Fernando Verdasco révèle un talent certain dès son plus jeune âge. Mais un problème surgit rapidement : son mental.
Malgré de belles victoires, Valencia en 2004, Umag en 2008, New Haven en 2009 et ses six finales (dont deux cette année), son coup droit foudroyant ne suffit pas à vaincre le seul véritable ennemi du Madrilène : lui même. « Fernando, » avait déclaré Agassi lors de la pré‐saison 2009, « il y a seulement deux joueurs qui peuvent te battre sur le circuit : Federer et Nadal. Si les autres te battent, c’est ta faute ». Une déclaration qui a porté ses fruits car ‘Fer’ débute incroyablement bien cette année.
Mais avant de produire l’un des meilleurs matches de la saison, l’actuel numéro 9 mondial réalise l’un de ses plus grands rêves : offrir le point de la victoire en finale de la Coupe Davis. « La Coupe Davis a changé ma vie, dans tous les aspects, surtout mentalement » confiait‐il une fois l’euphorie passée. Et son parcours australien l’a confirmé. Dès le premier tournoi, le héros espagnol atteint la finale de Brisbane en simple et en double, avant d’accomplir le meilleur parcours de sa carrière en Grand Chelem en éliminant tour après tour Adrian Mannarino, Arnaud Clément, Radek Stepanek, Andy Murray et Jo‐Wilfried Tsonga pour retrouver en demi‐finales son compatriote Rafael Nadal. Tous deux ont livré un combat titanesque qui restera longtemps dans les esprits. Après 5 heures et 14 minutes de jeu et malgré la défaite, Verdasco était fier de son parcours et déclarait en conférence de presse : « Nadal a découvert Verdasco ». Nadal, certes, mais aussi le monde entier « a découvert Verdasco » qui sera désormais attendu pour les grands rendez vous.
Pourtant, le jeune homme a du mal à confirmer. Maudit des quarts de finales, éliminé consécutivement par Roger Federer, Andy Murray, Novak Djokovic, Fernando Gonzalez et Rafael Nadal, par deux fois, Verdasco ne dépasse pas ce stade de la compétition pendant six semaines. A la veille de Roland Garros, le Madrilène déclare à la presse espagnole qu’il attend beaucoup de ce tournoi dont il n’avait alors jamais passer le stade des huitièmes de finale. Il ne le franchira pas non plus cette année, éliminé par Nikolay Davydenko. Déconcentré par le comportement regrettable du public suite à la défaite de Rafael Nadal, ou tout simplement pas assez fort, Verdasco ne confirme pas. Victime du même maléfice quelques semaines plus tard à Wimbledon, il s’incline face à Ivo Karlovic.
La suite de la saison est en dent de scie, à l’image de toute sa carrière, enchaînant succès (victoire à New Haven, finale à Kuala Lumpur, demi‐finale à Valencia) et contre‐performances (défaite au second tour aux Masters 1000 de Shanghaï et une autre en huitièmes de finale à Paris Bercy).
L’opportune qualification de l’Espagnol pour la Masters Cup symbolise son année. Non loin de faire chuter les meilleurs, Verdasco repartira de Londres certes la conscience sereine pour avoir été sur le point de battre Federer, Del Potro et Murray, mais également avec un goût amer pour avoir une fois de plus échoué si près du but. Cependant, l’année se termine, comme elle avait commencé, par une victoire : pour la deuxième fois consécutive, l’Espagne remporte le Saladier d’Argent.
Verdasco trouvera‐t‐il la clé de la réussite ? Parviendra‐t‐il a passé le cap qui ferait de lui l’un des plus grands joueurs de tennis des années à venir ? Réponse dès l’an prochain…
Publié le vendredi 25 décembre 2009 à 18:27