AccueilATPATP - FinalsFederer: "Madrid a été le tournant de la saison."

Federer : « Madrid a été le tour­nant de la saison. »

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En toute fin de confé­rence de presse, devant un petit nombre de jour­na­listes, Roger Federer a livré quelques moments déci­sifs de son année. « Cuit » aux Masters 2008, le Suisse a su retrouver la santé et gérer les évène­ments de sa vie person­nelle. Il défend égale­ment Rafael Nadal, qu’il juge dans la même situa­tion que lui l’année dernière, et pense que l’Espagnol retrou­vera les sommets en 2010.

Quel a été le réel tour­nant de votre saison ?
Quand je me suis marié, je suis allé à Monte‐Carlo pour voir comment ça allait se passer. Après j’ai fait deux très bonnes semaines d’entraînement, avant et après Rome, je me suis dit qu’il fallait prendre plus de risques au niveau de mon physique. Quelque part, je n’étais pas tout à fait relâché au niveau du mental parce que j’avais encore quelques appré­hen­sions sur mon corps. Les problèmes que j’ai eus en fin de saison dernière (bles­sure au dos, mala­dies) m’ont portés un peu préju­dice au début de cette année, même si je jouais bien. Quand je suis arrivé à Madrid, ça a été le tour­nant, après je n’ai pas perdu de matchs pendant un moment.

Nadal est dans la même posi­tion que vous la saison passée, avec beau­coup de critiques qui lui tombent dessus. Comment comparez‐vous vos situa­tions, entre vous en 2008 et lui en 2009 ?

C’est l’avantage et le désa­van­tage de notre sport, tout change très vite. Ce n’est pas toujours agréable quand on parle de toi dans le sens négatif. C’est pareil pour Nadal, on dit qu’il est en baisse que ce n’est plus comme avant. Tout d’un coup, demain il gagne un tournoi, tout est oublié. Il faut voir comment il joue, comment il se sent. Il n’est pas blessé. L’année dernière aux Masters, j’étais cuit, j’avais mal au dos, je ne pouvais plus bouger, j’étais malade. J’y suis allé pour peut‐être me prendre trois raclées et rentrer à la maison. Dans ces cas‐là, les matchs tu ne peux pas les analyser. Si tu es en forme et que tu prends trois raclées, c’est là où tu dois analyser. L’année prochaine commen­cera diffé­rem­ment. Il faut passer par des moments comme cela.

Que s’est‐il passé pour que vous retour­niez la situation ?

J’ai réussi à me relâ­cher. Je n’avais pas si mal commencé, j’avais breaké d’entrée. Je tapais bien la balle, je faisais moins de fautes que contre Verdasco, je me suis habitué à la surface, au stade, car c’est assez nouveau. Je me suis dit que c’était le round robin, que si je perdais ce n’était pas la fin du monde, et en étant un peu plus détendu, tout a très bien marché. Il s’est un peu frustré vers la fin, j’ai pu saisir ma chance et c’est presque un match parfait. Je finis l’année numéro 1 mondial.

Le seul joueur qui a su récu­pérer sa place de numéro 1 mondial en fin d’année est Ivan Lendl. Comment jugez‐vous votre performance ?

C’est toujours très sympa d’avoir réalisé quelque chose de très diffi­cile, de très rare. C’est un des grands joueurs dans le tennis dont on ne parle pas assez car beau­coup de ses records ont été battus de justesse sinon on parle­rait beau­coup plus de Lendl. Ce que j’ai accompli c’est mons­trueux, il y a beau­coup de choses qui se sont passées. Je me suis marié, j’ai eu deux enfants, Mirka était enceinte quasi­ment toute l’année, ce sont plusieurs choses qui m’ont préoc­cupé. Alors avoir fait une saison pareille, après ma mono­nu­cléose, mon mal de dos, à la fin, m’en sortir comme ça, avec quatre finales, faire une année mons­trueuse, c’est clair que c’est un rêve qui se réalise.

De votre envoyé spécial à Londres