Les commentaires pleuvent, après la victoire de Novak Djokovic sur Rafael Nadal, en finale de l’US Open. A la Rédaction, on a beaucoup aimé l’analyse pertinente de Nib24, l’un de nos éclairés forumeurs. Voici son post en intégralité, non retouché, non corrigé :
« Au risque de m’attirer les foudres de certains, je vais y aller de ma dithyrambe.
J’en vois à longueur d’années des matchs. Beaucoup beaucoup. J’ai dû me goinfrer deux ou trois fois du DVD de la finale de Wimb’ 2008, celui du quart de l’USOPEN 2001, et du Borg/Mac sur ESPN Classic.
Bah là je crois qu’on a vu un match de cette dimension, sans blague.
Peut être pas la plus belle opposition de styles, peut être pas le plus grand nombres de « clear winners » (ces deux joueurs courent de toutes façon bien trop pour cela), mais assurément le match le plus brutal d’un point de vue physique qu’il y ait jamais eu (je le place devant le Isner/Mahut et le Nadal/Verdasco).
La performance de Novak Djokovic ce soir, dût‐elle paraître suspecte, est quelque chose que nous ne sommes pas prêt de revoir à mon avis. Il a, c’est officiel, atteint sa plénitude, face à un joueur dont il lit désormais le tennis parfaitement. Une démonstration de force inimaginable face à un Nadal qui n’a vraiment pas balbutié son tennis. Certes le service de ce dernier a été moins percutent que lors de l’édition précédent, mais ce qu’à proposé Djoko en retour pendant 4h10 aurait dégoûté plus d’un artilleur. Je me sens comme vidé, estomaqué, je ne sais plus vraiment si je dois espérer de nouvelles joutes ou me dire que plus jamais le tennis ne pourra atteindre ce niveau d’intensité pendant d’aussi longues heures.
Alors y a eu des fautes aussi, des rebonds intempestifs avant de servir, un slip invariablement coincé dans une raie, un appel au kiné qui ne s’imposait peut être pas, un public toujours aussi indiscipliné… mais moi je vais retenir cet plutôt cet échange, non celui‐ci plutôt, à moins que ce ne soit celui‐là. Celui sur la balle de débreak était pas mal non plus. Et ce jeu de 18 minutes et de 22 points, oh et le troisième set. Ouais en fait je vais retenir les 120 minutes de « highlights » que nous piaffons de revoir au plus vite. Comment, j’en fais beaucoup ?
D’aucuns diront que Roger avait sa place en finale au bout de sa raquette, l’aurait mérité sans un coup de chance (de folie/génie). Qu’il est le seul à pouvoir aujourd’hui opposer sa vitesse et son talent à la machine serbe. Ils auront raison. Ces 8 dernières années il n’a perdu que 3 matchs à New‐York, trois fois en 5 sets, 3 fois après avoir mené 2 sets à un (2 sets à zéro même samedi), 2 fois en ayant eu deux balles de match. Federer aura à mon humble avis développé le meilleur tennis de sa carrière sur le décoturf de Flushing, peut être davantage encore qu’à Wimbledon. Souvenez‐vous, la leçon donnée à Hewitt, la douche donnée à un Agassi au crépuscule de sa carrière, mais sublimé par un public extatique, le découragement de Roddick, le bizutage de Murray… Voilà 5 ans que Roger et Novak s’affrontent à NYC, minimum au stade des demies. A l’exception notable de Delpo, il n’y a guère que Djoko pour l’avoir titillé sur ce terrain (ok et Igor Andreev aussi, mais bon son nom dépareille un chouilla dans cette liste). Alors oui pour tout ça Roger avait sa place en finale, au moins autant que Novak. Mais objectivement, au vu du spectacle proposé ce soir et lorsque l’on sait ce dont ont accouché les dernières joutes entre Rafa et Roger, combien regretteront ce soir d’avoir eu sur le terrain Nole plutôt que le « G.O.A.T » ?
Heureux nous sommes de vivre cet âge d’or de la petite balle jaune. Le tennis c’est vraiment le plus beau sport du monde. »
De Nib24
Publié le mardi 13 septembre 2011 à 13:18