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Boutter : « J’étais beau­coup plus inquiet lorsque la Laver Cup a été créée »

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Au cours de notre présence au Moselle Open, Julien Boutter nous a accordé de son temps afin d’évoquer son plateau et surtout l’avenir du tournoi après l’annonce de la réforme de la Coupe Davis. Le direc­teur du tournoi messin explique avoir été beau­coup plus inquiet lors de l’arrivée de la Laver Cup qu’avec le possible chan­ge­ment de date de la Coupe Davis. Il s’explique.

Julien, une fois encore vous avez réussi à consti­tuer un plateau de qualité pour cette édition 2018…

Chaque année, on se dit que c’est le meilleur des plateaux (sourire). Cela prouve une chose : on est en progres­sion. Il y a eu des paris faits assez tôt avec Stefanos Tsitsipas et Kei Nishikori qui étaient à l’époque au‐delà de la 20e place mondiale. Ensuite, c’est égale­ment impor­tant d’avoir les joueurs de l’équipe de France. On est égale­ment fier d’avoir pu inviter les trois jeunes joueurs fran­çais (Quentin Halys, Corentin Moutet et Ugo Humbert). C’est une occa­sion de les révéler au grand public. Il faut avoir une certaine mixité permet­tant d’arriver à un tableau homogène.

L’avenir du Moselle Open est aussi en ques­tion avec la nouvelle formule de la Coupe Davis qui pour­rait avoir lieu sur votre date. Où en est‐on ?

Ce ne sera pas sur les dates de Metz et Saint‐Pétersbourg dans le sens où ces tour­nois et la nouvelle formule de la Coupe Davis ne seront pas super­posés. C’est une certi­tude. Est‐ce que cette nouvelle formule va se tenir en septembre ? C’est en négo­cia­tion et cela se fait entre l’ITF, Kosmos, l’ATP et les joueurs. Quand je dis l’ATP, il s’agit aussi des tour­nois. J’étais beau­coup plus inquiet et contrarié lorsque la Laver Cup a été créée. On n’a aucune prise sur ce sujet. Ils sont arrivés et ils ont choisi leur date. Elle est beau­coup plus dange­reuse, car elle enlève presque dix joueurs du Top 15. On n’a jamais vu un événe­ment ITF et un tournoi ATP la même semaine, donc il est néces­saire de bien faire la nuance entre ce qui met en péril ou une situa­tion qui va entraîner des discus­sions et des compromis afin que tout le monde s’en sorte. Si ça bouge de novembre à septembre, il y aura une rené­go­cia­tion sur le calen­drier. Aujourd’hui, Metz et Saint‐Pétersbourg viennent après la tournée améri­caine et avant celle en Asie. C’est une semaine un peu para­chutée et qui n’est fina­le­ment pas très cohé­rente dans l’année. Il y a deux périodes d’indoor : février puis fin octobre/novembre. Si on tombe dans une de ces périodes, ça ne chan­gera rien, au contraire ce serait sans doute mieux. Il faut être vigi­lant. Être contrarié comme cela avait été le cas avec la Laver Cup, nous n’en sommes pas là.

Comment a été accueillie la nouvelle ?

Disons que ma vision person­nelle, on s’en moque. Il faut mettre l’affect de côté. C’est un problème de l’ITF qui perd des parte­naires. L’ITF aide à financer la forma­tion dans les pays et toutes les fédé­ra­tions n’ont pas la chance d’avoir un Roland‐Garros, un Masters 1000 ou une orga­ni­sa­tion très bien struc­turée. À partir de ce moment‐là, il faut le comprendre. Si on résonne de manière franco‐française, l’attachement à la Coupe Davis est quelque chose d’absolument incroyable. On est affecté par ça. Il y a sans doute un intérêt général qui va à l’encontre d’un souhait personnel, fran­çais. C’est une famille, alors pour­quoi un enfant serait plus favo­risé que les autres ? Le but de l’ITF est d’aider les fédé­ra­tions et de financer le tennis dans le monde.

Avec le retour de la World Team Cup, l’ATP et ITF peuvent‐elles se mettre d’accord ?

Personnellement, quand on a fait des réunions, je me suis posi­tionné pour créer une compé­ti­tion commune. Il y a des choses qui nous échappent et sur lesquelles on ne peut pas agir. Quand le sujet a été évoqué, je l’ai porté. J’ai fait ce que je pouvais, mais je n’étais pas décideur.

Quel est le plan­ning pour les prochaines semaines ?

Ça va aller très vite. Il devrait y avoir un conseil des joueurs en Asie avant un autre sur Bercy. D’ici quelques jours, on devrait avoir tous les tenants et abou­tis­sants des diffé­rentes demandes. Les discus­sions auront lieu en écou­tant toutes les parties. Les choix devraient être faits à Milan lors du Masters de la Next Gen.

Propos recueillis à Metz

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