Nous y sommes ! Le quart de finale tant attendu depuis le début d’Indian Wells aura bien lieu. Non sans mal, Roger Federer et Rafael Nadal ont franchi le cap des huitièmes de finale cette nuit. Pour notre plus grand plaisir, nous assisterons au 29ème épisode de la saga Federer‐Nadal.
Au même titre qu’un McEnroe‐Lendl, l’affiche est un grand classique du tennis. Federer‐Nadal, c’est l’opposition entre les deux joueurs les plus titrés encore en activité sur le circuit. A eux deux, ils ne comptent pas moins de 128 tournois ATP. Au regard des duels qui les ont opposés par le passé, il est vrai que Nadal dispose d’un avantage certain. Celui de l’avoir emporté 18 fois sur 28. Mais si Federer ne parvient que très rarement à venir à bout de Nadal sur terre battue, c’est bien lui qui mène six victoires à cinq sur dur. Leur dernier affrontement sur la surface remonte à un an, presque jour pour jour. C’était en demi‐finale de l’édition 2012 d’Indian Wells. Une rencontre rondement menée par le Suisse, qui l’avait emporté 6–3 6–4, avant de triompher en finale du tournoi. Mais, depuis un an, les choses ont bien changé.
Un Federer‐Nadal pas comme les autres
“Dans le passé, cette affiche était celle d’une finale, aujourd’hui c’est un quart de finale.”
Cette déclaration de Roger Federer résume bien le contexte particulier dans lequel le match de ce soir s’inscrit. C’est effectivement la première fois que l’on retrouvera les deux hommes au stade des quarts de finale en tournoi. A l’exception d’une rencontre de poule (au Masters de Londres) et d’un 32ème de finale à Miami en 2004 (leur tout premier duel), Roger et Rafa ne se sont rencontrés qu’en demi‐finale ou en finale des tournois par le passé.
Mais, aujourd’hui, Rafael Nadal est cinquième à l’ATP. Sa chute au classement, il la doit à une blessure qui l’a tenu écarté du circuit depuis Wimbledon dernier. L’Espagnol est en quête de son niveau de jeu. A Indian Wells, il dispute son premier tournoi sur dur depuis son retour. Après ces mois passés hors des courts, les repères manquent. Rafa le dit lui‐même, il a besoin de temps pour trouver ses marques. Et du temps passé sur le court, il n’en a pas eu énormément cette semaine (notamment en raison de l’abandon de Leonardo Mayer en 1/16ème de finale). Quant à son genou, il reste un handicap non négligeable. L’Espagnol a été clair, c’est en challenger qu’il entrera sur le court ce soir.
Côté suisse, les choses ont aussi changé. A 31 ans, Federer semble moins performant et surtout moins impliqué qu’auparavant. Un phénomène qui s’est accentué ces derniers mois et qui a un impact sur ses résultats. Roger n’a pas remporté de tournoi depuis son titre à Cincinnati en août dernier. Depuis le début de l’année, il est peu convaincant. On l’a notamment vu concéder un set contre Malek Jaziri, 128ème mondial à Dubaï ou encore s’incliner face à Benneteau à Rotterdam. Hier soir, c’est en puisant dans ses ressources qu’il est parvenu à battre son compatriote Wawrinka, qu’il avait l’habitude de surclasser lors de leurs précédents affrontements. Et puis, il y a ce problème récurrent au dos dont il s’est plaint en début de tournoi. Face à Nadal, il faut être à 100% physiquement ! Mais on le sait, Federer aime les grands événements. C’est l’une des raisons pour lesquelles il est toujours en activité aujourd’hui. Et dans ces grands événements, il est capable du meilleur.
S’il est vrai que d’un point de vue tennistique, les Federer‐Nadal n’ont pas tous constitué des morceaux d’anthologie, loin de là, pour les passionnés de tennis que nous sommes, ces matches ont toujours une saveur particulière. Cela fait presque dix ans que la rivalité entre ces deux grands champions nous fait vibrer. Il faut croire que l’on ne s’en lassera jamais.
Avantage Federer, mais Nadal n’est pas loin ?
Wawrinka : « C’est Roger Federer »
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Publié le jeudi 14 mars 2013 à 21:00