Ce gars là a un énorme caractère. Et il l’a montré hier, en sortant Andy Roddick en quart de finale de l’US Open, devant un public qui lui était très hostile. Et il se prépare à affronter Roger Federer.
Dès la fin de son match face à Andy Roddick, le n°3 mondial s’était lâché au micro du court central de Flushing Meadows, laissant éclater sa frustration et sa colère, en maniant la provocation : « Andy raconte que j’ai parlé de 16 blessures lors de mon dernier match mais manifestement ce n’est pas le cas. Moi au final je suis ravi : j’ai joué et gagné contre Roddick sur son court, dans sa ville et lors de son tournoi favori ». Et le Serbe d’en rajouter une couche, sous les huées du public : « Que ça vous plaise ou non, c’est comme ça. Ils sont contre moi maintenant quoi que je fasse, parce qu’ils pensent que je fais du cinéma, dommage ». Novak Djokovic est tout de même revenu à beaucoup plus de mesure en salle de presse.
Tu as été vexé, ou énervé, par les propos qu’avait tenu Andy Roddick après ton match face à Robredo ?
J’ai eu un match très très difficile face à Tommy Robredo. Mais vraiment dur. Physiquement j’étais extrêmement fatigué et vidé. Je n’ai pas pu m’entraîner. Une des raisons était physique, et l’autre était mentale. J’avais énormément de pression. Andy a porté un jugement, peu‐être était‐ce une blague, et je ne lui en veux pas. Mais je n’aurais pas dû réagir comme ça sur le court, et je voudrais m’en excuser.
Je n’ai jamais pris un time out médical pour déconcentrer un adversaire, mais pour me soigner, et pouvoir continuer à jouer. Les gens pensent sans doute que j’exagère, mais je tiens à dire qu’il n’y a là rien de négatif. J’ai vraiment des douleurs, à la cheville, au dos.
Andy a toujours été un gars charmant. C’était juste un malentendu entre nous.
On peut être surpris de ton niveau de jeu. Il y a deux jours tu étais en énorme difficulté, et aujourd’hui, tu sembles presque en pleine forme. Peux tu expliquer ça ?
Non, je ne peux pas l’expliquer. Je suis juste sur le court, et j’essaies de faire mon maximum. Mais je peux être amené à appeler de nouveau le médecin lors d’un match. Je vais être honnête. J’ai un problème à la cheville. J’ai des douleurs de temps à autre. Donc j’appelle le docteur pour m’assurer que tout va bien.
Il y a Roger qui se profile samedi. Que dois tu faire pour passer en finale ?
Comme je l’ai dit sur le court, il est le favori absolu pour moi. Pour lui, il y a un important challenge pour gagner de nouveau un Grand Chelem, et jouer le classement avec Rafa.
C’est toujours bizarre de voir ce 2 accolé à son nom, tant il a dominé le tennis depuis de nombreuses années. J’ai perdu l’an dernier en finale ici face à lui, mais j’ai réussi à m’imposer à l’Open d’Australie. C’était un des meilleurs tournois que j’ai réalisé de ma vie, et le match face à Federer était l’un de mes meilleurs matches. Je peux donc le refaire. Je dois jouer mon jeu et être agressif.
Penses‐tu au fait que si tu bats Roger et que tu gagnes l’US Open, tu deviendras n°2 mondial ?
Non, je ne pense pas à ça pour le moment. J’avance tout doucement, étapes par étapes.
Publié le vendredi 5 septembre 2008 à 10:35