Que ce fut dur pour Roger Federer ! Opposé à un surprenant et imprévisible Florian Mayer, le Suisse a dû s’employer pour passer les quarts du tournoi de Hambourg. Il s’impose finalement 7–6 3–6 7–5 face à l’Allemand et rejoint Federico Delbonis en demi‐finales.
« La raison du plus fort est toujours la meilleure. » Florian Mayer l’a appris à ses dépens face à Roger Federer. Pourtant, l’Allemand a bien failli se muer en grand méchant loup, tant il fut à deux griffes de manger tout cru un Federer inconstant dans son jeu. Redescendu à la 45e place mondiale suite à Wimbledon, où il n’a pu défendre son quart de 2012, Mayer a joué de manière totalement décomplexée. Tenant le choc sur les rallyes, lâchant ses coups, cassant le rythme et piégeant le Suisse, par moments dépassé par ses inspirations venues d’ailleurs. Régulier ces trois dernières années – c’est la première fois qu’il sort du Top 40 depuis octobre 2010 – mais dont le niveau de jeu ne lui a pas permis de dépasser le 18e rang à l’ATP, le natif de Bayreuth nous a étonnés. Certes, le Suisse n’est pas dans la forme de sa vie, mais Mayer était tout proche de faire trembler la terre à Hambourg. Derrière un service efficace, l’Allemand a longtemps tenu tête au cinquième mondial, ne concédant aucune balle de break dans le premier set. Un premier round, loin d’être celui de l’observation, où personne n’a lâché le moindre centimètre. La décision se faisant logiquement au tie‐break. Opportuniste, Roger fait le mini‐break d’entrée et maintient Mayer à distance respectable pour valider le premier set en sa faveur. Sept points à quatre, le Suisse vire en tête : 7–6.
Solide dans tous les compartiments du jeu, notamment à la volée, Mayer reprend du poil de la bête. Ultra efficace au moment de prendre le service de Federer dans ce set (3÷3), il double‐breake rapidement l’ancien numéro un mondial. Mais Federer rehausse son niveau de jeu, devenu poussif et inquiétant. Le Suisse casse une première fois le service de son adversaire et semble lui dire que rien ne sert de courir, qu’il faut partir à point… Pourtant, le lièvre parviendra à conserver son avantage et à terminer cette deuxième course en tête : 6–3. Accueillant volontiers un set livré sur un plateau par FedEx, coupable de trois fatales erreurs directes sur son dernier jeu de service. L’intensité grimpe sur le Rothenbaum, la dernière manche nous réserve tout d’abord un festival de breaks et de débreaks, dont le Suisse peine à en ressortir vainqueur. Mais tel le renard, qui caresse son rival dans le sens du poil, le flatte et le met en confiance pour mieux lui chiper son bien, Federer se montre malin et opportuniste au moment de faire la décision. Mettant trop d’engagement à montrer sa belle voix, Mayer part à la faute. Federer en profite, récupère son service et l’achève d’un jeu blanc : 7–5.
Poussé dans ses retranchements, Roger Federer s’est montré extrêmement souple. Il s’est plié mais n’a pas rompu, lui permettant d’atteindre sa cinquième demi‐finale à Hambourg. A force d’efforts et de réglages – nouvelle raquette oblige – le travail paye pour le Suisse. S’il se montre laborieux et loin d’être flamboyant, il construit son avenir sur des bases solides, dans un tournoi qu’il affectionne. Voici ce que le Suisse déclarait pour expliquer le timing lié à son changement de raquette ainsi que sa participation à Hambourg : « Après avoir perdu à Wimbledon, j’ai pensé que c’était un bon moment pour se lancer, tester les raquettes, prendre du temps pour le faire. Ça m’a aussi permis de rajouter quelques tournois à mon programme pour voir comment ça se passe. » Si les autres chantent, lui ne se repose pas. Un retour sur terre battue calculé, qui pourrait bien porter ses fruits lors des grandes échéances à venir. Un retour au travail anticipé, qui pourrait bien faire de Federer la Fourmi du circuit. Prête à narguer ses rivaux et à ne pas partager sa moisson automnale quand la bise sera venue…
Publié le vendredi 19 juillet 2013 à 23:06