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Davydenko : « Un trophée est toujours quelque chose d’important »

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« Beaucoup de gens aujourd’hui. Bien, c’était une finale. » Ce sont par ces mots que Nikolay Davydenko a commencé sa confé­rence de presse après sa victoire en finale du Masters contre Juan Martin Del Potro.

Quel a été le meilleur moment : la victoire sur Federer ou gagner le tournoi ?

Gagner le tournoi. Un trophée est toujours quelque chose d’important dans la carrière d’un joueur. J’ai 19 titres à présent, c’est très bien. J’espère arrive à 20 la saison prochaine. C’est quelque chose d’important parce que j’ai battu Federer en demi‐finale, c’étaient des grands matchs, avec de grandes sensa­tions. Je ne l’avais jamais battu avant de le battre en demie. Mais une finale, c’est différent.

Parlez‐nous de ce match.

J’étais surpris de gagner 6–3, 6–4 en 1h20. J’ai joué des matchs en trois sets avant, de plus de 2 heures. Je ne sais pas, j’étais très concentré, j’en étais surpris. Dès le premier point, j’étais concentré à 100%, c’était impor­tant pour le match d’aujourd’hui.

Maintenant que vous avez gagné le Masters et battu tous les joueurs du top 10, vous pensez à gagner un Grand Chelem ?

Si les Grands Chelems se jouaient au meilleur des trois manches oui. J’adorerais gagner un Grand Chelem, parce que les matchs en trois sets sont plus faciles. Je savais que Del Potro était fort. Je l’ai battu avec mon tennis, j’ai été bien meilleur. Mais je sais qu’il peut jouer cinq sets en frap­pant très fort. C’est proba­ble­ment comme cela qu’il a battu Federer en finale de l’US Open. Je ne sais pas ce que je dois faire pour l’année prochaine. Je dois faire une bonne prépa­ra­tion physique pour les matchs en cinq sets en Australie. Vous ne devez pas courir pendant 2 heures mais 4. Je ne veux pas dire comment je vais préparer la saison prochaine. Pour le moment, je veux juste profiter de cette journée.

On parlait de votre frai­cheur physique avant le début du tournoi mais vous insis­tiez sur votre mental et votre concen­tra­tion. Quelle impor­tance ont eu ces deux facteurs sur votre victoire aujourd’hui ?

Lors des quatre, cinq matchs que j’ai disputés, j’étais très concentré. Physiquement je ne sais pas comment expli­quer. Avant ce tournoi, je suis allé à Moscou. Pendant six jours je n’ai pas touché de raquette. Je suis arrivé ici le mercredi avant le tournoi et je me suis entraîné jusqu’au dimanche, juste trois jours et je sentais bien mon tennis. Mais je ne savais pas dans quel réel état physique j’étais pour ce tournoi. Mais, pas à pas, à partir du premier match contre Djokovic, j’ai pris confiance, dans mon tennis, dans mes capa­cités physiques, et tout cela m’a aidé à gagner le tournoi.

Qu’allez vous faire d’un tel trophée ?

Le trophée reste au tournoi parce que si vous regardez, jusqu’à 2008, il y a des noms comme Djokovic, Federer, Sampras. En 2009, il y aura marqué Davydenko, sur ce trophée pour toujours. C’est incroyable. J’aime l’histoire du Masters, avoir mon nom ici, c’est quelque chose de fabu­leux pour moi.

Vous avez donné l’impression d’avoir joué le match où vous avez le moins souf­fert. Aviez‐vous moins de pression ?

Moins de pres­sion non. J’étais juste très concentré. Avant le match, durant l’échauffement, j’étais fatigué. J’avais un peu pour le début du match, comment j’allais jouer Del Potro. Si je pouvais gagner un jeu, un set. Comment Del Potro allait jouer. Tout cela était dans mon esprit deux heures avant le match, comment je pour­rais appré­cier ce moment, l’énergie que j’aurais dans ce match. Et au tout début, j’étais tout de suite bien dans le match, très positif, tout allait bien. J’ai essayé de me battre sur chaque jeu, sur chaque point pour avoir la possi­bi­lité de gagner. 

Beaucoup de joueurs d’aujourd’hui sont grands et costauds. Vous donnez espoir aux plus petits, montrant qu’il ne faut pas être un géant pour gagner. Pensez‐vous que c’est bon pour le tennis de montrer que le tennis n’est pas une ques­tion de taille ?

