Titré pour la première fois de sa carrière à Marseille, Juan Martin Del Potro savoure sa victoire. S’il s’estime encore loin du niveau des tous meilleurs joueurs mondiaux, l’Argentin veut croire qu’il est sur la bonne voie. Interview.
Cette finale a presque paru plus simple que votre quart ou votre demie…
Je peux vous garantir que ce n’était pas simple ! Llodra a un jeu très difficile pour moi. Il pose des volées, des amorties, il sert bien. C’est très compliqué de l’affronter. Et puis toutes les finales sont des matches spéciaux. Plein de choses vous passent par la tête, vous ressentez une certaine nervosité.
Vous n’avez tout de même pas eu la moindre balle de break à sauver aujourd’hui.
Oui, mais dans le dernier jeu, lorsque je sers pour le match, je suis mené 0–30. Sur le premier point de ce jeu, je commets même une double faute. Je n’en avais pas fait depuis mon match contre Davydenko. Cela vous laisse imaginer combien j’étais nerveux à ce moment‐là…
C’est votre premier titre en indoor. Satisfait ?
Oui ! J’avais déjà joué 3 finales en indoor, mais je les avais toutes perdues. Gagner ce premier titre dans ces conditions de jeu, c’est bien, ça veut dire que je progresse. J’ai battu de très bons joueurs spécialistes de cette surface cette semaine. C’est génial pour moi de m’imposer ici. Et puis quand on gagne un titre, il faut le célébrer. Ce sont des moments très spéciaux qu’il faut savourer. Parce que je ne suis pas comme Federer ou Nadal qui gagnent quasiment chaque semaine !
Allez‐vous enchainer directement avec le tournoi de Dubai ?
Oui, c’est assez dingue d’ailleurs. Je vais prendre un avion demain je pense, arriver mardi matin, prendre un petit café, et hop sur le court ! C’est le calendrier ATP qui veut cela.
Pensez‐vous être revenu à votre niveau de 2009, avant votre opération du poignet ?
Je n’aime pas trop cette question, j’ai déjà dû y répondre 300 fois peut‐être (Sourire). Tout ce que je peux vous dire, c’est que je travaille dur. Je ne sais pas si je joue mieux ou pas. Mais j’imagine que si tu gagnes un titre, ça veut dire que tu joues bien. Je veux continuer à progresser. J’ai battu deux Top 10 ces deux dernières semaines (Berdych et Tsonga). Pas à pas, je me rapproche des tout meilleurs. Gagner à nouveau un Grand Chelem dès Roland Garros sera néanmoins très difficile. Même si j’adore jouer sur terre et que je suis en confiance sur cette surface, au jour d’aujourd’hui, certains joueurs jouent encore bien mieux que moi. Et ce sera très dur de les battre en Grand Chelem. Mais je travaille dur pour me rapprocher de leur niveau.
De votre envoyée spéciale à Marseille
Publié le dimanche 26 février 2012 à 17:47