Crédit photo : Open Sud de France
Arrivé avec un épanchement de synovie au genou à son retour de la Coupe Davis, Jo‐Wilfried Tsonga a connu un terrible coup dur en se retirant de sa demi‐finale face à Lucas Pouille alors qu’il avait eu deux balles de match. Le Manceau a ressenti un « coup de couteau dans la cuisse ». L’ischio gauche est touché. Venu en conférence de presse en boitant, il s’est expliqué.
Jo, pouvez‐vous nous raconter ce qu’il s’est passé…
Dans mon jeu de 3–2 pour faire 4–2 (au deuxième set), sur un service j’ai senti comme si on m’avait jeté une pierre derrière la cuisse. J’ai eu un peu mal. Je me disais que ce n’était peut‐être pas grand‐chose. J’ai continué à jouer en sentant bien qu’il y avait un petit truc. Dans le jeu pour 5–3, sur une course je ressens exactement la même douleur, un espèce de coup de couteau. À partir de là, ça tourne très vite dans ma tête. Je me dis : Qu’est-ce que je fais ? Est‐ce que je sauve des points car j’en ai pas mal à défendre… Un peu tout se bouscule. Et puis, est‐ce que pour le tournoi ce n’est pas mieux que ce ne soit pas moi car je ne pourrai pas faire le dernier match. Le temps que je me dise ça, Lucas était revenu à 5–5. Une fois qu’il avait gagné ce jeu‐là, il n’y avait plus aucun doute…
Avez‐vous fait des soins déjà ?
J’ai commencé par me retirer de Rotterdam (ATP 500, 12 au 18 février). Je suis allé voir le médecin. J’ai une dépression sur mon muscle (ischio gauche), ça veut dire qu’il y a eu une déchirure. Je dois faire des examens complémentaires pour en savoir plus et connaître la gravité.
Comment jouez‐vous la balle de match ?
Je les joue qu’à moitié car je suis en train de réfléchir pour savoir ce que je dois faire. Est‐ce que je dois gagner ce match ? Pour le tournoi et pour mon pote, je ne serai pas en mesure de défendre mes chances, c’était mieux que ça se passe comme ça…
Comment vivez‐vous cette succession de blessures (il était arrivé avec un épanchement de synovie au genou) ?
C’est le cas depuis dix ans… Je vis avec… À chaque fois que j’étais en grande forme, j’ai eu un truc. Je suis freiné par les blessures, j’ai fait seulement une saison pleine dans ma carrière. Aujourd’hui, j’arrive à un moment de ma carrière où je vais devoir faire des choix dans mon calendrier, que je sois plus prudent, que je joue moins, que je cible plus et que je me prépare encore mieux pour les tournois. Le rythme est, pour moi, compliqué. J’ai des grosses qualités, mais quand mon corps n’est pas prêt je casse tout, car j’ai un gros gabarit. Plus je suis préparé, plus je suis dangereux.
Est‐ce le moment de faire une grosse coupure ?
J’en ai déjà fait plusieurs et ça me réussit pas mal. Je vais réfléchir avec mon équipe. Je ne peux pas jouer des ATP 250, 500, des Masters 1000, des Grands Chelems, la Coupe Davis… Il va falloir prendre des vraies décisions.
Pour l’instant, vous êtes seulement forfait pour Rotterdam ? Et Marseille ?
Tant que je n’ai pas d’images, je ne préfère pas m’avancer. Si ce qui a été diagnostiqué jusque là s’avère réel, ça va être compliqué. Pour l’instant, je me laisse une chance si ce n’est pas aussi grave que ce l’on pense.
De votre envoyé spécial à Montpellier
Publié le samedi 10 février 2018 à 20:27