Et si la relève du tennis mondial se trouvait entre les mains d’un certain Juan Martin del Potro ? Le 4 avril 2008, cet Argentin alors encore peu connu du grand public occupe la 81ème place du classement ATP. Six mois plus tard, il entre dans le Top 10 pour ne plus en sortir. Il termine l’année 2009 à la cinquième place avec en poche les victoires d’Auckland, de Washington, et surtout de l’US Open.
Retour sur l’incroyable saison de celui qui selon Boris Becker, pourrait bien devenir le futur numéro 1 mondial :
Après une année 2008 au cours de laquelle il devient l’un des plus grands espoirs du tennis mondial, Juan Martin del Potro confirme, réalisant un début d’année 2009 époustouflant, en remportant le tournoi d’Auckland, éliminant tour à tour Ernests Gulbis, Viktor Troicki, Robin Soderling et Sam Querrey. Un premier succès qui prévient ses pairs qu’il ne sera pas un adversaire à prendre à la légère. Deux semaines plus tard, l’Argentin atteint les quarts de finale du premier Grand Chelem de l’année à Melbourne. Il s’incline devant Roger Federer.
Dès lors, l’actuel numéro 5 mondial ne fait que monter en puissance. Malgré un Masters 1000 de Monte Carlo totalement manqué, ‘Delpo’ réussit à accéder aux quarts de finale des tournois de San Jose, Memphis, Indian Wells et Rome, les demi‐finales de Miami, Madrid, et Roland Garros, éliminé une fois de plus par Roger Federer.
Deux mois plus tard, Juan Martin revient plus fort que jamais offrant au public de Washington un avant goût de ce qui les attend pour le dernier Grand Chelem de la saison. En une semaine, l’Argentin s’impose face à Yen‐Hsun Lu, Lleyton Hewitt, Robin Soderling, Fernando Gonzalez et Andy Roddick, pour s’offrir le deuxième tournoi de sa saison. Une semaine se passe. Il s’incline face à Andy Murray en finale du Masters 1000 de Montréal. Mais si ‘Delpo’ doit se souvenir d’un tournoi lors de cette tournée Américaine, c’est sans aucun doute celui de l’US Open. Adepte des surfaces rapides à l’inverse de ses compatriotes, l’Argentin ne fait que confirmer les attentes des spécialistes. Après un parcours remarquable au cours duquel il élimine consécutivement Juan Monaco, Jurgen Melzer, Daniel Koellerer, Juan Carlos Ferrero, Marin Cilic et Rafael Nadal, le numéro 5 mondial retrouve pour la troisième fois dans un tournoi du Grand Chelem cette saison, celui qui semble être sa bête noire, Roger Federer. 4 heures 16 minutes de jeu et cinq sets (3÷6 7⁄6 4⁄6 7⁄6 6⁄2) plus tard, l’Argentin s’écroule sur le sol, les bras en croix et laisse retomber la pression. L‘impossible s‘est produit. Pour sa première finale en Grand Chelem, ’Delpo’ met un terme à la série de 41 victoires consécutives du numéro 1 mondial. Enfin, la bête est vaincue.
« C’est difficile de vivre ce moment, de remporter mon premier Grand Chelem. C’était mon rêve d’enfant » a‑t‐il déclaré lors de la remise des trophées, les yeux encore pleins de larmes. Cette victoire qui a certes changé sa vie, n’a en aucun cas changé l’homme. Blessé, l’Argentin ne fait qu’une apparition aux tournois de Tokyo et Shanghai puis atteint tout de même les quarts de finale du Masters 1000 de Bercy avant de retrouver les sept meilleurs joueur au monde pour la Masters Cup de Londres. A la veille de cet évènement, un journaliste déclare : « Vous participez aux Masters, vous êtes une star du tennis. ». Juan Martin del Potro répond, égal à lui‐même : » Il y a des stars, mais il existe également des superstars comme Federer et Nadal. J’apprends beaucoup d’eux. Juste derrière, on trouve Djokovic et Murray. J’arrive après ces quatre là. J’ai encore beaucoup à apprendre pour être comme eux. Je dois gagner en expérience. Je me sens tellement privilégié d’être ici. « . Une bien heureuse place, peut être, mais pas volée. Malgré une défaite dès son premier match face à Andy Murray, l’Argentin remporte ses trois matches suivant contre Fernando Verdasco, Roger Federer et Robin Soderling avant de s’incliner en finale face au surprenant Nikolay Davydenko.
D’ores et déjà, notre homme est un champion. Peut‐être deviendra‐t‐il un jour le numéro un mondial, dixit Becker. Quoiqu’il en soit, à 21 ans, Juan Martin del Potro joue déjà dans la cour des plus grands mais il est toujours le joueur agréable et sympathique que tout le monde apprécie.
Publié le vendredi 25 décembre 2009 à 12:10