Entraîneur de Jo‐Wilfried Tsonga, Eric Winogradsky ne reprochait rien à son poulain, qui selon lui, était tombé sur un adversaire meilleur dans les moments clés. Même si l’aventure en Grand Chelem cette année n’a pas été à la hauteur des espérances, Wino pense que cette saison a été riche en enseignements pour le numéro 1 français.
Le compte‐rendu de la rencontre ?
Il a bien entamé le match. Il avait la main mise sur le jeu lors du premier set. Après son adversaire a été malin, en cassant le jeu, par moment il arrêtait de jouer puis il s’y remettait. Jo est un peu tombé dans le piège en ayant un peu moins d’intention corporelle, ce qui fait la différence à ce niveau là parce que ça va vraiment vite. Par contre au troisième set, j’ai trouvé que les intentions étaient de nouveau là, il a une balle de break, et ce n’est pas facile à oublier. Le jeu était très équilibré, et j’ai trouvé Gonzalez très solide jusqu’à la fin. Il n’a rien lâché, il se déplaçait et il contournait son revers très très vite. Il a fait des coups de défense à des moments importants qui ont fait la différence.
Inefficacité sur les balles de break, 1⁄14 ?
Son adversaire y est aussi pour quelque chose. Il fait le break au premier, on peur regretter celle du troisième, mais au quatrième quand il prend sa chance, je ne lui reprocherai jamais, parce qu’au premier il l’avait gagné de cette manière. Ça se joue à pas grand‐chose. Il n’a pas moins d’occasions que son adversaire, par contre Gonzalez a été un peu plus solide et efficace, sur quelques points très importants et en défense.
Quel était le plan ?
La tactique était de ne pas laisser jouer l’autre. Quand on a le service de Jo et sa présence au filet, il faut y aller. Il n’a pas été en réussite, par moment trop gourmand, ou les passing‐shots plongeants de Gonzalez étaient très gênants. Une réussite plus importante au filet lui aurait permis d’aller chercher deux, trois points de plus qui auraient fait la différence. Il faut saluer la performance de son adversaire, qui a très bien joué, très bien bougé, il est très rapide. Là où Jo arrive à faire la différence contre beaucoup de joueurs, là il n’a pas réussi. Son adversaire a été un tout petit peu meilleur dans les mêmes schémas de jeu. Je n’ai rien à lui reprocher, il a fait le maximum et ce n’est pas passé aujourd’hui. C’est frustrant. Il est en pleine forme physique, alors j’espère que ça lui permettre de maintenir la France la semaine prochaine dans le groupe mondial en Coupe Davis.
Quid de cet US Open ?
Le bilan est largement positif, au‐delà des trois premiers tours, il y a la manière, les choses qu’il a réussi à faire sur le terrain. Je ne suis pas inquiet, il le sait, et ça lui servira pour la suite.
Les tournois du Grand Chelem cette année ?
À son niveau, on ambitionne d’aller au moins en quart voire plus loin, surtout ici où il se sentait très bien. Aujourd’hui, il est tombé sur un joueur meilleur que lui. Ça fait partie du job, il faut l’accepter, en tirer les leçons et être plus fort que l’autre la prochaine fois.
Publié le mercredi 9 septembre 2009 à 10:33