Roger Federer is back ! Sorti dès le deuxième tour à Wimbledon, le Suisse reprend cette semaine dans un autre tournoi qu’il affectionne. Pour la première fois depuis 2008, il évoluera sur la terre battue de Hambourg sur laquelle il s’est imposé quatre fois par le passé. Un retour aux sources dans le but de repartir du bon pied vers les échéances américaines…
« Je me réjouis de pouvoir jouer à Hambourg. J’ai toujours bien joué au Rothenbaum, disputé quelques grands matches et fêté d’importants succès. Ce sont de grands souvenirs ! » Bien qu’il possède un palmarès long comme les deux bras, Roger n’a surement pas oublié chacun de ses quatre titres décrochés sur la terre allemande entre 2002 et 2007. Surtout pas ce tournoi mythique de 2007, quand il avait terrassé Rafael Nadal au bout d’une finale surréaliste (2−6 6–2 6–0), stoppant ainsi la série d’invincibilité de l’Espagnol sur terre battue à 81 victoires. Un moment clé dans sa carrière, synonyme de première victoire sur Rafa sur terre et de déclic du Suisse sur la surface. Six ans après, Federer a remporté un Roland‐Garros – profitant de la déconvenue du Majorquin en 2009 – mais n’a pas vraiment confirmé sur ocre face à sa bête noire. Un crève‐cœur avec lequel ce boulimique de titres (77 depuis 2001) a dû composer ces dernières années. Peu importe, actuellement, l’essentiel est ailleurs pour le numéro cinq mondial. S’il s’aligne sur terre battue ces deux prochaines semaines – à Gstaad après Hambourg – c’est avant tout pour reprendre le rythme de la compétition. Mais aussi pour se rassurer avant de s’envoler pour l’Amérique du Nord. Inhabituels dans le programme de Fed’ ces dernières années, ces deux tournois servent vraisemblablement de reprise en douceur pour le Bâlois, dont le dos lui a posé quelques problèmes ces dernières années.
S’aligner dans un tournoi qu’il apprécie peut également lui permettre de tirer définitivement un trait sur son Wimbledon 2013. Dans son jardin londonien, où il visait son huitième titre, Federer s’est fait surprendre dès le deuxième tour par Sergiy Stakhovsky. Un tremblement de gazon sur lequel le Suisse va devoir reconstruire dès son entrée en lice à Hambourg (prévue mercredi face à Brands). Affectivement et statistiquement, Hambourg est l’un des tournois où il a le mieux performé. Federer affiche un bilan de 29 victoires pour quatre défaites, dont une série de 17 victoires de rang entre 2004 et 2007. Avec quatre titres, il en est même le recordman de trophées depuis le début de l’ère Open. Ses affinités avec l’Allemagne – également recordman à Halle avec six titres – peuvent jouer en sa faveur pour effectuer un retour gagnant. Mais le Suisse y sera forcément attendu. Tête de série numéro un, il est le seul membre du Top 10 à s’y aligner. Logiquement favori, il va devoir se frotter à une concurrence aux dents longues, à commencer par les deux derniers finalistes, Juan Monaco et Tommy Haas. Jusqu’au titre, Roger pourrait avoir face à lui, dans l’ordre : Gulbis ; Dolgopolov ou Lopez ; Janowicz ou Verdasco ; et enfin Haas, Almagro ou Monaco. Loin d’être une promenade de santé pour un joueur qui n’a disputé que trois tournois sur terre cette année, à Madrid (2e tour), Rome (finale) et Roland‐Garros (quarts).
Aujourd’hui, un trophée à Hambourg semble davantage être la cerise sur le gâteau du retour aux affaires de l’homme le plus titré en Grand Chelem. En effet, il s’agit avant tout de retrouver efficacité, confiance et résultat. Mais aussi d’empocher au passage quelques points. Retombé au cinquième rang mondial pour la première fois depuis tout juste dix ans, le Suisse vient d’en abandonner un bon paquet suite à Wimbledon. Revenir sur de tels tournois abordables peut également insuffler chez lui une dynamique positive en vue de la fin de saison. Il va d’ici là perdre les points de sa finale olympique et devra défendre un titre à Cincinnati, un quart à l’US Open, une demie à Shanghai, une finale à Bâle et une autre au Masters. Un programme très relevé, auquel il va greffer deux retours à Montreal et à Paris‐Bercy. Quoi de mieux pour Federer de relancer sa saison en passant par deux tournois proches de chez lui ? A 31 ans, il ne peut concevoir sa vie de tennisman sans celle de père de famille. Ce retour sur des tournois plus modestes et dont l’ambiance sera plus sereine pour lui, ne peut qu’être bénéfique pour sa stabilité mentale. Voici ce que le quadruple vainqueur vient de déclarer sur place : « Je suis allé à la montagne. C’était important d’en parler et d’analyser ce qui n’allait pas. J’ai été très critique envers moi‐même. Une fois ce travail effectué, j’ai choisi de jouer à Hambourg. » Un retour en douceur dans un cadre familier, voilà l’une des clés de la réussite du Suisse à moyen terme. Reste à savoir si la stratégie sera payante. Premiers éléments de réponse cette semaine à Hambourg.
Publié le lundi 15 juillet 2013 à 17:30