Epauler et conseiller les futurs champions du programme Next, voilà la mission que Janko Tipsarevic a décidé de relever durant cette année 2012. Cinq espoirs ont ainsi eu le privilège de s’entraîner une semaine avec le joueur serbe lors des plus grands rendez‐vous du circuit international. Tipsa vous en dit plus sur ce programme…
Peux‐tu nous expliquer en quelques mots ce programme, Janko’s Next Generation Tour ?
Depuis plusieurs années, j’ai pu observer le travail de Tecnifibre auprès des jeunes. Moi‐même, j’aime aussi regarder ce qui se passe du côté des générations futures. Le projet est ainsi venu assez naturellement. J’aime ce partage et faire profiter de mon expérience. Je n’ai pas eu la chance d’avoir un tel support dans ma jeunesse et c’est un moyen comme un autre de rendre au tennis ce qu’il m’a apporté. Concrètement, ce projet est un travail d’équipe. Je bosse avec le staff compétition de Tecnifibre pour sélectionner des jeunes joueurs qui ont un potentiel intéressant et qui sont capables de tenir la balle (NDLR : niveau ‑15 minimum). Ensuite, ces jeunes sont invités à passer une semaine avec moi sur le circuit ATP pour être mes sparring‐partners. Ils font partie de mon team pendant la semaine. On discute, on s’entraîne…
Quel rôle joues‐tu auprès de ces jeunes ?
J’essaie de leur apporter des trucs, de leur montrer les erreurs à éviter. Celles que j’ai faites, notamment. Ensuite, sur un plan plus technique, c’est plus délicat. Tous ces jeunes ont un coach et je ne veux pas me substituer à ce dernier. Mais, quand il y a des points précis qui peuvent aider le joueur à devenir meilleur, je n’hésite pas. Ce n’est pas forcément technique ; j’aime aussi parler de posture, d’équilibre, d’attitude et, surtout, de concentration. On aborde aussi la préparation physique et l’hygiène de vie. C’est assez varié, en fait.
Tu te sens l’âme d’un parrain ? Qu’as-tu envie de leur transmettre ?
C’est un peu présomptueux. Mais c’est vrai que j’aime partager et échanger avec ces jeunes. C’est tellement compliqué de devenir un joueur professionnel… Il y a peu de jeunes joueurs dans les 100. Si je peux, par mes conseils, faire prendre conscience de certaines choses, j’aurai accompli ma mission. Et puis, l’objectif est aussi d’aider mon sponsor à faire progresser ses athlètes…
Qu’attends-tu de ces jeunes ?
Qu’ils comprennent la chance qu’ils ont et qu’ils tirent réellement des enseignements. Ce n’est pas une semaine de vacances pour venir taper avec un top 10. Qu’ils ne croient pas qu’ils y sont, car ils n’y sont pas encore. Le chemin est très long. J’aime bien, d’ailleurs, accélérer et les mettre dans le rouge de temps en temps… Armel (Rancezot, l’un des jeunes sélectionnés) a eu des crampes au bras droit lors de notre première séance. Ca a fait rire toute l’équipe ! Au moins, il s’est donné à fond… Peu de jeunes peuvent bénéficier d’une telle aide. Ce que fait Tecnifibre est vraiment unique. Ils consacrent beaucoup de ressources à ce projet. Ca va beaucoup plus loin que de donner des raquettes ou du cordage. C’est pour cette raison que j’attends de la reconnaissance et, quelque part, un certain respect des moyens mis en œuvre.
Publié le jeudi 24 mai 2012 à 16:16