donc une grande sécu­rité. Après, il y a tous les impon­dé­rables. Dans tous les tour­nois, tu ne sais pas ce qui va se passer : entre le début et la fin, il peut t’ar­river énor­mé­ment de choses. Tu as toujours un peu plus nerveux au premier tour qu’a­près. Mais c’est assez semblable.

Tu disais que contre Berdych à Madrid, tu avais du mal à relancer les balles, elles n’ar­ri­vaient pas exac­te­ment où tu voulais, cela dépen­dait de la météo.

Oui, c’est vrai que les condi­tions météo­ro­lo­giques ne nous ont vrai­ment pas aidés. Je ne cherche pas d’ex­cuse. Il faut parler tennis, c’est pour cela que nous sommes ici. Si la balle n’est pas allée aussi loin que je l’au­rais voulu, je ne peux m’en prendre qu’à moi‐même. C’est peut‐être qu’à un moment donné, il m’a manqué de force dans les jambes, peut‐être que j’au­rais dû moins me préci­piter pour mieux me posi­tionner et lifter plus la balle. Bien entendu, il y a des hauts et des bas, comme dans tous les sports, peut‐être un peu plus dans le tennis. J’ai réussi à faire des points posi­tifs après. À Rome, les deux matches ont été très durs. Là, les condi­tions étaient vrai­ment exécrables. C’était très diffi­cile de jouer avec telle­ment d’ins­ta­bi­lité. Après je pense avoir très bien joué contre Murray, il y avait moins de vent, il faisait moins chaud, c’était de nuit. Ce n’est pas le froid qu’il y a eu pendant mon match avec Simon. J’ai pu jouer la balle plus loin. J’étais plus tran­quille. Je posi­tion­nais mon corps mieux et quand la balle arri­vait norma­le­ment, je pouvais la renvoyer sans trop de risques. Je le faisais et si je sentais que je ne pouvais pas atta­quer, je faisais atten­tion et j’ai pu vrai­ment mettre en diffi­culté mon adver­saire. C’est toujours très diffi­cile de gagner contre lui. Mais je pense très sincè­re­ment que la dyna­mique a été bonne. Aujourd’hui, c’est vrai que le court était très lourd. La balle se remplis­sait d’eau. Je continue à dire : pour­quoi ils ne la sèchent pas ici ? Le court est plein d’eau. Pourquoi ne font‐ils pas quelque chose ? Il y a des moments où j’ai mieux joué aujourd’hui et d’autres où mon jeu de jambes n’était pas excellent, où je n’ai pas couru comme il aurait fallu, mais c’est ainsi.

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