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Rafa en trois actes

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Rafael Nadal a souf­fert face à Nicolas Almagro, mais s’im­pose 4–6 6–2 6–2 en plus de deux heures d’un match intense. Nadal, qui récu­père la deuxième place à l’ATP à Djokovic, a sorti le grand jeu pour étouffer un adver­saire dont la créa­ti­vité et l’agres­si­vité se seront déli­tées au fur et à mesure que le Majorquin retrou­vait ses repères sur le terrain. Une victoire qui servira de coup de fouet à Nadal pour sa finale face à Federer ou Ferrer.

Acte 1 : début en dedans pour Nadal qui, commet­tant des fautes inha­bi­tuelles, offre le premier break d’une longue série dans ce premier set. S’il prend 2 fois le service d’Almagro, Nadal perd surtout trois fois sa mise en jeu alors qu’il n’avait pas été breaké une seule fois cette semaine. Furibard, Almagro déchaîne les enfers de son revers précis et de son coup droit solide, se bat comme un diable pour ramener les balles dans le terrain quand Nadal amorce son réveil, et prend sa chance dès que le Majorquin lui donne une balle courte. Nadal déjoue, même Cristiano n’en revient pas ! Retournant juste sur la ligne pour gêner Nadal, écour­tant les points au maximum pour empê­cher Nadal de prendre son rhytme, Almagro fait exac­te­ment ce qu’il faut. Nadal est sonné, et n’aura enchaîné qu’une fois deux points gagnants dans ce premier set. Pis, il ne remporte que 15% de ses points derrière sa seconde ! Almagro, lui, joue un tennis brillant et agressif avec 15 points gagnants.

Acte 2 : Almagro pour­suit son travail de destruc­tion de Nadal, sortant quelques diago­nales de revers à couper le souffle. Il s’offre deux nouvelles balles de break, que Nadal sauve brillam­ment d’un coup droit croisé et d’un ace, le seul du match et ô combien impor­tant. Nadal en a assez de souf­frir, il est dans son jardin et entend bien le prouver à son auda­cieux adver­saire, et sauve un jeu périlleux en tançant son chal­lenger de sa pirouette de guerillero, le poing rageur. Son coup droit se réveille, Nadal se montre offensif et précis pour passer enfin devant, montant au filet et variant croisé‐long de ligne à une cadence infer­nale. La bataille du fond de court, dominée par Almagro dans le premier set, est main­te­nant chasse gardée pour Nadal. Qui plus est, Nadal soigne son pour­cen­tage de premières et travaille ses deuxièmes. Il profite aussi de la baisse de régime d’Almagro, moins entre­pre­nant et sans doute impressionné.

Acte final : Almagro ne désarme pas tout au long de ce set, mais ses quelques coups d’éclat (rallye de 24 points remporté au couteau, poignet d’acier sur une formi­dable volée de revers en réponse à un passing canon de Nadal) ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan de fautes du Murcien, et de points gagnants de Nadal (qui a usé de ses amor­ties avec parci­monie mais talent). Almagro vendange sa première mise en jeu du set décisif et offre à Nadal un break fatal. Quand Almagro essaie de retrouver l’agres­si­vité qui avait tant désta­bi­lisé Nadal au premier set, le Majorquin répond par des crochets de revers, punchs de service slicés et upper­cuts de coup droit. Almagro est acculé dans les cordes : si le coup droit du Murcien reste effi­cace, il commence à dévisser de plus en plus de son revers. Son service retombe à 38%, et Nadal s’en régale avec de magni­fiques retours long de ligne ou en rentrant plus tôt dans le court. Si Almagro survit à d’autres offen­sives nada­liennes sur son service, il se montre trop passif sur le service du Majorquin et ne donnera jamais l’im­pres­sion de pouvoir revenir. Nadal tire le rideau en prenant une dernière fois le service d’Almagro à 6–2. Il s’of­frira une finale qui pour­rait être un remake de Rome face à Ferrer, ou un nouvel épisode d’un des feuille­tons les plus passion­nants de la planète tennis : Rafa vs Roger.

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