Il n’y avait pas match avant la rencontre. Il y en a encore moins eu pendant. Très largement supérieur à Milos Raonic, Rafael Nadal a facilement dominé le Canadien en finale du tournoi de Montréal 6–2 6–2. Une victoire anecdotique sur le plan des conclusions à en tirer comparé à celle face à Djokovic en demi‐finale, mais qui confirme que la bête est armée pour faire mal sur le sol américain. Et plus encore…
« Il va falloir que j’impose mon jeu le plus possible. Je dois être agressif. Je dois lui arracher ce match. Je dois bien servir, faire bien attention à tenir mes jeux de service. C’est toujours de la plus grande importance. Je dois dicter le jeu le plus possible, me créer… » etc, etc, oui on sait Milos. Pour battre un Nadal gonflé à bloc, il faut jouer à un niveau hors du commun. Mais dire les choses en conférence de presse ne suffisait pas du tout. Oh non. Et le début de match n’a pas dérogé à cette donnée. Malgré un premier service conservé, le Canadien n’a pas fait longtemps illusion. Trop imprécis malgré sa bonne volonté d’écourter les échanges, Raonic a subi le rythme et la cadence nadalienne. Son deuxième et son troisième jeux de service sont par ailleurs tombés rapidement dans l’escarcelle du Majorquin, qui ne s’est pas fait prier pour transformer l’offrande en un premier set.
Vous l’aurez donc bien compris : si Milos n’y est pas au service (50 % de premiers services réussis, 61% de points gagnés derrière), ça ne tourne pas rond derrière et ses adversaires en profitent. Et si l’adversaire s’appelle Rafa Nadal, c’est encore pire. D’entrée de deuxième set, le nouveau numéro 3 mondial en remet une couche en prenant le service de Raonic. Rebelote, on court après le score. Le seul sursaut du Canadien viendra à 2–1 sur le service du taureau de Manacor, avec trois balles de break procurées… et vite effacées par un Nadal remobilisé. La suite est du même acabit. Milos perd une nouvelle fois son service et finit par s’incliner sur la mise en jeu de Nadal.
De cette rencontre en elle‐même, on ne retiendra pas grand chose. Loin d’être un rendez‐vous tennistique de haute volée, cette finale permet juste d’insuffler encore un peu plus de crainte dans le regard des adversaires de Nadal à l’avenir. Avec un 25e titre en Masters 1000, un genou flambant neuf et une capacité à évoluer sans encombres sur dur, le Majorquin redevient autant un ogre que lors de la saison sur terre. Enchaînera‐t‐il à Cincinnati et Flushing Meadows ? Nul ne le sait. D’ailleurs, les précédents ont montré que de bien figurer lors des tournois pré‐US Open (n’est‐ce pas Andy Murray ?) n’était forcément un gage de réussite pour s’imposer dans le Grand Chelem New‐Yorkais.
Tout ce que l’on peut faire à présent, c’est savourer le retour du conquérant. C’est quand même bien plus sympa quand il est là.
Publié le lundi 12 août 2013 à 00:23