Novak Djokovic s’est imposé face à Alexandr Dolgopolov, 2–6 6–1 6–4, en 1h39. Le Serbe a su trouver les ressources nécessaires pour se battre dans un contexte difficile. Il affrontera Robin Haase ou Thomaz Bellucci en quarts de finale.
« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Novak Djokovic aurait trouvé du sens dans ces mots de Lamartine, cet après‐midi, à Monte‐Carlo. Le Court Central et le tennis ont dû lui paraître bien vides. Vides de sens et vides d’intérêt. Et pourtant. Malgré le décès de son grand‐père, Vladimir, ce matin, Nole a tenu à répondre à la vie par la présence, par le jeu, par l’engagement. On imagine sans peine combien ce dut être douloureux. Mais il l’a fait, à la mémoire d’un proche qui l’a toujours porté, l’un de ses « héros » personnels.
Sa volonté de fouler le court, dans ces conditions, témoignaient déjà d’un beau courage. La victoire signifie encore plus. Mais, durant le premier set, si Novak Djokovic est ici, physiquement, on le sent bien ailleurs mentalement. Alexandr Dolgopolov et son jeu facétieux en profitent. L’Ukrainien remporte près d’un point sur deux sur le service adverse et réalise le break à deux reprises sur ses deux seules occasions. Résultat : 6–2. L’on se dit que ce n’est plus qu’une formalité, que la tête est résolument et bien normalement ailleurs… Mais Novak est un champion et Dolgo encore jeune. Il inverse complètement la tendance dans la deuxième manche, beaucoup plus solide sur ses mises en jeu et saignant dans l’échange. Ce supplément d’âme le porte et le deuxième set lui revient logiquement. 2–6 6–1, balle au centre. La pluie se met alors de la partie, dès le troisième jeu de l’ultime exercice. Au retour des vestiaires, les deux joueurs se marquent à la culotte, mais c’est bien le Serbe qui se détache à 4–4. Avant de conclure sur son service, 2–6 6–1 6–4, en 1h39.
Le temps de lever les bras au ciel, de dédier une grosse pensée à Monsieur Vladimir, de recevoir l’ovation du public et de quitter le court, visage marqué, en larmes. Résolument tourné vers autre chose. On peut parler des 19 points gagnants et 32 fautes directes du numéro un mondial – 21, contre 35 pour son vis‐à‐vis. Mais ce n’est qu’accessoire. L’essentiel est ailleurs et Djoko aura le temps, plus tard, de penser au tennis. Pour le moment, laissons‐le tranquille.
Publié le jeudi 19 avril 2012 à 19:00