Que cette journée fut longue pour Jo‐Wilfried Tsonga, au Queen’s ! Après avoir battu Edouard Roger‐Vasselin en début d’après‐midi, il a dû remettre le couvert face à Igor Sijsling ce soir. Avec succès, heureusement !
Le gazon réserve souvent de bien mauvaises surprises aux tout meilleurs joueurs. Surtout lorsqu’ils doivent reprendre peu à peu leurs marques. Des surprises de tout ordre : météorologiques, avec la pluie traditionnelle des tournois britanniques qui retarde les rencontres et oblige souvent les joueurs à entrer sur le court à deux reprises dans une journée ; et tennistiques, avec le retour au premier plan de grands garçons performants au service et capable, le temps d’un match, de faire vaciller ou gêner d’autres bien mieux classés.
Jo‐Wilfried Tsonga en a clairement souffert, aujourd’hui. Bien engagé face à Edouard Roger‐Vasselin, il est amené à disputer un tie‐break dans la deuxième manche. Impérial sur son service, il ne parvient pas à prendre celui de son compatriote dans ce second exercice… On le sait, les jeux décisifs sont souvent des loteries. Voilà Tsonga débordé par ERV… et contraint à disputer une troisième manche. A batailler en somme. Après ce léger contre‐temps, il reprend le dessus et s’impose 6–3 6–7(2) 6–3. Son salut, dans cette histoire ? La qualité de sa mise en jeu – 70% de premières balles, 83% de points gagnés derrière, aucun break concédé. Même si le gazon accélère les rencontres et limite souvent l’effort physique imposé, on peut l’imaginer sensiblement contrarié à l’idée d’avoir disputé une rencontre en trois sets, qu’il pouvait conclure en deux, lors même qu’une nouvelle l’attend derrière.
Une nouvelle piégeuse. Certes, Igor Sijsling, 60ème joueur mondial, n’est pas un foudre de guerre… Mais cet Hollandais d’1m90 aime le gazon, sa surface préférée – pas pour rien qu’il fait de Wimbledon son tournoi favori. Là encore, Jo démarre bien, se procure des occasions de break qu’il convertit. Mais, en fin de deuxième manche – décidément ! -, le voilà qui cède sa mise en jeu. Erreur et conséquence immédiate : un troisième set. Fort heureusement, comme face à ERV, il fait alors parler la poudre au service, remportant huit points sur 10 dans ce secteur du jeu et n’offrant aucune possibilité de break à son adversaire. Opportuniste, il convertit l’une des siennes et s’impose 7–5 5–7 6–3.
On en connaît un qui va bien dormir, ce soir, même s’il n’a pas passé des heures et des heures sur le court aujourd’hui – 1h50 face à Roger‐Vasselin, 1h48 contre Sijsling. Au final, cet enchaînement de matches pourrait bien lui être profitable : quoi de mieux que de jouer pour retrouver très rapidement ses marques ! D’autant plus lorsque vous affectionnez tout particulièrement la surface. Jo va devoir se reposer ce soir, bien récupérer. Avant de s’attaquer, demain, à un quart de finale face à Denis Kudla. Méfiance, contre le jeune Américain, qui montre jour après jour toutes ses prédispositions sur herbe… Méfiance, certes, mais les ambitions sont là : Tsonga vise une demi‐finale contre Andy Murray. Et mieux encore : la victoire finale dans un tournoi qui lui avait échappé en 2011… face à ce même Ecossais.
Publié le jeudi 13 juin 2013 à 18:36