Je ne sais pas. Mais j’étais très surpris. Je suis petit parce que je perds un kilo par jour. Je ne fais plus que 68 kilos. Mais vous pouvez jouer diffé­rents tennis. Pas seule­ment avoir un gros service, vous pouvez bien retourner, courir, bien contrôler du fond de court, venir au filet. Courir vite est impor­tant, et la concen­tra­tion égale­ment. C’est un ensemble. Je ne sais pas si Olivier Rochus, le plus petit joueur du circuit, peut atteindre ce niveau. Mais je pense que tout le monde peut devenir numéro 1 mondial. Cela ne dépend pas de votre taille, ni de votre force. 

Souvent, vous disiez en fin d’année que la saison suivante vous joue­riez moins de tour­nois. Ce n’était jamais arrivé avant cette saison, à cause d’une bles­sure. Allez‐vous conti­nuer dans cette voix ?

Oh non. Non non non. Je joue beau­coup de tour­nois, je sais combien de points je peux avoir, et voir l’évolution de mon clas­se­ment. Si je peux me quali­fier pour Londres dès la première partie de saison c’est impor­tant. Je n’ai pas joué en Australie l’année dernière, ni aux Etats‐Unis (NDLR : Indian Wells et Miami). Je veux bien jouer et gagner des points impor­tant, car il faut être en bonne posi­tion, rester dans les huit meilleurs. On s’y sent plus fort et plus confiant. Moins de tour­nois, main­te­nant je ne sais pas. Cela dépend aussi de comment vous vous sentez physi­que­ment, si vous n’avez pas de bles­sure. J’adore jouer tous ces tour­nois, et encore plus si je gagne.

Vous êtes le premier Russe à gagner le Masters. Kafelnikow et Safin n’ont pas réussi. Ils ont gagné des Grands Chelems. Normalement, les vain­queurs du Masters gagnent des Grands Chelems (NDLR : David Nalbandian en 2005 et Alex Corretja en 1998 ont gagné le tournoi des Maîtres mais aucun tournoi majeur). Cela va‐t‐il néan­moins changer votre image en Russie ? Les book­ma­kers avaient mis votre côte à 12 contre 1. Personne ne vous atten­dait vrai­ment vain­queur ici.

Ce n’est pas de chance alors. Si j’avais misé sur moi avant le tournoi, j’aurais doublé mes gains. J’espère qu’après ce tournoi je serai plus reconnu en Russie. Pour moi c’est vrai­ment impor­tant. J’étais déçu à Moscou, lorsque j’ai joué contre Marat, 80% du public le soute­nait. Alors oui c’était un de ses derniers tour­nois. Mais j’ai vu tous ces gens le soutenir, l’aimer, appré­cier sa façon de jouer. J’étais un peu déçu, vrai­ment. Maintenant que Marat s’est retiré, main­te­nant qu’il n’est plus trop célèbre en Russie, j’espère que dans le futur, je serai célèbre en Russie et que tout le monde me soutiendra.

Comment vous entrainez‐vous ? Comment arrivez‐vous à relancer aussi bien ?

Je ne veux pas vous donner un cours, dire comment je m’entraîne. Maintenant, au niveau du retour, c’est peut‐être le talent, parce que ce n’est pas facile de travailler son retour. C’est la façon de regarder la balle, analyser sa vitesse. C’est très impor­tant. Je ne me suis pas trop entraîné ces derniers temps, peut‐être deux heures par jour. Un joueur d’Arsenal m’a dit qu’il s’entraînait une heure par jour, ensuite ils déjeu­naient et ils rentraient chez eux. Un joueur de foot, comment peut‐il alors courir 90 minutes en ne s’entrainant qu’une heure par jour ? Je me suis demandé. Je me suis entraîné une à deux heures par jour, je n’ai pas eu de bles­sures, et j’ai encore plus profité de ces moments, en jouant mieux. 

Combien d’autographes avez‐vous signé dans la semaine ?

Aucun. Parce que tout le monde se concentre sur Nadal et Federer. Mais c’est bien, je ne veux pas être trop connu, parce que c’est diffi­cile. Federer, je sais qu’il cherche toujours un hôtel diffé­rent, pour être au calme pour passer du temps avec sa famille. Avec ses victoires à Wimbledon, tout le monde le connaît. Mais main­te­nant à Londres, peut‐être que petit à petit j’aurais une petite noto­riété. J’aimerais bien, pas trop, juste un peu.

De votre envoyé spécial à Londres

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