Si la vie d’un joueur de tennis peut parfois paraître idyllique, ce n’est malheureusement pas le cas.
Le témoignage de l’Argentin et actuel 135e mondial, Federico Gomez, mérite vraiment d’être lu tant ce qu’il décrit est poignant. Auteur de la meilleure saison de sa carrière en 2024, le joueur de 28 ans ne s’est pourtant jamais senti aussi mal en dehors du court.
« Cher tennis… Le sport qui m’a tout donné et en même temps m’a pris tant d’autres choses. Je suis désolé d’avoir touché le fond, mais en même temps je veux me saisir de cette situation pour prendre de l’élan et me pousser vers le haut pour revenir à la surface. Comme je n’ai pu en parler à personne, j’ai cherché la meilleure solution à mes yeux. Cela peut en surprendre plus d’un, mais 2024 a sans aucun doute été la meilleure année de ma carrière de tennisman, mais aussi la pire sur le plan personnel, et l’année qui vient de s’écouler n’a pas fait exception à la règle. Les six derniers mois ont été parmi les plus difficiles que j’ai jamais vécus en tant qu’être humain. J’ai vécu avec des pensées d’abandonner complètement le tennis, de me demander si tout cela en valait vraiment la peine et même, à plusieurs reprises, des pensées suicidaires de ne plus vouloir vivre et de quitter ce monde, ce qui est très difficile à exprimer mais que je voulais que vous sachiez pour que vous puissiez comprendre les actions ou les comportements que j’ai pu avoir dans cette dernière période et ceci tente d’expliquer un peu cela. Il m’est très difficile d’écrire tout cela sans pleurer à chaudes larmes, mais je pense que c’est la meilleure décision que je pouvais prendre en ce moment pour me débarrasser de ce poids énorme que je sens sur ma tête 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. »
« Je n’écris pas tout cela dans le but d’obtenir une minute de gloire, mais je le fais pour que vous sachiez et compreniez que nous avons tous des luttes internes que nous vivons même si elles ne sont pas montrées ou cachées au quotidien. …. J’espère qu’après m’être ouvert un peu (chose avec laquelle je lutte), je me sentirai un peu mieux dans ma peau et que je pourrai vivre un peu plus paisiblement en faisant ce que j’aime, c’est‐à‐dire jouer au tennis. Je suis reconnaissant aux personnes qui m’entourent d’essayer de tirer le meilleur de moi, même si c’est une tâche très difficile. Je vais essayer de retrouver cette joie naturelle qui me caractérisait et surtout de me sentir à nouveau bien dans ma peau en sachant que « c’est normal de ne pas être bien ». Comme je l’ai déjà dit, c’est une grande souffrance pour moi de m’ouvrir ainsi, mais j’ai ressenti le besoin de vous parler un peu de ma situation. Je suis toujours à la recherche de mon meilleur moi. Je m’efforcerai de retrouver le bien‐être émotionnel que j’ai ressenti par le passé. »
Publié le dimanche 2 mars 2025 à 17:17