Luca est parti ce vendredi pour Wimbledon. Il sera l’un de nos espions comme d’ailleurs Patrick Mouratoglou. Avant de prendre son avion, il nous a livré une petite chronique personnelle qui en dit long sur le chic anglais et sur l’idée que Wimbledon est le tournoi de l’année.
La première fois que je suis allé à Wimbledon, c’était en 1999, j’étais avec une jeune joueuse, qui venait de se qualifier. Je l’avais prise dans mon écurie 1 ans et ½ avant, quand elle n’avait que 14 ans, il s’agissait de Kim Clijsters. Un matin tôt, elle était avec son entraîneur, Carl Maes, et je les croise devant une des entrées du « Central Court ». Je leur propose d’aller voir le stade, que je n’avais jamais vu si ce n’est qu’à la télé. Nous rentrons et allons tout de suite nous asseoir. Le stade était vide, et waouh quelle impression ! J’ai eu la sensation d’être dans une église, au Colysée, dans un endroit magique, irréel. Aucun panneau publicitaire, tout vert, le court, les sièges, le toit qui couvre les tribunes ; moi qui avait suivi beaucoup de matches à la télé j’étais là, dans le temple du tennis, incroyable, j’ai alors compris pourquoi pour beaucoup de joueurs Wimbledon représente le tournoi !
Mais pardon, Wimbledon n’est pas « un tournoi », et cela je l’ai appris l’année suivante. Ce jour là, je devais me rendre à une des portes du stade. Arrivé devant les grilles, j’interroge donc un des volontaires chargés de jouer les gendarmes devant les entrées. Je lui explique comme je l’avais fait quelques semaines auparavant à Roland Garros que je dois rentrer pour aller chercher mon badge. Et là, stupéfaction, le volontaire me regarde et me dit : « Vous ne pouvez pas rentrer sans billet ou sans badge ». Je m’empresse donc de lui réexpliquer qu’une fois que je serai rentrer je pourrais lui montrer mon badge, que dans tous les tournois du monde cela se passe comme cela, que parfois quelqu’un vous accompagne, ou autrement qu’il arrive que l’on récupère son badge à un guichet à l’extérieur du stade.
Après 15 minutes et alors que le ton montait un peu, le tout dans la langue de Shakespeare, ce bobby pour la quinzaine verte me dit : « Monsieur ça ce n’est pas un tournoi c’est : THE CHAMPIONSHIPS ». Ne perdant pas mon sang froid, excédé, je décidais de me lâcher : « Sir, I’m sorry but fuck you and the Championships ». Finalement, quelques minutes plus tard, un de mes amis m’appris que je devais seulement me rendre dans la porte opposée à celle où j’essayais de rentrer mais le bobby trop concentré dans sa mission avait oublié de me le dire. Enfin pour que l’on se méprenne pas, je voudrais préciser qu’en général le personnel de The Championships est très aimable.
Publié le vendredi 20 juin 2008 à 07:26