Exceptionnel ! Jo‐Wilfried Tsonga a réalisé le match parfait en finale du tournoi de Toronto pour remporter le deuxième Masters 1000 de sa carrière ! Il a dominé de bout en bout un Roger Federer bien timoré sur le score de 7–5 7–6(3) après 1h49 de jeu. Le voilà qui rejoint Yannick Noah et Guy Forget au palmarès tricolore des M1000.
Une semaine de folie. Une semaine où l’impossible des mois précédents est devenu possible. Une semaine qui restera gravée à jamais dans sa mémoire. Oui, Jo‐Wilfried Tsonga s’est comporté et a joué comme un très, très grand joueur à Toronto. Sans jamais douter, sans jamais baisser le pied, avec l’application et la puissance qui lui correspondent, le Français est allé cherché ce titre qui vient confirmer que s’il existe bien un bleu capable de rivaliser avec les cadors, c’est bien lui. Novak Djokovic ? Balayé. Andy Murray ? Il lui a résisté. Grigor Dimitrov ? Un jeunot écrasé. Et maintenant Roger Federer…
Serré avant de se détacher
Le Suisse est un poison pour Tsonga. Il l’a déjà vaincu à 11 reprises dans sa carrière et ne s’est incliné que quatre fois contre le Manceau. En finale de tournois, le bilan était encore plus édifiant avec deux victoires à zéro. Que fallait‐il donc faire pour surpasser une telle légende ? Et bien, déjà tenir son service. Ce que Jo a plutôt très bien fait cette semaine, et a continué à faire dès le début du match. Certes les premières n’étaient pas forcément au rendez‐vous, mais il valait mieux pour Roger, car cela n’a pas empêché Tsonga de se montrer solide sur ses mises en jeu. En face, Federer n’était pas en restes, tenant son service comme à ses plus beaux jours vus à Wimbledon il y a un mois. C’était donc sur un détail ou un tie‐break que tout allait se jouer. Une balle de break, une balle de set. La seule que s’est procurée Tsonga. Il ne l’a pas laissée filer. Jo prenait la première manche. Jo marquait son territoire.
Finir le travail pour continuer de sourire
Face à lui, Federer se frustrait. En fond de court, il n’y arrivait pas. Ne lui restait que les montées au filet pour se rassurer. Un exercice dans lequel le Suisse est toujours brillant, comme le prouvent ses stats à l’issue de la rencontre (27 points sur 33 possibles au filet). Mais là encore, Jo n’a pas souvent permis à Federer de le prendre d’assaut, alourdissant sa frappe, restant en permanence agressif. Du coup droit comme du revers, la précision et la maîtrise étaient là. On parle du service ? Ses statistiques sont ahurissantes. Même s’il ne compte que 50 % de premiers services réussis, le Français présente un incroyable chiffre de 94 % de points pris derrière sa première balle et 62 % derrière sa seconde ! Tout simplement énorme et à l’image de son tournoi. Une autre donnée ? Roger Federer ne s’est tout simplement procuré aucune balle de break. Pas la moindre. Et avec 37 fautes directes pour le Suisse contre 18 du côté de Tsonga, il n’y avait rien d’autre à espérer pour Roger qui ne pouvait que s’incliner au tie‐break sur de nouvelles frappes de plomb du Français.
Le premier tricolore à s’imposer ici
Quels enseignements tirer de ce tournoi ? Tout d’abord que Jo a travaillé, énormément travaillé vu son niveau du début de saison. Son agressivité a été excellente, le tout couplé à une force mentale hors du commun qui lui a permis de sortir les coups qu’il fallait quand il fallait. Forcément de bon augure alors que l’US Open débarque, un tournoi où les qualités de Jo pourraient lui permettre de venir se glisser parmi les tout meilleurs et où il n’a pas pu jouer l’an passé. En attendant, il va falloir savourer. Jo devient en effet le premier français à s’imposer au Canada. Il rejoint aussi Yannick Noah et Guy Forget avec deux Masters 1000 remportés après celui de Bercy il y a déjà quelques années. Le top 10 lui ouvre de nouveau les bras, de même qu’une ouverture pour se hisser parmi les huit premiers à la Race, lui qui n’est qu’à 500 points de David Ferrer. Bref, que du positif pour lui. Bien sûr, on pourra dire que Federer n’était pas à son meilleur niveau, ratant énormément de coups faciles et semblant bien raide sur ses jambes. Mais ça, Jo n’en a probablement pas grand chose à faire à l’heure qu’il est. Et l’Histoire non plus.
Video : Jo‐Wilfried Tsonga’s moment of victory as he’s crowned the 2014 Rogers Cup champion by beating Roger Federer. http://t.co/I4PyzBY1YK
— TennisTV (@TennisTV) 10 Août 2014
Publié le dimanche 10 août 2014 à 23:03