A l’heure où la presse ne jure que par Rafael Nadal, roi de la terre battue, d’autres joueurs font leur petit bonhomme de chemin, doucement mais sûrement.
C’est le cas de Nicolas Almagro. Modeste 35ème mondial, cet Espagnol réalise actuellement un excellent Masters 1000 de Madrid où il s’offrait hier, une place pour sa première demi‐finale dans un tournoi de cette envergure. Aujourd’hui, un grand défi l’attend puisqu’il sera opposé à celui dont tout le monde parle, Rafael Nadal.
Né le 21 aout 1985 à Murcia, Nicolas Almagro montre rapidement ce dont il est capable sur un court. Champion d’Espagne cadet, entre autres, Nicolas Almagro promet d’avoir un bel avenir. Mais c’est à 19 ans et sur la terre battue de Roland Garros qu’il connait alors l’un des meilleurs matches de sa vie, mais aussi le plus difficile. Opposé dès le premier tour à Gustavo Kuerten, triple vainqueur du tournoi, l’Espagnol, issu des qualifications, surprend le public en trouvant les ressources pour remonter deux sets à rien et malmener le chouchou des spectateurs dans le dernier set qu’il perd finalement 7 jeux à 5 avant de retrouver sa chaise en pleures, inconsolable.
Encore trop émotif, ‘Nico’ a du mal à confirmer les attentes placées en lui et il faudra attendre jusqu’en 2006 pour le voir concrétiser, en remportant notamment le tournoi de Valencia aux dépens de Gilles Simon (6/2 6⁄3). En 2007, on prend le même et on recommence, cette fois‐ci opposé à Potito Starace (4/6 6⁄2 6⁄1).
En 2008, il parvient à remporter deux tournois, Costa Do Sauipe et Acapulco, mais c’est bien, encore une fois, sur la terre battue de Roland Garros qu’il réalise un très beau parcours en s’offrant des victoires face à Boris Pashanski, Sebastian Decoud, Andy Murray, Jeremy Chardy, avant de chuter face au tenant du titre, Rafael Nadal.
La saison 2009 n’est pas sa meilleure malgré sa victoire à Acapulco avant, en fin de saison, de découvrir une fracture au poignet gauche qui devra subir une opération en début d’année 2010.
Capable du meilleur, comme du pire, Nicolas Almagro doit se concentrer d’avantage sur son tempérament qui a parfois tendance à s’enflammer un peu trop.
Et, il semblerait que José Perlas, son nouvel entraîneur depuis quelques mois, arrive à canaliser cette mauvaise énergie pour en faire un point positif. « Tout le travail psychologique effectué aux côté de José porte ses fruits, je contrôle bien mes émotions. » L’Espagnol pourrait‐même, d’après lui, devenir hippie avec toute la « tranquillité, paix et amour » qui l’entourent. Hippie, peut être, mais c’est bien en véritable battant que ce jeune espagnol entre sur les courts pour croquer à pleines dents ses adversaires. Viktor Troicki, Robin Soderling, Juan Monaco ou encore Jurgen Melzer ne diront pas le contraire, tous battus en deux sets sans avoir presque jamais eu d’options pour inquiéter leur adversaire.
Aujourd’hui, c’est un nouveau défi qui attend le 35ème mondial en la personne de Rafael Nadal. Nouveau certes, mais pas inconnu puisque les deux hommes se sont déjà affrontés cinq fois. Avec un total de cinq victoires à 0 pour le Majorquin, la tâche s’annonce plutôt difficile pour l’aîné. Pourtant, son entraîneur y croit. « A Paris, nous étions très très proche de la victoire. Il devra répéter la même stratégie. » Effectivement, Almagro n’est pas passé loin de la consécration au deuxième tour du tournoi de Bercy puisqu’il s’est incliné 6⁄3 6⁄7 5⁄7.
Doté d’un talent naturel, cet Espagnol, qui déclarait en 2006 que la presse ne jurait que par Rafael Nadal, pourrait bien créer la sensation sur le court Manolo Santana cet après midi à partir de 14h. La volonté ne sera pas ce qui lui manquera. « J’ai les armes pour le vaincre et si je peux lui faire mal avec, je les utiliserai. Je vais tout donner sur le court »
Mais encore faut‐il que ses anciens démons ne refassent pas surface car face à un Rafael Nadal assoiffé de victoires, avec en ligne de mire un premier sacre sur la terre madrilène, le talent ne suffira sûrement pas pour en venir à bout.
Publié le samedi 15 mai 2010 à 12:19